Chaumont

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Chaumont

Maquette du château de Chaumont d'après les sources

Le château de Chaumont fut construit au XIe siècle sur une butte terminant le Vuache au sud-est. Il avait une vue dominante sur les deux vallées. C'était pratique pour cet endroit de passage obligé, d'autant plus qu'il existait un péage sur la route de Chambéry à Genève. A cette époque, C'était le fief des comtes de Genève.

En 1401, il devient la propriété des comtes de Savoie.

En 1536, lors de l'invasion de la Savoie par les Français, François 1er dormira au château.

Deux fois de suite en 1589 et 1590, le château sera attaqué par les troupes bernoises et genevoises.

Pour faire bon compte, il sera rasé lors de l'invasion de la Savoie par Louis le XIII en 1630.

Chaumont sera érigé en marquisat pour la famille Thiollaz.

Il ne reste du château que quelques pans de murs en ruine.

Dès 1124, il est inféodé aux Chaumont, puis à Pierre de Bossy.

Après être revenu à la maison de Savoie et élevé en marquisat, il passera de Marc Louis Deschamps, originaire de Villefranche, à Joseph Nicolas de la Grange, également marquis du Vuache.

Les sires de Chaumont donneront deux branches principales : les Vidomnes de Chaumont et les Sallenove.

De la citadelle comtale à la ruine romantique

Photo de Chaumont vers 1900 d'après les sources

Le château de Chaumont présente les caractéristiques architecturales des sites castraux alpins des XIIe-Xllle s. : enceintes adaptées au relief, tour maîtresse quadrangulaire (donjon), puissante et isolée par une muraille (chemise), maçonnerie en petit appareil. La forteresse se compose d'une première enceinte (plain-château) servant de refuge à la population et accueillant peut-être les maisons de quelques familles nobles. Cette zone est surplombée par le château qui comprend la tour maîtresse, une seconde tour dite petite, un corps de logis avec salle de réception, cuisine, cellier et une seconde habitation abritant une grande salle de réception, des cuisines, un four, une citerne.

Les ruines pendant et après la restauration de 2006.

La vente du comté de Genève au comte de Savoie en 1401 porte un coup sévère à la forteresse qui perd son rôle stratégique. Elle ne bénéficie plus d'aucun perfectionnement militaire et les châtelains savoyards négligent peu à peu le simple entretien des bâtiments. Seule la tour maîtresse est encore l'objet d'attentions puisque servant de prison. Au milieu du XVIe s., les châtelains commencent le démantèlement du château et y puisent les matériaux nécessaires aux réparations de la halle de Chaumont et du moulin de Borbannaz, près du Fornant.

En 1589, bien qu'affaibli, le château protège encore le bourg. II est placé sous le commandement du capitaine Jean-Louis de Thiollaz assisté de son frère Gaspard chargé des munitions et des gens de guerre. En effet, lorsque les troupes réformées de Genève attaquent Chaumont, elles évitent le château et dirigent leur assaut contre la maison forte de Thiollaz qui est pillée et brulée.

Le château de Chaumont connaît sa dernière heure de gloire à l'été 1616, à l'occasion de la guerre que le duc de Savoie et le roi de France se livrent pour la maîtrise du cours du Rhône. Le duc de Savoie entretient une garnison de treize hommes au château avant d'ordonner la démo-lition des murailles afin d'éviter d'offrir à l'ennemi toute possibilité de retranchement. La forteresse ainsi ruinée servira dès lors de carrière et de lieux de promenade romantique alliant vestiges et panorama grandiose.

Du domaine abbatial à la chatellenie comtale

On connaît peu l'histoire de Chaumont au Haut Moyen Age. Il s'agit probablement d'une propriété des rois de Bourgogne (888-1032) puisque le domaine de Chaumont (villa Calvomonte) est attesté dès 1039 ; il doit être déjà commandé par un premier château comme le prouve un acte de 1178 relevant de l'abbaye Saint-Maurice d'Agaune (Suisse, Valais).

Au XIIe s., l'abbé de Saint-Maurice délègue ses droits de justice sur Chaumont à la famille Vidomne dont le patronyme vient de la fonction, le « vidomne » (vicedominus) étant au Moyen Age un agent seigneurial.

En revanche, l'abbé confie la protection du domaine et la garde de la forteresse au comte de Genève.

La dynastie comtale a finalement étendu sa domination sur Chaumont en obtenant la fidélité (hommage féodal) de la famille Vidomne et des autres lignages nobles du pays, en créant, au milieu du XIIIe s., une châtellenie. Ce territoire, couvrant les paroisses de Chaumont,

Clarafond, Dingy, Epagny, Frangy et Marlioz, est administré par un châtelain, fonctionnaire révocable, qui cumule les pouvoirs de commandement, de contrainte et de punition.

Pour le comte de Genève, le châtelain lève les impôts, prélève des taxes sur le commerce et les péages. Il assure la police courante, juge les causes mineures alors que les délits punissables de mort sont transmis au juge du comté. Il veille à la validité des transactions et des poids et me-sures, contraint les hommes à l'accomplissement d'un service militaire pour garder le château et surveiller les champs et les chemins.

Cette dernière obligation s'est évidemment avérée cruciale lors du conflit delphino-savoyard (1268-1355), guerre de cent ans opposant le comte de Savoie aux dauphins de Viennois et leurs alliés.

