Duingt
Duingt
Le château comtal de Duingt
La famille de Duin possédait deux châteaux à Duingt, l'un au bord du lac : Châteauvieux, l'autre édifié sur le mont de Taillefer appelé château comtal de Duingt.
Situation
La tour domine le village, elle est visible en hiver, en empruntant la nationale 508.
Complétant le dispositif de surveillance de Châteauvieux, ce château est bâti sur un roc à l'extrémité septentrionale du Taillefer. Il domine Châteauvieux et contrôle les deux bassins du lac d'Annecy.
Le site est séparé du Taillefer par une étroite dépression dans laquelle passait la route de l'Italie à Genève et où se blottit le vieux village de Duingt, jadis clos de murailles. C'est une position stratégique de première importance qui ne devait pas échapper longtemps à la convoitise des comtes de Genève.
Histoire
Le château comtal de Duingt date du XIe siècle et appartenait à la famille des Duingt de Conflans. Il ne reste qu'une petite partie des ruines, et celles-ci ont été restaurées sous la forme d'une tour hexagonale. Il a été construit quelques décennies après Châteauvieux. Il domine et surveille le lac.
En 1296, Rodolphe de Duin vendit le château à Amédée II, comte de Genève, soucieux d'affirmer sa présence dans ce lieu qui contrôle le trafic entre l'Italie et Genève. Devenu ainsi château comtal, à son rôle militaire, il ajoute un rôle administratif en accueillant le siège d'une importante châtellenie.
Par un accord conclu avec Pierre de Duin en 1311, le comte Guillaume délimita les propriétés ainsi :
Les Duin conservaient la Provenche : le sud de Saint-Jorioz, Leschaux et Saint-Eustache avec Entrevernes et Duin.
Au comte de Genève, revenaient toutes les possessions de la rive droite du lac, de Duingt à Doussard, Chevaline, Lathuile, la garde du prieuré de Saint-Jorioz et la pêche à Beauvivier.
Lors de l'incorporation du Genevois à l'Etat savoyard en 1401, le château comtal de Duingt passe de la Maison de Genève à la Maison de Savoie qui l'inféode, en 1455, à Perrin d'Antioche. En 1460, le duc Louis de Savoie donne le Genevois en apanage à son fils cadet Janus. Dès 1463, celui-ci récupère l'ancien château comtal et la seigneurie qui en dépend. En 1481 il les offrira à son épouse Hélène de Luxembourg.
Leur fille unique, Louise, ayant épousé son cousin François de Luxembourg-Martigues, le vieux château comtal passe à la Maison de Luxembourg qui le conserve jusqu'en 1606. Elle l'échange alors avec le duc Henri de Genevois-Nemours contre la seigneurie de Seure que celui-ci possédait en Bourgogne. Dès cette époque, le château n'est déjà plus que ruine.
Description
Les murs des terrasses sont des vestiges des murs d'enceinte de l'ancien château comtal dont il ne subsiste plus que le donjon.
Celui-ci, de plan circulaire à l'intérieur, présente extérieurement un plan hexagonal. Les murs ont une épaisseur de 3 mètres environ, le parement extérieur est composé de belles pierres de taille, assemblées avec un soin tout particulier.
Une ouverture en plein cintre est pratiquée au premier étage, correspondant sans doute à l'entrée primitive. L'édifice a été découronné.
Il est difficile d'assigner une date à la construction de cette œuvre originale pour la région, mais la régularité des parements extérieurs et la forme elle-même laissent présager une construction plutôt tardive.
Il n'a pas encore été possible d'évaluer la part respective des Duingt et des comtes de Genève dans cette construction qui doit beaucoup à un « large » XIIIe siècle.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux, vieilles pierres et blasons de Haute-Savoie, Jacques Grombert, éditions Neva,
- Châteaux de Haute-Savoie, Christian Regat, François Aubert, éditions Cabédita.
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
-Jimre (2012, 2021, 2024)
- Nano.M (2023)
Posté le 15-12-2021 10:48 par Jimre