Albon

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Albon

Albon

Ebbaonensis ager. Le chef-lieu de cet ager, dont il est question en 883 (Gall. christ., XVI, 9), était Albon, villa nomine Ebaonem, 897 (Spicil., III, 362), et comme nous savons qu'il comprenait également Anneyron, villa Anarionis, 883 (Gall. christ. XVI, 9), il y a lieu de croire qu'il avait la même étendue que le mandement d'Albon.

Albon cne du con de Saint-Vallier, cne dont le chef-lieu est au village de Saint-Romain-d'Albon et de laquelle ont été successivement distraites les communes d'Anneyron, de Saint-Rambert-d'Albon et d'Andancette.

ALBON, chau con d'Albon.

- Epao, Epaonense, Epauna, 517 (LabbeetCossart,Concilia,II, 1052). 

- Vicus qui dicitur Eppaonis, 831 ( D. Bouquet, VI, 570).)

– Ebaonem sire Tortilianum 887 (d'Achery, Spicileg.,111, 363).

- Villa de Albon, 1080 env. (.Cart. de Romans, 150). 

- Albio, 1332 (Cart. de Grenoble, 270). 

- Castrum Albeonis 1215 (Doc. inéd., 31) 

- Castrum de Albone, 1328 (de Gallier, Essai sur Clérieu, 91).

Ce château, qui est sans doute le lieu où se tint en 517 le concile d'Epaone, et que l'on croit être le berceau des Dauphins de la première race, appartenait fort anciennement à l'église archiépiscopale de Vienne, qui, en ayant été injustement dépouillée par l'empereur Louis le Débonnaire au profit d'un comte Abbo, en obtint de ce prince la restitution en 831. Il fut ensuite possédé par les Dauphins, qui le tenaient en fief des archevêques de Vienne et s'en qualifiaient comtes, Comes Albionensis, 1134 (Cart. de Romans, 284) – Comitissa Albonii, 1191 (Doc. inéd., 29), 

- Comes Vieunensis et Albeonensis,1215 ( ibid. 30) 

- Comes Ailbonis, 1231 (Cart, de Léoncel, 108), 

- Delphinus Vienne et Albonis comes 1244 (ibid.,34),

- Comes Albonensis, 1247 (ibid., 36) puis engagé aux barons de Clérieu, dont l'héritage passa aux Poitiers-Saint-Vallier, qui s'éteignirent en 1546.

Il échut ensuite aux Tournon, qui eurent en 1644 pour héritiers les Lévis-Ventadour, lesquels en dotèrent en 1694 une de leurs filles, mariée chez les Rohan-Soubise, derniers seigneurs du comté d'Albon.

Du temps des Dauphins, la dénomination de comté d'Albon, Comitatus Albionensis, 1134 ( Cart. de Romans, 284), Comitatus Albonis, 1239 (Inv. des Dauphins, 375) s'appliquait d'une manière assez vague à tout le pays qui est entre Vienne et l'Isère, mais elle fut restreinte dans la suite au seul mandement d'Albon.

Ce mandement, ager Ebbaonensi in pago Viennensi, 883 (Charvet,Hist. égl. de Vienne, 120), mandamentum et territorium de Albone, 1334 (Inv. des Dauphins, 196),  paraît avoir toujours eu la même étendue que la communauté d'Albon, qui comprenait avant 1790 les paroisses d'Andancette, d'Anneyron, de Saint-Martin d'Albon, de Saint-Philibert d'Albon, de Saint-Rambert d'Albon et de Saint-Romain d'Albon, plus celle de Champagne en Vivarais. 

La communauté d'Albon était de l'élection et subdélégation de Romans et du bailliage de Saint-Marceilin.

En 1790, Albon devint le chef-lieu d'un canton du district de Romans, comprenant les municipalités d'Albon et de Mantaille, mais en l'an VIII le canton tout entier fut converti en une simple commune du canton de Saint-Vallier.


Source:
Dictionnaire topographique du département de la Drôme par J. Brun-Durand trouvé sur Gallica.fr

Posté le 10-04-2021 11:37 par Jimre

Albon

Cet article plus complet a été réalisé avec les nouveaux panneaux explicatifs trouvés sur le site. Les dessins trouvés également sur les panneaux sont de B. Clarys. 8;-))


Les comtes d'Albon

Albon est un des sites emblématiques du Rhône médiéval. Pour qui s’y intéresse, il est bien visible depuis l’autoroute A7 à la hauteur de Saint Rambert d’Albon jusqu’au col du Grand Bœuf. Qui peut imaginer que les ruines qui dominent ce village donnèrent naissance à la Principauté du Dauphiné ?