Les apports des sources manuscrites

Le châtelain « fonctionnaire » nommé par le comte de Genève puis par son successeur, le comte/duc de Savoie, est soumis à la justification annuelle de ses recettes et de ses dépenses. Ce bilan est contrôlé par la Chambre des comptes, souvent en la présence du prince. Bien que cette comptabilité ne soit malheureusement conservée pour Chaumont qu'à partir de 1352, elle se poursuit de manière continuelle jusqu'en 1528. S'y ajoutent divers comptes particuliers et inventaires, le tout sous la forme de rouleaux de parchemin et de cahiers en papier aujourd'hui déposés aux Archives départementales de la Haute-Savoie et de la Savoie.

Cette documentation considérable d'environ 9500 pages renseigne la vie sociale et économique de la châtellenie de Chaumont pendant près de 200 ans. Elle détaille les travaux d'entretien opérés sur le château : remplacement des toitures, réfection des planchers, rénovation de murs, construction d'échauguettes, etc.

Autant d'informations qui, associées aux observations archéologiques, permettent de comprendre la disposition de la forteresse et de restituer tous ses bâtiments.

La consolidation des vestiges existants

Les principales interventions ont consisté à jointoyer les parements, à injecter par gravitation un coulis de mortier de chaux hydraulique pour redonner une cohérence interne aux murailles, à consolider les fourrures des murs par une maçonnerie de blocage et à protéger le faîte des murs des infiltrations par une feuille de plomb. Les consolidations sont signalées par un retrait de 10 cm du parement original et par un enduit à la chaux imitant le cœur de mur. Les travaux de consolidation (2003-2006) s'élèvent à 170 000 euros.

72% ont été assurés par des financements publics : Conseil Général de la Haute-Savoie, Conseil Régional Rhône-Alpes, Etat (DRAC et FNADT) et 28% par autofinancement (Gaz de France, Crédit Agricole, mairie de Chaumont, propriétaire du site et la population par souscription).

Maîtrise d'ouvrage : Mairie de Chaumont avec Ké Viva Chaumont.

Maîtrise d'oeuvre : François Chatillon, architecte du patrimoine - Ferney-Voltaire 01210.

Réalisation : Entreprise Comte — 42600 Champdieu.

Etudes et suivi archéologique : Service archéologique, Direction des Affaires Culturelles, Conseil Général de la Haute-Savoie.

Ces informations proviennent largement des études des historiens Matthieu de la Corbière et Laurent Perrillat .


Sources fournies par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal,

- Châteaux, blasons et vieilles pierres de Haute-savoie, Jacques Grombert, éditions Neva,

- panneaux trouvés sur le site.


Posté le 07-01-2024 19:48 par Jimre

Chaumont

Histoire

Déjà du temps des Celtes et des Romains, la valeur du site est attestée par les deux grands axes de communication, d’est en ouest reliant Genève à Lyon et du nord au sud allant de Bourgogne au Piémont. De l’an mil à la fin du XVIIIe siècle, Chaumont essayera de tirer parti de sa position stratégique.

C’est en 1124 que les comtes de Genève édifient le château fort de Chaumont. Cette protection attire une population importante. Rapidement, foires et marchés se développent sous la protection des nouveaux seigneurs, avec notamment un important commerce de grain. 

Après le rachat du comté de Genève en 1401, le château passe dans la famille de Savoie qui continue de l’entretenir, bien qu’il ne soit plus sur les frontières du comté.

Sous le règne de François Ier (1515-1547), la Savoie est rattachée à la France et Chaumont prospère. Mais en 1601, la construction sur la rive droite du Rhône d’une nouvelle route commerçante, reliant Genève à Bellegarde, marque le début du déclin de Chaumont.

C’est à cette époque que le Duc Henri Ier de Genevois-Nemours, neveu du Duc de Savoie, tente de s’emparer du duché de Savoie en rassemblant ses troupes à Chaumont. Le complot échoue et le Duc de Savoie donne l’ordre le 25 Septembre 1616 au commissaire Député Dioniso Berti, de démanteler le château.

Enfin, en 1760, lorsque la France s’approprie  la vallée de la Valserine(Ain), les foires à grain cessent définitivement à Chaumont, anéantissant ainsi toute son économie et son importance.

Le château

Plan du château de Chaumont d'après les sources

Ce château féodal bâti en petit appareil est caractéristique des XIIe et XIIIe siècles. Cet édifice a du être remanié au gré des besoins défensifs jusqu’au XVIIe siècle.

L’enceinte du plain château est encore repérable sur le site et quelques pans de tour maîtresse (donjon) subsistent dans la partie nord.

Les particularités du site, escarpement et orientation, sont parfaitement exploitées par le dispositif défensif.

Les ruines dominent en effet le bourg de Chaumont et couronnent le promontoire rocheux de la partie méridionanle de la Vuache. Dans le prolongement se trouve le rocher Bataillard, surplombant l’ancienne voie romaine, avec en contrebas le défilé de Malpas séparant le Vuache du mont de Musièges.

Le bourg, blotti au pied du château était entouré d’une muraille et de palissades de bois avec deux ou trois portes gardées qui garantissaient une bonne sécurité aux villageois.


Sources:

- Panneaux situés dans le village

Plan fourni par Nano.M d'après le livre Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal,


Photos:

- Jimre (2015)

-Nano.M (2022)

Posté le 29-11-2015 09:25 par Jimre