Les Allinges
Les Allinges
Les Allinges Château-vieux
A 10 Km au Sud-Ouest de Thonon par la D903, situées sur la colline des Alinges / Allinges, on peut voir deux ruines de châteaux distincts dont les enceintes englobaient chacune un village. A droite Château-Vieux, qui appartenait aux Barons du Faucigny, dominait Chateau-Neuf, le plus vaste, propriété des Comtes de Savoie (XIIe siècle ).
Espacés de 100m par deux fossés, ils se livrèrent durant trois siècles à des bagarres perpétuelles.
Chapelle romane du XIème siècle qui possède la plus ancienne fresque de Savoie.
Le site est ouvert toute l' année de 7H30 à 21H - Entrée gratuite
Infos & Contact
Adresse: Mairie d'Allinges
53, rue Crêt-Baron
74200 - Allinges
Téléphone : +33 450 742 118
Origine:
L'ermite-pélerin de Bange cherchant l'origine du mot Allinges cite plusieurs hypothèses dans son livret de 1843 : Pèlerinage aux Allinges. Celles-ci n'ont rien de sérieux. « Les uns, assure-t-il, le font dériver de ad ligna (dans les bois) ; d'autres d'ad lingua (sans langue ou sans langage) ; d'autres encore, plus de vraisemblable, selon lui, — du mot teutonique alleinig (unique), que justifierait l'admirable et exceptionnelle position des Alinges, à moins que ce nom germanique n'appartînt aux seigneurs burgondes qui construisirent ou habitèrent le château... ».
La Seigneurie:
Sa Devise: " Sans Varier "
Les seigneurs d'Alinges existaient déjà dès l'an 1000, et selon les observation de "Grillet", l'ancien bourg des Alinges devait avoir une grande importance considérable dans le Chablais, au fait que le curé de cette paroisse,qui était l'un des huit doyens ruraux de ce diocèse, siégeait dans les assemblées générales du clergé, immédiatement après l'évêque et le prévôt.
La maison d'Alinges est d'ancienne chevalerie dont plusieurs seigneurs de cette maison se sont illustrés en différents siècles, par leurs emplois militaires, et par plusieurs ambassades.
Le Château-Vieux
Le château est situé sur une colline dominant Thonon situé à à deux lieues, soit 10 km, et offre une vue très étendue sur toute la plaine du Léman et la côte du canton de Vaud.
Châteauvieux fut édifié par les Burgondes, et au gré du temps, échoue au XIIe siècle dans les mains des seigneurs de Faucigny qui y placent une garnison sous les ordres d'un sénéchal.
1270, 13 février: Compromis entre Béatrix, dame de Thoire et Villars, et ses fils Humbert et Henri, d'une part, et Béatrix, comtesse de Vienne et d'Albon, d'autre part. Les parties remettent à Philippe, comte de Savoie, le jugement de leurs différends au sujet de la succession de feu Aymon de Faucigny. On remet en gage, entre les mains de Philippe, les châteaux et terres de Faucigny, du Crédo, de Montoux, d'Alinges le vieux, de Cursinges, d'Hermance, d'Aubonne, etc. "Actum Camberiaci, anno domini MCCLXIX, die Jovis post octavam purificationis beate Marie. ( v. st.)"
En 1285, il dépend du comte de Savoie, qui le conservent jusqu'en 1355:
La fin de la lutte entre les deux châteaux, sonne le glas d'Allinge-le-Vieux, et sera définitivement abandonné à la fin du XIVe siècle.
La Chapelle d'Alinges:
François de Sales écrivit sans doute ici, et sous l'influence d'une température semblable, que le feu est bon pendant douze mois de l'année.
La chapelle, lieu de pèlerinage, n'a rien de remarquable. On découvre, sur les murailles du chœur, quelques traces de fresques, et on montre sous un globe de verre le chapeau de l'apôtre du Chablais.
Ce petit édifice, éclairé par des ouvertures en forme de croix, présente sur sa façade deux tablettes de marbre avec des inscriptions latines.