A l’origine domaine gallo-romain situé dans la plaine, le territoire d’Albon est une possession de l’évêque de Vienne Saint Avit, quand ce dernier y convoque en 517 le concile d’Epaone rassemblant tous les évêques du royaume Burgonde afin de restaurer la discipline ecclésiastique.

Les vestiges d’une église funéraire datant de cette période ont été mis à jour à Saint Romain d’Albon en 1875 mais il n’en reste plus rien aujourd’hui. Il s’agissait d’une basilique rectangulaire pourvue d’une abside semi-circulaire qui abritait une vingtaine de sarcophages mérovingiens. Durant les périodes d’insécurité qui ont marqué l’histoire de la région, le site de plaine est progressivement délaissé pour les hauteurs qui permettent aux gens de voir venir les menaces et de se protéger en conséquence.

En effet, la région va connaitre, entre autres, les invasions des sarrasins, les invasions des vikings et les raids des hongrois. A la période carolingienne, à la fin du IXe et le Xe siècle la région est confrontée aux invasions germaniques et à la terreur qu’elles suscitent. Les populations trouvent protection auprès de seigneurs locaux aux pouvoirs grandissants qui seuls sont capables de les défendre en ces périodes d'insécurité.

Une famille aristocratique portant le prénom dynastique des Guigues, qui s’est implantée dans la région avant l’An Mille, prend le titre de comtes d’Albon au siècle suivant. Au XIe siècle, la puissance publique est extrêmement morcelée. L’empereur germanique n’exerce plus qu’une souveraineté théorique sur le royaume de Bourgogne dont dépend Albon. Possédant un vaste territoire foncier, basé sur des alleux (terres ne dépendant d’aucune autre seigneurie), les comtes d’Albon détiennent pouvoir et fortune dans ce système féodo-vassalique en s’octroyant peu à peu les prérogatives de l’Empereur, désireux de garder ce lien vassalique en leur délégant ses pouvoirs.

Guigues Ier d’Albon, dit le Vieux, reçoit en 1029 le sud du comté de Viennois de l’archevêque de Vienne Burchard. La partie nord revient à Humbert aux blanches mains, futur comte de Savoie. De ce partage vont naitre deux états mais surtout deux rivaux, le Dauphiné et la Savoie. 

L’acte de donation est donc l’acte de naissance de la première dynastie de dauphins, ceux de la maison d’Albon.

Cinq comtes d’Albon se succèdent à la tête du Dauphiné de 1029 à 1162. Peu à peu, par une habile politique de mariages et de concessions impériales, les comtes d’Albon étendent leur possession. Ils font du château le centre d’une importante seigneurie à l’intérieur du royaume de Bourgogne.

Au départ, l’objectif de la famille est d’étendre sa souveraineté au Grésivaudan, vers Grenoble, pour relier deux territoires sur lesquels elle est déjà implantée, le sud viennois d’Albon et le Briançonnais. C’est chose faite au XIIe siècle et à cette période les comtes d’Albon parviennent ainsi à transformer un territoire morcelée en un petit état qui au cours de son histoire sera lié par alliance aux grandes familles régnantes d’Europe.

C’est Guigues IV, mort en 1142, qui porte le premier le surnom de Dalphinus, Dauphin. Quant à la seigneurie, elle est officiellement appelée Delphinatus, Dauphiné, à partir du XIIIe siècle.

En 1162, la maison de Bourgogne, remplace celle d’Albon à la tête du Dauphiné, avant d’être à son tour supplantée en 1269 par celle de la Tour du Pin.

Au XIVe siècle, le château est menacé à plusieurs reprises. En 1366, des « compagnies d’Anglais » s’apprêtent à pénétrer en Dauphiné depuis le port d’Andance. Le châtelain d’Albon, prenant la tête d’une troupe de nobles vassaux, parvient, par une audacieuse action, à détruire leurs bateaux. La même année, il fait renforcer la grande porte du donjon et poser une serrure. En 1368-1369, le danger de ces compagnies est de nouveau menaçant. Pendant quatre mois, on maintient le guetteur dans la tour d’Albon pour prévenir toute invasion. 

Mais ce que l'on garde surtout de l'histoire d'Albon, c'est qu'en 320 ans et trois dynasties, cette principauté se développa et s’affirma avant d’être cédée en 1349 au roi de France. Le fils de ce dernier portera désormais le titre de Dauphin et ce jusqu’à la Révolution Française.

