Pelussin

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Pelussin

Connu depuis 1173, le château servait de sentinelle avancée chargée de garder les communications de Saint-Chamond avec le Rhône. Jean de Fay fait reconstruire la maison seigneuriale qu'il transforma en demeure de plaisance (fin 16e ou début 17e siècle), et remet le château en état de défense.

L'édifice est constitué d'un corps de logis flanqué de deux tours rondes. La tour sud-ouest a été transformée en "donjon" néo-médiéval à la fin du 19e siècle par Alexandre Jullien.

Sise au nord du château, l'église se compose d'une nef prolongée par un choeur carré. La porte d'entrée est surmontée d'un fronton triangulaire et comprend une inscription du 17e siècle rappelant les dates de la fondation de la chapelle.

A l'intérieur, décor du 19e siècle.


Source:

Fiche de la base Mérimée sur la plateforme ouverte du Patrimoine

Posté le 30-08-2023 15:05 par Jimre

Pelussin

Château de Virieu ou de Pelussin

Pélussin est un véritable balcon, tourné vers la vallée du Rhône. 

Capitale de la pomme du Pilat, elle présente depuis son belvédère un panorama unique.

A l'époque celtique, deux peuples celtiques se partageaient le Pilat : les Ségusiaves et les Allobroges. Ils ont laissé le nom de Pilat qui veut dire, en celte, montagne large ("pi" : montagne et "lat" : large).

Le positionnement stratégique de Pélussin dans les hauteurs de la vallée du Rhône intéressa très vite les Romains déjà fixés sur Vienne. De l’époque romaine, le Pilat hérite aussi de la culture des pruniers, des châtaigniers, des pêchers et des cerisiers.

Une légende indique que Pilate banni, exilé à Vienne serait venu dans le Pilat pour y mourir. Une autre belle légende rapporte aussi que les chrétiens de Lyon, persécutés à partir de 177, emportant avec eux une statue de la Vierge, sont venus se réfugier dans une grotte et plus précisément à Pulicinus ultra Rhodanum, Pélussin. Ce serait l’origine de Notre Dame Soubs-Terre et de Pélussin. L’église de Vienne instaure un prieuré sur ce site qui devient un centre de pèlerinage.

Des pièces de monnaie, des objets en grès, une voie romaine, témoignent d’une présence importante. Surtout la "Villa Viriaca" appartenant à une riche famille, Virius de Vienne. Elle deviendra plus tard le "castrum Viriacum", château fort de Virieu au Moyen Age.

Depuis des temps immémoriaux, toutes les invasions (ou les migrations) suivent la vallée. Chaque fois les riverains du Rhône fuient et se cachent dans les montagnes. Ils nous ont laissé, entre autres, les enceintes du château Bélise et des Trois Dents.

L'histoire écrite du Pilat autour de l’An Mil est surtout ecclésiastique avec trois fondations religieuses:

- le prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue fondé en 1061 par Artaud d'Argental et consacré en 1100 par Gui de Bourgogne, archevêque de Vienne et futur pape Calixte II.

- l'abbaye de Valbenoîte, à Saint-Étienne, en 1184, par la volonté de Benoîte de la Valette et par essaimage de l'abbaye cistercienne de Bonnevaux en Dauphiné.

- et, en 1280, fondation de la chartreuse de Sainte-Croix en Pilat par Béatrix de la Tour en souvenir de son mari Guillaume de Roussillon mort en croisade à Saint-Jean-d'Acre.( Voir article sur Riverie)

Le château de Pellussin, lui est connu depuis 1173. Il était constitué d'un corps de logis flanqué de deux tours rondes. Il servait de sentinelle avancée chargée de garder les communications de Saint-Chamond avec le Rhône. Jean de Fay fait reconstruire la maison seigneuriale qu'il transforme en demeure de plaisance (fin 16e ou début 17e siècle), et remet le château en état de défense. La tour sud-ouest a été transformée en "donjon" néo-médiéval à la fin du 19e siècle par Alexandre Jullien.

La chapelle Saint-Georges de Virieu se trouve juste à côté.

