Essalois
Essalois
Le château d’Essalois se dresse sur un lieu qui constitue un point stratégique naturellement fortifié et habité par des hommes depuis des temps immémoriaux.
L’oppidum gaulois (occupé par les Ségusiaves de -170 à -25)
très important s’étendait à 500 mètres en arrière du château au lieu-dit « le
palais ». Il en subsiste des murailles noyées par les genêts. La mise au jour
d’amphores et de pièces de monnaie au cours des fouilles archéologiques menées
par M. Preynat ont révélé l’existence d’échanges commerciaux importants (vin)
avec l’Italie, antérieurs à l’occupation romaine.
Au Moyen-Âge, il s'agit d'un donjon accessible par une
échelle extérieure à une porte haute conservée en partie au premier étage. La
forteresse formait alors avec les donjons de Chambles et de Grangent un
véritable dispositif militaire de défense des Gorges de la Loire.
Les documents les plus anciens faisant mention du château
sont du XIVe siècle. Le puy d’Essalois (Podium deysaluym, Mons deysaluym, puis
Suc du Pré) est cité dans les chartes à partir de 1337.
En 1378, Arthaud de Villedieu rend hommage au comte du Forez
pour la maison et la tour d’Essalois qui surveillait la Loire.
Jusqu’à ce jour, les vestiges de cette construction
primitive n’ont pu être identifiés.
En 1464 la tour d’Essalois appartenait à Beraud de la Bâtie.La
deuxième tour ronde aurait été rajoutée au XVème siècle à la suite d'un premier
bâtiment rectangulaire.
Le château tel qu’il parait actuellement fut construit en
grande partie en 1580 par Léonard de Bertrand, Seigneur d’Essalois et maître
des eaux et forêts à Montbrison. En 1590, le château a été pillé par une troupe
de ligueurs commandés par Honoré d’Urfé.
La seigneurie qui s’étendait sur Chambles, Périgneux,
Saint-Marcellin et Saint-Rambert passa au XVIIe siècle aux seigneurs de
Sury-le-Comtal, les De la Veuhe puis par eux aux Sourdis.
En 1671, Catherine d’Entraigues, veuve de Pierre de Sourdis
vendit la seigneurie aux moines Camaldules du Val Jésus. Les Camaldules
vendirent le château et la seigneurie d'Essalois à Thomas Gonyn de Lurieu,
avocat au parlement et au présidial de Lyon, juge des domaines du prieuré de
Saint Rambert en Forez. Celui-ci les conserva de 1690 à 1703. Cette année-là,
les Camaldules, pour qui la pêche du saumon constituait une ressource
appréciée, en firent reprise et les conservèrent jusqu'à la Révolution. Le
château est alors vendu comme bien
national à Pierre Thiollière de la
Réardière, il passe ensuite successivement à plusieurs propriétaires.
Un inventaire réalisé en 1791 indique alors un vieux
château fort, consistant en deux tours rondes et corps de bâtiment abritant le
granger, les bâtiments d’exploitation, les écuries et tout autour des bois,
forêts, prés, rochers, bruyères, d’environ 718 métairies. Cet inventaire de
1791 et la lecture des plans du relevé permettent de distinguer du moins dans
les superstructures deux parties dont la plus ancienne est manifestement la
moitié sud qui comporte les deux tours rondes.
Le château est en ruine quand il est acheté vers la fin du XIXe
siècle par Hippolyte Sauzéa, marchand à Saint-Étienne. Des créneaux soulignés
de briques sont construits au sommet des tours ainsi que des génoises. Un toit
à double pente vient coiffer l'édifice. A sa mort, le château est légué à la
Congrégation des Sœurs Saint Joseph de Saint Etienne et reste à l'abandon
durant près de 100 ans. Les façades Est et Ouest portent des signes évidents
(joint verticaux, reprise de maçonnerie) qui permettent de délimiter les deux
campagnes de restauration. Les ouvrages en brique, corniche en génoise, arcatures
et piédroits de créneaux sont les marques du XIXe siècle.
En 1976, le Syndicat Mixte d’Aménagement des gorges de la
Loire (sept communes riveraines du lac de Grangent) et le département de la
Loire acquièrent le château d’Essalois. Un important chantier de restauration se
poursuit depuis 1983 sous la direction de M. Gilles Michelou, avec l’aide de M.
Lazar, architecte des Bâtiments de France.
L’étape la plus récente fut la construction du toit terrasse
permettant de profiter du formidable panorama qu'offre le château.
L’ensemble du château d’Essalois a fière allure et constitue
par son volume et sa position, l’un des points forts du paysage des Gorges de
la Loire. Il symbolise l’action du syndicat Mixte d’aménagement des Gorges de
la Loire.
Il se visite librement, sa tour offrant une vue splendide sur le paysage.
Sources:
- Site saint-etiennetourisme.com
- Source fournie par Nano.M pour l'illustration: Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen-âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.
Photos:
- Jimre(2011, 2022)
Posté le 12-05-2013 21:03 par Jimre