Ces événements annoncent la décadence du château d’Albon, qui est progressivement abandonné après le XIVe siècle et démoli lors des guerres de religion du XVIe siècle. Pendant les XVII et XVIIIe siècles, il sert de carrière de récupération de pierres pour les constructions alentours. Seule la tour nous est parvenue « intacte »…


De la tour de bois au château de pierre

Dans les années 90, l’archéologie permet de découvrir l’importance d’un site qui avait quasiment disparu au fil des siècles et montre que le site ne se limite pas seulement à sa tour perchée en haut d’une motte...

Les premiers éléments visibles lorsqu'on arrive aujourd'hui sur le site sont la tour sur sa motte, les fossés qui entourent la motte et la partie encore visible de l'enceinte. Lorsqu'on pénètre sur le site, on voit tous les aménagements réalisés pour la visite du site avec au bas de la motte des structures métalliques permettant un cheminement pédagogique avec des panneaux explicatifs, au dessus de restes de murs affleurant le sol.

Nous l'avons pour notre part visité pour la première fois en 1994, avec les sites de Mantaille, non loin,  et d'Arras sur Rhône, de l'autres côté du Rhône. Le site a bien changé effectivement en presque 30 ans.

La tour

Dominant la vallée du Rhône et la Valloire, visible de très loin, la motte d’Albon est contemporaine de l’installation dans la région des premiers seigneurs. La situation exceptionnelle de la colline d’Albon, à 336 m d’altitude, permettait en effet d’avoir une vue impressionnante sur une région qui fut un couloir de pénétration stratégique important à l’échelle des conflits et des rivalités de l’Europe médiévale. Par temps clair, la vue porte en effet sur un vaste territoire allant du Vivarais jusqu’aux Alpes.

Les fouilles archéologiques ont permis de découvrir des empreintes de pieux qui démontrent qu’il existait au moins un bâtiment en bois ainsi que des silos directement creusés dans le sol qui avaient une fonction de stockage de provisions, datés de l’époque carolingienne, entre le IXe et le Xe siècle, c’est-à-dire la première phase de construction d’Albon. Il s’agit d’un édifice de taille assez modeste de sept mètres sur quatre, construit avec dix pieux de section rectangulaire. Cette construction n’était pas isolée. Il en existait vraisemblablement d’autres, notamment au niveau de l’emplacement de la motte.

Le premier système défensif, la motte, fut peut-être installée au XIe siècle avec une tour de bois surmontant une motte artificielle entourée par des fossés et un rempart de terre avec des palissades en bois. Les fossés entourant le dispositif étaient ainsi créés avec la terre prise pour la motte et les remparts. Ce système avait une double fonction militaire et résidentielle.  Suite à l’aménagement de la motte castrale, des constructions s’installent dans la basse-cour dominée par la tour. Un bourg se développe, comme souvent installé à mi-pente ou au creux d’un vallon pour se protéger des vents qui soufflent parfois avec violence dans la vallée du Rhône. Un incendie, dont on trouve des traces sous les bâtiments de pierre, a causé la fin du château de bois.

Albon, donc,  a une importance particulière au Moyen-Age. Son château sur motte matérialisait le pouvoir seigneurial en ces premiers temps de la féodalité car c’était le chef-lieu de la seigneurie. 

Outre les informations qu’il apporte sur les aménagements défensifs d’une hauteur naturelle au Moyen Age, le site d’Albon illustre l’élément principal du château, très présent dans les campagnes à partir du XIIe siècle : la tour.

Le site d’Albon témoigne aussi, avec sa tour en pierre et tous les bâtiments, du passage de l’ère des châteaux en bois (Xe-XIe siècles) à celui des châteaux en pierre (XIIe-XIIIe siècles) avec un aménagement comprenant entre autres éléments la tour/donjon et une enceinte de pierre remaniée au XIVe siècle toujours visible actuellement. 

La motte castrale au XIVe siècle- dessins de B. Clarys

La tour était vraisemblablement couverte d’une plate-forme crénelée. Elle est de plan carré (7 m x 7 m). Ses murs, de 1,60 m d’épaisseur environ, ont pratiquement conservé leur hauteur originelle (plus de 10 m). Ils sont constitués de deux parements de blocs de molasse taillés entre lesquels a été coulé un mélange de galets et de mortier. 

Les angles de la tour ont bénéficié d’un soin particulier : ils présentent des blocs très régulièrement taillés. Ces chaînages d’angle ont été par endroit récemment restaurés (blocs clairs).

Des trous de boulins sont encore visibles dans la moitié inférieure des murs. Il s’agit des logements dans lesquels étaient enfoncées les poutres ou boulins qui supportaient l’échafaudage des maçons lors de la construction.