Par la suite, le Pilat et la Savoie voient leur histoire se confondre au gré des alliances et des mariages. 

D’ailleurs, ces deux régions se disputent le lieu de naissance de Pierre de Tarentaise. Longtemps considéré comme originaire de la vallée de la Tarentaise, dans le comté de Savoie, on pense aujourd’hui que Pierre de Tarentaise n’est pas savoyard. Il serait plutôt né à Tarentaise en Bourgogne ou alors à Tarentaise en Bas-Forez. Pierre de Tarentaise serait donc né vers 1224 à Tarentaise à côté du Bessat. Il rejoignit l'ordre dominicain à l'âge de 16 ans. Il étudia la théologie au collège de Sorbonne, où il devint ensuite professeur. Sa renommée était telle qu'il gagna le titre de « doctor famosissimus » (« le plus célèbre des docteurs »). Après avoir occupé le poste de provincial, Pierre de Tarentaise fut nommé par le pape Grégoire X archevêque de Lyon et donc primat des Gaules, en 1272. En 1273, Pierre de Tarentaise fut promu au rang de cardinal-évêque d'Ostie. Il joua un rôle majeur au deuxième concile de Lyon et prononça l'oraison funèbre de saint Bonaventure. Il officie, en 1274, à la cérémonie de baptême des membres de l'ambassade du khan mongol (ilkhan) Abaqa. Le 21 janvier 1276, après la mort de Grégoire X, Pierre de Tarentaise fut élu pape et il prit le nom d'Innocent V. Il mourut cinq mois plus tard en Italie Arezzo en 1276.

En 1324, Malleval connaît son heure de gloire avec le mariage de Renaud de Forez et de Marguerite de Savoie. Celui-ci, fils cadet de Jean de Forez, se destinait d'abord à la prêtrise mais cet état ne lui permettant pas d'assouvir ses ambitions, il renonça à l'état ecclésiastique pour pouvoir d'abord se marier et ensuite jouir de la dot de sa femme. Devenu riche, il n'eut de cesse d'agrandir son domaine par l'achat des paroisses de Chavanay et de Pélussin et d'embellir son château et sa ville de Malleval qui comporta à son apogée jusqu'à 300 maisons.

Malheureusement, cette période fut de courte durée : Renaud ne laissa pas d'héritier et devint fou après avoir été fait prisonnier à la bataille de Brignais. En 1361 cette bataille opposa les troupes royales aux Tard-Venus, bande de brigands qui écumait le royaume de France à la fin de la guerre de Cent Ans (voir également articles sur St Cyr au Mont d’Or et Anse). De fait, la capitale du Forez-viennois fut transférée à Bourg-Argental.

Les guerres de religion laissèrent de nombreuses traces dans le Pilat, qui avait le triste privilège de se trouver à une « frontière » religieuse avec, au sud, les protestants d'Annonay et, au nord, à Lyon et Vienne, les catholiques.

Parmi toutes les batailles et trahisons de cette période, on retiendra le nom de la bataille du Bessat qui, en 1572, opposa les deux camps et, surtout, la fin de Malleval qui dut son malheur à Jean de Fay, seigneur de Virieu.

Dans un premier temps, Jean de Fay, catholique, combattit la réforme en Languedoc. Puis, devenu protestant, au moment des désordres créés par la guerre, il écuma la région du Pilat avec ses troupes à partir de Malleval. Pour mettre fin à tous ces pillages, en 1574, Christophe de Saint-Chamond, gouverneur du Vivarais, démantela maisons, murailles et le château de Malleval sur ordre royal, puis dut s'incliner à la suite du compromis signé le 25 avril 1574 au château de la Condamine entre les catholiques, Jean de Fay, mandaté par le roi Henry III et la ville protestante d'Annonay. Le roi nomma alors André de Harenc, protestant et seigneur du château de la Condamine, qui avait épousé six semaines plus tôt la fille de Jean de Fay, commandant chargé des places du château de Virieu et Annonay.