En voici la traduction: " Après deux cents ans, l'oratoire de la forteresse des Allinges, obstrué de décombres énormes, alors que tout croulait autour de lui ayant été conservé intact par la divine Providence, fut restauré, grâce aux travaux et aux dons volontaires des fidèles, aux offrandes du clergé chablaisien et surtout au zèle, à la piété et à la libéralité de Pierre-Joseph Rey, très-illustre et très-vénérable évêque d'Annecy, l'an du salut 1836. ".
La seconde inscription porte ce qui suit : "Ici le bienheureux de Sales répandit des larmes et pria ardemment pour des concitoyens égarés qu'il trouva d'abord ennemis déclarés de l'Eglise catholique et qu'il finit par rendre ses plus fidèles enfants. Accourez donc auprès du pasteur, de l'apôtre, du père, peuples du Chablais , accourez étrangers, accourez Genévois ! ".
Récit de la conservation miraculeuse de la chapelle: " Environ cent ans après la mort de saint François de Sales, c'est-à-dire au commencement du dix-huitième siècle, le roi Victor-Amédée II fit démolir la forteresse des Allinges, et les matériaux furent vendus. La chapelle, on ne sait comment, demeura debout, environnée et couverte de décombres et exposée à toutes les injures du temps. Un siècle plus tard, à l'époque de la Révolution française, quelques vandales du philosophisme et de l'impiété l'aperçoivent et frémissent de rage. L'ordre est donné de la raser entièrement. Les hommes chargés de cette inique mission arrivent sur la colline. A l'aspect de ce monument religieux auquel se rattachent de si doux souvenirs, une force surnaturelle semble enchaîner leurs bras ; ils s'en vont sans avoir osé toucher cet édifice. Mais effrayés par les menaces de ceux qui les avaient envoyés, ils reviennent à la charge et se disposent à renverser la chapelle, quand tout à coup un orage des plus terribles les disperse et les force de renoncer à cette entreprise. Dès lors ce projet odieux fut oublié, et la chapelle demeura, comme auparavant, en butte aux intempéries des saisons. Sa voûte était surchargée, dans toute son étendue, d'un tas de décombres qui avait quinze pieds d'épaisseur. On a peine à comprendre comment elle n'a pas été écrasée sous ce fardeau. ".
Enfin l'oratoire fut réparé et rendu au culte eu 1836. On y célèbre chaque année un tedeum avec indulgence plénière, les 14, 15 et 16 septembre.
Ce fut à celui de 1843 que prit part l'ermite de Bange. L'évêque d'Annecy s'y rendit, et on lui fit une réception pompeuse avec cavalcade de gens portant des lances de bois, détonations de boîtes, grand branle de cloches, gardes d'honneur, etc.
- site haute-savoie.ialpes.com
- Plan fourni par Nano.M d'après: Châteaux, et maisons fortes Savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, Editions Horwath.
Posté le 22-03-2023 17:01 par Jimre
Les Allinges
Les Allinges-Château-neuf
A 10 Km au Sud-Ouest de Thonon par la D903, situées sur la colline des Allinges, deux ruines de châteaux distincts qui dans leurs enceintes englobait chacun un village. A droite Château-Vieux, qui appartenait aux Barons du Faucigny, dominait Chateau-Neuf, le plus vaste, propriété des Comtes de Savoie (XII ème siècle ).
Espacés de 100m par deux fossés, ils se livrèrent durant trois siècles à des bagarres perpétuelles.
Chapelle romane du XIème siècle qui possède la plus ancienne fresque de Savoie.
Le site est ouvert toute l' année de 7H30 à 21H - Entrée gratuite
Infos & Contact
Adresse: Mairie d'Allinges
53, rue Crêt-Baron
74200 - Allinges
Téléphone : +33 450 742 118
Pour accéder au site des Châteaux des Allinges, vous pouvez vous rendre en voiture jusqu’à l’entrée du site. Un parking gratuit permet le stationnement d’une douzaine de voitures. Mais vous pouvez y accéder à pied par trois itinéraires de randonnée différents depuis Allinges : Chemin Rural d’Allinges à Châteauvieux, la Rue d’en Haut, le chemin du Pré de la Mare qui rejoint la Rue d'en Haut.
----------------------------------
Châteauneuf est situé à l'extrème nord du même coteau que Châteauvieux, séparé d'une distance de 150 mètres.
