Saint Montan

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Saint Montan

Un article trouvé sur Persée et cité en source, ne manquez pas d'aller faire un tour sur ce site 8;-))

Le site de Saint-Montan a déjà bénéficié d'une première synthèse, publiée en 1990 dans l'ouvrage Châteaux médiévaux en Rhône-Alpes, par Mme J. Dupraz et M. J.-M. Puig. Depuis 1994, j'ai repris, en collaboration avec M. Franck Bréchon, l'étude du château de Saint-Montan. Une première série de travaux nous a permis de dresser un plan d'ensemble du château et du bourg castrai avec ses différentes enceintes. Des sondages ont été réalisés en avril 1996, avec des étudiants de l'université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand II. Enfin, la documentation a été intégralement reprise pour la période antérieure à 1300 et revue plus succinctement pour le reste du XIVe s. 

Le castrum de Saint-Montan, mentionné pour la première fois en 1171, est un site castral de grande ampleur occupant le sommet et les pentes sud d'une longue serre de calcaire orientée approximativement N.O.-S.E. Relativement bien conservé, il présente un plan complexe où se lisent de très nombreux remaniements. Cinq états principaux de l'évolution du castrum , allant de la fin du XIe s. au XVIe s., ont pu être mis en évidence par ces divers travaux. Le village de Saint-Montan est un exemple caractéristique de bourg ayant pour origine un processus d' incastellamento. À une date qu'il reste à déterminer, un château est venu s'implanter sur un éperon dominant un terroir déjà desservi par deux églises paroissiales (Saint-Montan et Saint-André-de-Mitroys). Le castrum a rassemblé tout ou partie des populations de ce terroir et a été baptisé d'un hagiotoponyme renvoyant au vocable d'un lieu de culte préexistant. Le château et le bourg castral se sont ensuite développés de façon importante jusqu'au XVIe s. La famille portant pour patronyme « de Saint-Montan » pourrait être à l'origine du château; cependant dès la fin du XIIIe s., Saint-Montan est une coseigneurie. 

D'un point de vue méthodologique, le site s'avère très intéressant. Il ressort, au terme de cette première série d'études, que le château de Saint-Montan est le type même de site où une étude attentive des vestiges conservés, tant en plan qu'en élévation, permet d'avoir une bonne connaissance globale de l'évolution du site sans recourir à la fouille. Cette opération illustre bien, à nouveau, l'intérêt de l'archéologie des élévations pour la connaissance et la compréhension des sites médiévaux. 

Responsable de la fouille Pierre Yves Laffont.

Archéologie Médiévale tome XXVII, pp. 137-286 © CNRS ÉDITIONS 1998


Source:

Laffont Pierre-Yves. Saint-Montan (Ardèche). Le Château. In: Archéologie médiévale, tome 27, 1997. p. 245;

https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1997_num_27_1_1470_t1_0245_0000_2


Posté le 22-03-2023 15:49 par Jimre

Saint Montan

Article trouvé sur le site de la mairie de Saint Montan:

"La commune de SAINT-MONTAN située au nord de BOURG-SAINT-ANDEOL, à quelques kilomètres de la Vallée du Rhône, recèle un potentiel archéologique extrêmement riche.

Toutes les périodes, de la Préhistoire au Moyen Age, y sont largement représentées. Mais, ce qui frappe lorsqu'on arrive au village de SAINT-MONTAN, c'est l'imposant ensemble castral qui domine celui-ci.

Au Château proprement dit s'adjoint un important BOURG CASTRAL, encore partiellement enfermé dans ses enceintes. La partie haute, abandonnée progressivement depuis l'époque moderne, a fait, et fait encore, l'objet d'une restauration et d'une mise en valeur depuis 42 ans par les soins de l'Association des Amis de Saint-Montan, sous le contrôle des architectes des BATIMENTS DE FRANCE de l'Ardèche.

Depuis 1994 l'association a fait appel à Monsieur LAFFONT, archéologue spécialiste des châteaux médiévaux, en collaboration avec Monsieur BRECHON, pour étudier le château de SAINT-MONTAN.

Une première série de travaux a permis de dresser un plan d'ensemble et d'effectuer des fouilles de vérification. Cette opération a illustré l'intérêt de l'archéologie des élévations pour la connaissance et la compréhension des sites médiévaux.

Le CASTRUM de SAINT-MONTAN est attesté relativement tard dans la documentation, il est mentionné pour la première fois en novembre 1171, lorsque ROBERT, Evêque de VIVIERS, donne au prieuré augustinien de SAINT-MEDARD, au diocèse de DIE, l'Eglise SAINT-MONTAN et la Chapelle du castrum, dédiée à la Vierge.

Cependant, une famille, portant pour patronyme "DE SAINT-MONTAN", apparaît dans les textes dès 1110. Cette mention d'une famille aristocratique portant le nom de SAINT-MONTAN, à cette date, laisse supposer que le château existe alors déjà.

Nous pensons, à la lecture de divers textes, que cette famille, à l'origine du château, en conservera l'intégrale seigneurie jusqu'à la mise en place d'une coseigneurie dans le courant du XIIIème siècle à une date qui reste à déterminer. Pendant plusieurs siècles, modifié et agrandi, l'ensemble du castrum restera très partagé.

