Cadenet

Cliquer ici pour accéder aux photos liées au chateau

Retour à la liste des châteaux du département "Vaucluse"

Cadenet

CADENET (C. de Cadeneto)

Chef-lieu de canton, à 19 km au Sud d'Apt, sur la route départementale n° 6, et 59 km d'Avignon, ayant une population de 2598 habitants, presque tous agglomérés, et une superficie de 2508 hectares. Altitude (clocher), 231 mètres. Le terroir est magnifique. Les coteaux sont plantés en oliviers, qui donnent une huile excellente ; la plaine, jusqu'à la Durance, est couverte de mûriers. On récolte beaucoup d'osier. Il y a un bureau de poste, une brigade à cheval, des religieuses de St-Charles et trois foires par an, les 24 août, 21 septembre et 8 décembre. Il existe, aux archives, des lettres-patentes de Charles IX, du 11 mars 1566, qui accordent un marché, le lundi de chaque semaine.

Les registres existants des délibérations ne remontent qu'à l'année 1575.

Il paraît que Cadenet était chef-lieu d'une peuplade appelée par les écrivains latins Caudellenses. En 1773, on découvrit sur la colline du Castellar, dans les débris d'un ancien temple, l'inscription suivante, citée par Orelli, 1988 :

DEXIVAE ET CAVDEL [LENSIBUS. C.HELVIVS] PRIMVS.SEDILIA [V. S. L.M.].

On y trouva aussi la statue d'une femme jeune et belle, parée d'un collier de grenat, à glands d'or. Une chaîne de même métal paraît sa taille ; elle portait un bracelet et un anneau également en or. On y a vu Dexiva, le génie tutélaire des Caudellenses. 

Les nombreuses médailles, les fûts des colonnes et le bouclier votif trouvé en ce lieu font supposer que là était l'ancien castrum qui devait avoir une certaine importance. Le Cadenet moderne est donc à l'ouest de l'ancien, sur le penchant d'une colline, dont le sommet est occupé par les ruines d'un château. Dans la guerre des comtes de Provence et de Toulouse contre le comte de Forcalquier, en 1164, le manoir de Cadenet fut détruit et le fils du seigneur, tout jeune encore, emmené prisonnier à Toulouse. Un chevalier lui tint lieu de père, et dans la suite, il s'illustra, comme troubadour, sous le nom de Cadenet. Raynouard cite quelques pièces de lui dans son « Choix de poésies originales des Troubadours », t. III, p. 245-253 et t. V, p. 110. 

Il eut accès auprès des plus grandes dames et finit par aller se faire tuer en Palestine. 

Les chevaliers de St-Jean-de-Jérusalem s'établirent à Cadenet, en 1180, à l'hôpital Vieux, et les Templiers, en 1230, d'abord dans le vallon de Laval. 

En 1225, Guillaume de Sabran, qui avait pris le titre de comte de Forcalquier, érigea la terre de Cadenet en vicomté en faveur d'un de ses cousins. 

Le fils de celui-ci, Pierre de Cadenet, fut grand-sénéchal de Provence et son petit-fils Robert, par son testament de 1356, laissa la vicomté à son neveu Elzéar d'Oraison. 

Les d'Oraison le possédèrent plusieurs siècles et le transmirent aux ducs de Caderousse, avec le château qu'ils avaient relevé. 

Cadenet, pris par Raymond de Turenne, le fut encore, en 1404, par le maréchal Boucicaut, qui délivra ainsi les députés de Carpentras, d'Avignon et de l'Université de cette ville.

Ses vicomtes prirent part aux guerres de religion, ayant embrassé le protestantisme : c'est ce qui explique la prise de Cadenet par la garnison de Ménerbes, au commencement du mois d'août 1574. En 1575, le vicomte d'Oraison quitta le parti huguenot et se rendit en Avignon, où d'Ancezune de Caderousse, son parent, le présenta au cardinal. Il fut fait marquis d'Oraison en 1588.

En 1586, les chefs des razats s'assemblent au château de Cadenet ; mais sa fin approchait. Louis XIV l'enveloppa dans la grande mesure politique qu'il employa contre la religion réformée ; il fut démantelé en 1666. Ses ruines menacent toujours le village.

L'hôpital a été fondé, en 1775, par Delphine de Valbelle-Tourves. L'église paroissiale est assez remarquable. La nef et les collatéraux datent du XIVe siècle. Les retombées des voûtes s'appuient sur des figures de moines ou des figures fantastiques. Le chœur est de 1538 : on a mis une flèche sur le clocher en 1844 (1). La porte d'entrée du presbytère appartient à l'une des anciennes maisons religieuses de Cadenet, peut-être des Templiers.

Les couches d'eau douce subordonnées à la mollasse ne se montrent dans ce département qu'entre Ie Lubéron et la Durance, principalement aux environs de Cadenet, de Cucuron, de Pertuis et de Mirabeau. A Cadenet, la coupe de la mollasse offre des couches de sables et de mucignos tendres, formant la base et le versant de la colline sur le penchant de laquelle est bâti le village. Elles paraissent à peu près horizontales et sortent de dessous les alluvions récentes de la Durance.

Des grès quartzeux et des calcaires grossiers arénacés de dureté moyenne alternant avec des marnes sableuses friables, couronnent la colline et supportent l'ancien château.

On y trouve une quantité prodigieuse de coquilles. Cadenet a des carrières de pierre calcaire.

Cadenet est la patrie de Félicien David, auteur des belles symphonies : le Désert, Moise au mont Sinaï, L'Eden, Christophe Colomb, des opéras La Perle du Brésil, Lalla-Roukh, Herculanum ; né en 1810, mort à Saint-Germain, le 29 août 1876.

D'André Étienne, né vers 1774, mort à Paris le 2 janvier 1838, connu, sous le nom de Tambour d’Arcole, pour la rare intrépidité qu'il déploya au passage de ce pont ; ce qui lui valut des baguettes d'honneur du premier consul. Il fut nommé membre de la Légion d'honneur à la création de cet ordre et il figure sur le fronton du Panthéon ;

De Jean-André Floquet, ingénieur hydraulique, auteur de plusieurs ouvrages, mort à la Bastille en 1771. Il avait commencé l'entreprise de conduire les eaux de la Durance à Marseille ;

De Carolus Roland, auteur de Cadenet historique, 1 V. in-12


Source:

- Livre Département du Vaucluse, dictionnaire des communes, par Jules Courtet, éditions Res Universis.


Photos:

- Jimre (2018)


Posté le 18-12-2021 10:27 par Jimre