Les trois niveaux de la tour, autrefois séparés par des planchers dont il reste les traces d’accrochages le long des murs, sont pourvus d’ouverture. Il s’agit en majorité de meurtrières qui permettaient de surveiller les alentours mais qui ne fournissaient qu’un faible éclairage naturel à l’intérieur de la tour. Une grande ouverture en plein cintre a été pratiquée au premier étage dans le mur ouest. C’était la porte d’entrée du donjon qui était sans doute accessible à l’origine grâce à une échelle extérieure que l’on remontait derrière soit pour mieux se protéger. D’autres échelles devaient permettre la circulation entre les étages. Aujourd’hui, l’accès à l’intérieur de la tour se fait  par une brèche creusée dans le mur au rez-de-chaussée.

La tour ne disposait d’aucun élément de confort comme des cheminées ou des latrines. 

La tour au Moyen Age avait plusieurs fonctions, la défense avec un lieu de stockage des provisions (rez-de-chaussée), le logis du seigneur et de ses proches (1er étage), le logement des gardes et le stockage des armes et le refuge pour les occupants de la basse-cour en cas d’attaque. 

A Albon, la tour n’a jamais eu de fonction résidentielle. Il semblerait qu’elle ait uniquement servi de prison. En effet, au XIVe siècle, l’étage inférieur de la tour, « la basse fosse », servait en effet de prison. Mais la garde devait être assez relâchée car en 1369, un grand trou creusé par un prisonnier, un certain Jacques Thomas, lui a permis de s’évader et en 1373, l’incident se répéte ! Un certain Thomas Bichat réalise une nouvelle brèche par laquelle il s’échappe. Il est possible que cette dernière ouverture ait depuis été agrandie et qu’il s’agisse de l’ouverture par laquelle on pénètre aujourd’hui dans la tour…

Une autre fonction plus contemporaine : de par sa situation, la tour fut surmontée d’un télégraphe optique Chappe inauguré en 1793 et devint ainsi un relais de transmission.

L'enceinte

Au XIIIe siècle également, une enceinte en pierre vient protéger tout le site. Le rempart de pierre est constitué de blocs de molasse soigneusement taillés. Il fut construit au XIIIe siècle pour protéger un ensemble d’environ 3 hectares qui comprenait le bourg, situé en contrebas du promontoire et reliait celui-ci à la tour en formant comme un éventail. Il est probable que le bourg castral tel qu’il existait au Moyen-Age, avait sensiblement la même taille qu’aujourd’hui. Il était habité par des gens qui travaillaient au château et des paysans. On sait aussi qu’un notaire y vivait au XIVe siècle. Entre le village et le château s’étendait des près.


Des découvertes exceptionnelles issues des fouilles

Avant que ne commencent les fouilles archéologiques, le site d’Albon se présentait comme un classique château à motte. Les recherches entreprises à partir des années 90 ont permis de mettre à jour un ensemble de bâtiments inconnus, qui avaient été enfouis au fil des siècles : un bâtiment palatial, une chapelle et des communs (grange ou écurie). Et surtout, elles ont permis de révéler l’importance du site d’Albon en confirmant le rang des comtes d’Albon.

Le Palais

Un vaste bâtiment, véritable palais, est construit, à l’époque où les Guigues d’Albon atteignent un pouvoir considérable. L’édifice avait des dimensions exceptionnelles (40m sur 10) et il représentait avec la tour le symbole de la puissance de ses propriétaires. Si on compare les dimensions de ce palais avec la plupart des grandes salles seigneuriales dont les superficies sont comprises entre 100 et 225 m2, l’Aula d’Albon, avec 400 m2, est exceptionnellement grande. En construisant un palais de cette importance, semblable aux résidences des princes territoriaux du saint Empire, les comtes d’Albon signifient leur appartenance à une élite. 

L’accès au palais se faisait au premier étage par un escalier extérieur. De là, on pénétrait dans la grande salle (Aula magna), éclairée par une série de baies s’ouvrant sur la vallée du Rhône. Les murs étaient couverts d’enduits peints de couleur rouge et jaune. Une cheminée d’apparat permettait de réchauffer cette pièce. A côté, se trouvait la camera retracti (chambre de retrait) c’est-à-dire les appartements privés du comte. Au rez-de-chaussée, un vaste espace séparé par des cloisons de bois servait de cuisine. Le palais fut occupé jusqu’à la fin du XIVe siècle même si les comtes y ont eux-mêmes résidé essentiellement au cours du XIIe siècle.

Le site castral au XIIe siècle- dessin de B. Clarys

La Aula magna servait pour tous les grands événements du château, les repas et les fêtes. C’est également dans cette pièce que le comte d’Albon rendait la justice.

