Rousson Castelas

Le Castelas de Rousson

Au nord-est d’Alès, non loin de Salindres, le « Castelas » ou « Castellas » est un pointement rocheux qui s'élève à 397m d'altitude. La butte est un bloc de calcaire dur datant du crétacé inférieur.

Les tribus préhistoriques, au Néolithique, ont laissé des traces datant d'environ 2000 ans avant J-C non loin des pentes du piton du Castelas. Une grotte sépulcrale y fut fouillée en 1883 par Gratien Charvet (Archéologue, historien et philosophe, membre de la Société Scientifique et Littéraire d'Alais, 1826-1884).

Les Gallo-Romains ont édifié aux Ier et IIème siècles après J-C un poste fortifié de surveillance (oppidum) sur le sommet du Castelas. Il fut détruit par la construction du château médiéval.

A partir du XIe siècle, un château-fort de dimensions modestes (castrum) est édifié.

Il appartient à des membres de la famille PELET, seigneurs d'Alais (Alès), et il est sous la suzeraineté des évêques d'Uzès.

Le Languedoc passe peu à peu sous autorité royale, et, en 1271, la région se trouve entièrement administrée par des Sénéchaux, pour le compte du Roi de France. En 1240, le Sénéchal de Beaucaire, Pierre d'Asthiès, fait raser le château de Rousson par cupidité et vengeance.

Il sera réédifié à la fin du XIIIème siècle, en une construction moins soignée.

Le château protégeait également un village médiéval, à l'abri d'une enceinte extérieure dont il reste encore quelques vestiges : Ce village était constitué de cases très frustes, dont les bases sont taillées dans le roc.

Du château médiéval, on voit encore des fragments de l'enceinte intérieure, la partie inférieure de la chapelle castrale (XIIème siècle), une citerne voûtée creusée dans le roc et les bases du donjon quadrangulaire au sommet (XIème siècle).

Les pillages des Tuchins en 1383, puis l'établissement d'un mirador et d'un poste de défense allemand (sous l'occupation en 1944) ont contribué à l'arasement des vestiges.

Notre Dame du Castellas

Visible à des kilomètres à la ronde, l'imposante statue de bronze fut érigée au sommet du Castelas en 1886, sous l'impulsion du curé de l'époque, Léon Eugène TIOCH (1826-1889) afin de « protéger les habitants des alentours ». La Vierge fut hissée au sommet sur un traîneau tiré par plusieurs couples de bœufs. Détruite par la foudre en 1916, elle a été reconstruite à l'identique et réinstallée dans les mêmes conditions en 1930, sous l'apostolat de l'abbé HIGOU et avec la bénédiction de Mgr GIRBEAU, évêque de Nîmes.

Exposée aux quatre vents, la statue avait subi les épreuves du temps et nécessitait une bonne rénovation. Cette opération a été réalisée en 2021 par la municipalité, lui rendant sa jeunesse et ses couleurs d'origine

La hache « de type Rousson »

Sur le Pic de Rousson, plusieurs grottes naturelles ont été occupées par l'homme, depuis la préhistoire. Une cavité sépulcrale, détruite depuis lors de travaux de construction d'une ligne de chemin de fer pour l'industrie chimique de Salindres, donna lieu à l'intéressante découverte d'un objet qui sert de référence pour les spécialistes. La découverte d’une hache « de type Rousson », ainsi que d'autres haches de ce type qui ont été trouvées dans la région, ont permis de définir une zone de civilisation voisine de la civilisation du Rhône.

Cette hache présente des bords peu élevés, un talon étroit portant un coche, des côtés fortement concaves et tranchants curvilignes.

Elle est datée du bronze ancien, aux alentours de 4000 ans BP (initiales de Before Present, signifiant « Avant le présent », ce présent étant fixé à l'année 1950 ; 4000 ans BP = 2050 ans av. J-C).

Cette hache est actuellement conservée à la Société Archéologique de Montpellier.

Source:

- Panneau devant le château

Photos:

- Jimre (2024)

Posté le 08-04-2024 08:52 par Jimre