Le Château de SAINT-MONTAN est un site castral de grande ampleur (plus de 2000 m2) occupant le sommet d'une longue serre de calcaire crétacé orientée approximativement Nord-Ouest / sud-est au confluent des ruisseaux du VAL CHAUD et d'ELLIEUX, qui forment tous deux des gorges très encaissées. Relativement bien conservé, il présente un plan complexe où se lisent de très nombreux remaniements, mettant en évidence trois états principaux dans son évolution.

A l'état 1 le château est caractérisé par un petit bâtiment quadrangulaire implanté à l'extrémité Est de la serre. Il mesure 6 m x 7 m pour une épaisseur de mur de 1m 40. Sa construction peut être placée dans la première moitié du XIIème siècle.

L'état 2 est marqué par la construction d'un bâtiment englobant à l'Ouest les rares vestiges du petit donjon précédent qui est presque totalement arasé. Cette construction de 11 m x 6 m hors-d'œuvre, en petits moellons de calcaire, se compose de murs de différentes épaisseurs, la partie Ouest non protégée par l'enceinte jouant un rôle de bouclier. Ce donjon est extrêmement fruste dans les aménagements intérieurs de ses deux étages, et sa terrasse sommitale.

En ce qui concerne la datation, il n'existe pas d'éléments précis. Cependant, la présence à la fois de caractères novateurs par rapport au donjon du XIIème siècle, et de l'aspect globalement archaïque du bâtiment, ainsi que de la rareté et l'étroitesse des ouvertures, incite à placer sa construction dans le courant de la première moitié du XIIIème siècle. L'état 2 est associé à une enceinte de taille réduite, approximativement triangulaire, enserrant une basse cour qui se développe à l'est ; l'ensemble occupe une surface d'environ 770 m2.

A l'état 3 correspond l'extension du château vers l'Ouest avec la création d'un nouvel ensemble castral et, en parallèle, l'abandon du château primitif. Le nouveau château forme un ensemble important de 1 400 m2, occupant l'extrémité Ouest de la crête sur le point haut du relief. Il est composé de deux grandes entités, présentant chacune un grand nombre de remaniements :

A l'extrémité est un ensemble compact de bâtiments, clos par une enceinte crénelée qui, à l'Est, réutilise en grande partie les murs pignons.

A l'Ouest, et reliant cet ensemble bâti au château primitif, deux très longues courtines sans tour. Quatre bâtiments, présentant un certain nombre de remaniements, sont visibles dans le réduit fortifié :

Au Sud, se succèdent, en enfilade, deux parties voûtées, probablement à vocation de stockage au rez-de-chaussée.

Au Nord, un bâtiment accueille une citerne taillée en partie dans le rocher et enduite au mortier de tuileau.

A l'Ouest, le retour du rempart, barré par un mur Nord-Sud dessine une tour de plan très irrégulier suivant le contour de l'éperon rocheux. Ouverte à la gorge dans un premier temps, elle a été fermée, puis une plate-forme a été implantée à son sommet. C'est actuellement le point le plus haut du château et elle a pu jouer, un temps donné, le rôle de donjon.

A l'Est, la construction d'une barbacane, en avant de cet ensemble clos, marque le dernier état des modifications de ce second château. Divers critères typologiques et architecturaux placent la construction de l'ensemble de l'état 3 dans le courant du XIVème siècle avec des aménagements au XVème siècle, et peut-être même au XVIème siècle, et semble tout à fait correspondre à la pleine phase de la coseigneurie.

Les coseigneurs, nombreux, logent, soit dans des maisons du castrum, soit, pour les plus puissants d'entre eux - Les BALAZUC - Les LAGORCE - Les CHATEAUNEUF - hors du terroir de SAINT-MONTAN.

Parallèlement aux diverses phases de construction du château, se développe un important BOURG CASTRAL fortifié, sur le flanc sud de l'éperon, probablement lié à la recherche des meilleures conditions climatiques possibles, ensoleillement maximum et protection contre le vent dominant, le mistral, ainsi qu'à la présence de l'eau.

Au fur et à mesure de son extension, il sera protégé par des enceintes successives avec remparts et tours de défense, encore visibles de nos jours.

Dans le courant du XVème siècle, le BOURG MEDIEVAL atteint les berges des deux ruisseaux et englobe la chapelle, église paroissiale actuelle dédiée à Sainte Marie-Madeleine, reconstruite au XIXème siècle. Le Bourg s'entoure alors d'une importante enceinte, longée par une longue rue circulaire desservant tout le bas du village.

SAINT-MONTAN est un exemple caractéristique de village né auprès d'un château et devenu après dix siècles d'histoire un véritable bourg où se mêlent toutes architectures, du Moyen Age à nos jours.

Nous devons un grand merci à Pierre-Yves LAFFONT qui nous a aidés à mieux en comprendre le développement au cours du temps.

 

M. ARMAND"


Sources:

- Mairie de Saint Montan


Posté le 01-01-2013 18:34 par Jimre

Saint Montan

Voir la news d' Octobre 2008 ici

Photos 

- Site de Saint Montan(2008)

- Jimre (2011)

Posté le 11-11-2012 14:28 par Jimre