La chapelle d’Albon

Comme le palais et la tour, la chapelle est un des attributs majeurs du château médiéval. Elle est construite à la perpendiculaire du palais, servant pour la dévotion privée du seigneur et quelques cérémonies. Elle connait plusieurs phases de construction :

Un bâtiment primitif est construit entre le IXe et les Xe siècles. Seul bâtiment de pierre à l’époque du château de bois, il s’agit d’une petite chapelle à chevet plat de douze mètres sur 6.

Des charbons de bois pris dans le mortier permettent de dater sa construction par la méthode du Carbone 14 autour de 900.

Fin XIe début XIIe siècles, le site d’Albon connait une importante phase de développement avec la montée en puissance des Albon. La chapelle est agrandie. Le chœur est arasé et remplacé par un édifice plus long à abside carrée, qui prolonge le bâtiment primitif de six mètres. Au nord, on ajoute une chapelle latérale à absidiole. La chapelle romane de cette époque possédait une décoration soignée, comme en témoignent des éléments d’architecture moulurés, des fragments d’enduits peints et de vitraux retrouvés lors des fouilles. On a également retrouvé lors des fouilles dans la nef deux emplacements pour la fabrication des cloches, car au Moyen age, il était courant de fondre les cloches sur place, lors de la construction de l’église.

En 1215, la chapelle sert de décor pour une cérémonie exceptionnelle : le divorce du Dauphin Guigues-André et de Béatrice de Claustral, petite fille du comte de Forcalquier. L’accord financier final, consécutif à l’annulation du mariage, est entériné « au château d’Albon, devant l’église », en présence de trois éminents prélats : Humbert, archevêque de Vienne, Bernard, évêque d’Embrun et Pierre d’Arènes, sacristain de l’église de Vienne.

Le XIIIe siècle voit le chevet de la chapelle à nouveau remanié pour permettre la construction d’une nouvelle chapelle à abside semi-circulaire, de dimensions plus modestes, montrant le desintérêt du site.

Les communs

L’étude des vestiges a confirmé les différentes périodes de construction du site.

Aux IX-Xe siècles, le site comprend une petite chapelle construite en pierre. Entre cet édifice de culte et le palais, on a retrouvé les traces d’un bâtiment en bois, la grange, édifié au XIIIe siècle, abandonné après un incendie qui entraina l’effondrement de la toiture et d’une partie des murs, au XIVe siècle. Un nouveau bâtiment fut reconstruit par la suite pour servir d’écurie.



Posté le 04-05-2020 21:18 par Jimre

Videos

Des images aériennes d'Albon prises par drone  réalisée par nos soins et une interessante video sur les fouilles réalisée par Laurent Maget.

N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...



Posté le 13-09-2017 10:45 par Jimre

Albon

L'importance de la motte castrale d'Albon est toute particulière.
Elle fut le berceau de la puissante famille d'Albon. Guigues Ier fut en effet à l'origine de la constitution d'un état : le Dauphiné.

Ce château est représentatif des châteaux de la période des XI ème et XII ème siècles dans une grande partie de l'Europe occidentale.

Il consiste la plupart du temps en une motte de terre artificielle protégée par un fossé et un monticule sur lequel on trouve un rempart.

A l'intérieur du rempart, on trouve également la basse-cour avec des constructions.
Au sommet de la motte, on trouve la tour, à l'origine en bois, et plus tard remplacée par une tour de pierre.

La motte a été aménagée ici sur un plateau dominant la vallée du Rhône et visible de très loin.

Un fossé toujours visible sépare la butte du plateau. La terre obtenue lors de son creusement a servi à édifier la butte et pour former le rempart qui longe le fossé.
La tour, construite sur la motte, a une vocation de défense et d'habitation pour le seigneur.

Au XVI èmè siècle, le château est abandonné et l'habitat se concentre à l'emplacement du village actuel.

Aujourd'hui, si les fondations telles que des vestiges de l'enceinte, le fossé et la motte sont bien visibles, seule la tour a échappé au triste sort de bien des châteaux c'est à dire servir de carrière.

Des fouilles ont été menées dans la basse-cour pour permettre d'identifier et localiser les différents batiments.


Sources:

- Les Albon se sont alliés souvent avec d'autres familles prestigieuses. Voir ici et

- Panneaux disponibles sur le site

-On parle également d'Albon et des mottes et châteaux de la Drôme des collines sur Persee.


Photos:

Jimre (2002, 2007, 2009, 2015, 2017)

Posté le 13-10-2008 19:41 par Jimre