Camaret sur Aigues

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Camaret sur Aigues

CAMARET (Camaretum)

Commune de l'ancien Comtat, à 7 km au Nord Est d'Orange et 33 km d'Avignon, avec une population de 2401 habitants et une superficie de 1752 ha (les chiffres sont bien entendus à réactualiser...).

L'altitude (clocher) est de 98 mètres. La fertilité du sol lui avait jadis valu le surnom de Camaret-le-gras. Le jardinage, l'huile, les mûriers et le safran donnent un produit considérable, mais qui sera encore augmenté, quand le Plan de Dieu, plaine presque inculte de quatre cents hectares, prise dans les terroirs de Camaret, de Travaillan et de Violès, sera rendu arrosable au moyen d'un canal, dérivé de l'Ouvèze ou de l'Aigues.

Une source abondante, qui naît dans le domaine du Grand Alcion, au terroir de Ste-Cécile, appartient à la commune de Camaret. L'autorisation de lui faire traverser au moyen d'un tunnel lui a été accordée.

Il y a de l'industrie dans ce pays, qui possède une blanchisserie, une fabrique de chapeaux, des moulins à farine et des filatures de soie assez considérables. L'instruction est donnée par des frères Maristes et des religieuses de la Présentation.

Outre la paroisse, il y a la chapelle des pénitents blancs ou de St-Andéol, vieille construction romane avec des ajouts modernes, la chapelle de l'hospice et une petite église, nouvellement construite, aux frais de Mlle Reboul.

Depuis deux ans, le Plan de Dieu vient d'être utilisé, au grand avantage de la ville d'Orange et des environs. C'est un champ de manœuvre pour l'artillerie à grande portée.

Camaret a quelques prétentions à l'antiquité ; il veut devoir son étymologie à l'un des castra Marii. Mais si Marius n'a pas campé dans sa plaine, ce qui est plus que probable, les colons d'Orange durent, à coup sûr, y bâtir des villas. Peut-être le nom de Camaret est-il dû au champ de l'un deux (Caii Marii ager).

Les fouilles ont fait découvrir des médailles, des urnes, des lampes, des lacrymatoires et des miroirs antiques. Une maison du faubourg a gardé longtemps une pierre tumulaire, encastrée dans sa façade, avec cette inscription :

S. SEVERUS SIBI FIT SVIS VIVUS FECIT

Cette pierre a été vendue et emportée.

On voit encore des restes de l'aqueduc destiné à porter à Orange les eaux de quelque source voisine.

Un paysan trouva, il y a quelques années, entre Camaret et Orange, dans une fouille, une coupe en verre jaunâtre, parfaitement conservée, ayant une inscription grecque dans la pâte. C'était une invocation à Bacchus. Elle fut achetée vingt francs par M. Jousseaume, numismate distingué d'Avignon, qui l'échangea, plus tard, contre des médailles. Le nouvel acquéreur, M. Raulin, de Paris, l'a revendue 1500 francs à un Anglais.

Comme un quartier du terroir porte encore le nom du Temple, on a cru que Camaret avait appartenu aux Templiers. Avant 1789, il dépendait de la baronnie de Sérignan.

Par une charte de 1237, Raymond VII, comte de Toulouse et marquis de Provence, donne en fief à Raymond des Baux, prince d'Orange, les châteaux et lieux de Camaret et de Travaillan, sauf la suzeraineté et les chevauchées (Hist. du Languedoc, III, preuv. p.382). 

Dans une charte de 1324, Tiburge, princesse d'Orange, accorda la faculté d'élire deux syndics, qui prirent le nom de consuls, en 1599 ; 

Le 7 mai 1416, prix-fait pour la construction des murailles ; 

En 1495, autorisation donnée aux habitants de cultiver chacun une éminée en jardin, sans être tenu de payer la dîme sur les fruits et herbages qui y seraient récoltés.

Son territoire renfermait deux anciens fiefs ; celui de la Royère appartenait aux Gaudemaris, et celui de St-Tronquet aux Fortia d'Urban. Le château est presque entièrement détruit, bien que les murailles subsistent encore. Au midi, une tour qui date des guerres de religion, paraît construite avec des matériaux provenant de monuments antiques.

En 1563, Serbelloni, après quatre jours de siège, reprit Camaret sur les calvinistes et n'y trouva que cent soldats, qui furent passés au fil de l'épée. De Clerc, beau-frère de Montbrun, fut pris et gardé prisonnier, quoiqu'il offrît 4000 écus pour sa rançon ; il mourut quelques jours après, autant de désespoir que de ses blessures. 

En 1573, Camaret faillit être surprise par les religionnaires de Nyons, à qui un traître devait livrer une porte. Ceux d'Orange furent plus heureux, le 3 mai 1575 ; mais le 6 du même mois ils abandonnèrent la place, à l'approche des comtes de Sault et de Suze, envoyés par le cardinal d'Armagnac. Après une canonnade d'un jour, Camaret se décida à payer une contribution à Lesdiguières, qui venait de succéder à Montbrun, décapité à Grenoble.


Source:

- Livre Département du Vaucluse, dictionnaire des communes, par Jules Courtet, éditions Res Universis.


Photos:

- Jimre (2024)

Posté le 05-02-2024 17:32 par Jimre