À la même époque, l'industrie de la soie s'installait dans le Pilat par le biais de soyeux italiens protégés des seigneurs de Tournon et Virieu. Avec  tout d’abord Antoine Gayotti dont la famille avait des moulins à Bologne dès le milieu du XVe siècle, et qui s'installa dans le piémont italien, puis en 1536 à La Valla-en-Gier, aux sources du Gier, et enfin à Saint-Chamond. Gayotti était sous la protection de Just de Tournon, baron de Tournon, comte de Roussillon et bailli du Vivarais.

La famille de Tournon, avec les Balazuc et les Roussillon, partageait le sceptre féodal du Vivarais, et créa la ville d'Annonay ainsi qu'une université à Tournon.

Gayotti fut suivi par ses compatriotes Pierre Benay et Horace Benay en 1572. Pierre Benay, émigré bolonais fuyant (dit-on) les persécutions de la Saint-Barthélemy, vint se cacher à Virieu pour bénéficier de la protection du château de Virieu qui avait été reconstruit par Jean de Fay, revenu à la religion catholique, dans un souci d'apaisement et le but de permettre le retour à une vie pacifique dans cette région où vivaient beaucoup d'artisans.  La famille Benay amena avec elle un nouveau moulin à tordre la soie.  Ce fut l’origine d’une grande aventure industrielle. Le moulinage allait rayonner pendant deux siècles sur toute la région. 

Les marchands soyeux lyonnais, séduits par la qualité du travail des mouliniers pélussinois, s’intéressèrent à cette région, achetèrent nombre de petits domaines et créèrent à leur tour des fabriques assurant du travail aux femmes et aux filles des petits agriculteurs. 

Jean de Fay peut ainsi protéger l'émigré bolonais et l'autorisa à exercer son industrie de la filature de la soie, grâce à une concession, épisode raconté dans les annales de la Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres du département de la Loire. À partir de la fin du siècle, encouragé par Olivier de Serres, Henry IV pousse à la plantation de quatre millions de mûriers en France.

Cette famille Benay continua un siècle plus tard à apporter ses innovations de Bologne car, en 1669, Pierre Benay installait dans la région à Chomérac un moulin à soie plus perfectionné, à la demande du conseil municipal de Lyon, et avec l'assentiment de Colbert, mais plus guère de soutien une fois que celui-ci entrera en disgrâce. Ce fut alors la famille de Jean-Deydier, né en 1607 et installé dans la région, qui va développer une des premières industries de la soie "mécanisée", et utilisera en 1751 les travaux de Vaucanson pour installer à Aubenas et Privas, toujours en Ardèche, une "manufacture" royale importante, qui emploiera 2 000 personnes en 1830, après le retour au calme qui a suivi les guerres napoléoniennes

A la fin du premier millénaire, les grands et puissants seigneurs du Jarez, conscients que l’avenir était aux grandes voies commerciales, s’installèrent à Virieu pour contrôler le passage qui relie le grand axe rhodanien à la voie navigable de la Loire. Après, les seigneurs du Jarez, les familles de Varey, de Fay, de l’Estang, de Grolée, de Senozan, de Tallayrand-Périgord furent successivement seigneurs de Pélussin, avant que la comtesse de Noailles, dernière héritière des domaines, ne les cède à un marchand de biens en 1813.

En 1793, lors de leur création, les nouveaux départements de l’Ardèche, du Rhône et de la Loire se disputèrent la région de Pélussin. Ce canton, devait par la suite, être rattaché au nouveau département de la Loire.

En 1840, 2000 personnes travaillaient aux moulinages de soie et on comptait 16000 mûriers. 

Depuis la guerre, le travail de la soie déclinant, en 1983, un jeune ingénieur laitier dauphinois, Jean-Claude Guilloteau, inventeur d'un nouveau procédé de fabrication du fromage, choisit Pélussin pour installer la fabrication de son "Pavé d'Affinois'''

Sources:

- pilat-patrimoines.fr

- vexil.prov.free.fr

- Wikipedia

- pelussin.fr

- loire.fr

- regardsdupilat.free.fr


Photos:

- Jimre (2014)


Posté le 01-02-2015 11:50 par Jimre