Il sera édifié au Xe siècle par Rodolphe II, roi de Bourgogne et son successeur Rodolphe III:
Il passera ensuite aux maisons de la maison de Savoie et sera le centre d'une importante châtellenie.
Les grandes dates de Châteauneuf:
- Guillaume de Solier, châtelain d'Alinge-neuf (1249). Hommage en en 1293 par Béatrix au comte de Savoie.
- Aymon de Sétenay, châtel, en 1296.
- Inspection du château en 1303 par le bailli de Savoie.
- Hugues de Faucigny engage en 1307 Alinge-le-vieux aux citoyens de Genève.
- Fief de Savoie en 1308.
S'en suivront de nombreux conflits entre les deux châteaux, opposant la Maison de Savoie, qui possède Allinges-Neuf, et les dauphins de Viennois, héritiers des seigneurs de Faucigny, détenteurs de Château-Vieux jusqu'en 1355, jusqu'à la signature du Traité de Paris mettant fin au conflit entre le comte de Savoie, Amédée VI, le roi de France, Jean le Bon et son fils Charles, Dauphin de France.
Lors de la campagne de Savoie, la guerre est déclarée par Henri IV au duc de Savoie le 11 août 1600, et Châteauneuf, assiégé, se rend le 11 décembre 1600 et est ocupé.
Châteauneuf est de nouveau occupé par les français de 1690 à 1696. En 1703, pendant la guerre de succession d'Espagne, menacé par les troupes de Louis XIV, Victor-Amédée II, fait démanteler la forteresse.
ALLINGES Château Chapelle : classé par arrêté du 13 juillet 1907
Sources:
- site haute-savoie.ialpes.com.
- Plan fourni par Nano.M d'après: Châteaux, et maisons fortes Savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, Editions Horwath.
Posté le 22-03-2023 16:32 par Jimre
Les Allinges
Dominant Thonon les Bains et le lac Léman, alimenté par le Rhône, la montagne des Allinges offre une vue imprenable sur le Lac et les montagnes environnantes avec notamment la Dent d’Oche, que nous avons gravie personnellement il y a une quinzaine d’année.
L’histoire de la région et en particulier de la Savoie et du Dauphiné ou de la France et de la Suisse, s’est souvent écrite ici aussi, avec les luttes entre les comtes de Savoie et les Sires de Faucigny, alliés des Dauphinois, les Genevois, les Bernois, ou plus tard les Français, pour des prétextes de géostratégie comme on dirait aujourd’hui ou des prétextes religieux.
Ainsi, sur cette colline, les aléas de l’Histoire des hommes de la région y ont posé non pas un mais deux châteaux, Château-Neuf et Château-Vieux. Ici, comme souvent ailleurs, la présence des deux châteaux n'est pas dûe à une évolution liée à la nécessité de s'adapter aux différentes époques. Un château n'a pas succédé à l'autre. Les deux châteaux ont été la plupart du temps occupés en même temps.
Ce n’étaient pas que de simples bâties, mais deux puissants châteaux, presque symétriques. Il n’y manquait rien de l’art miliaire, donjon massif, plain château, Mur-bouclier,bourg castral, pont-levis, herses, échauguettes, hourds et mâchicoulis. Cela est un indice de l'intérêt stratégique qu'ils représentaient aux yeux de leurs propriétaires.
Et contrairement à beaucoup d’autres, simples manifestations de la puissance seigneuriale, ceux-ci ont servi pendant des siècles, tour à tour de refuge, havre de paix, ou foyer de guerre. Ici plus que partout ailleurs la proximité des deux châteaux, lorsqu’ils formaient une frontière entre deux factions, a exacerbé les conflits. Il n’est qu’à regarder les grosses pierres sphériques qui ont été installées en ornement sur le site du Château-Neuf et qui sont sans doute des projectiles ayant été catapultés d’un château à l’autre.
Les frontières mouvantes ayant rendus leur importance moindre, les conflits religieux s’étant apaisés, ces forteresses sont devenues des lieux de repos de l’âme avec l’arrivée notamment de François de Sales, né au château de Glières-Thorens dans une famille importante pour la région d’Annecy, prêtre à 26 ans et évêque d’Annecy à 35 ans. Missionnaire plein de zèle, il vient aux châteaux des Allinges et y célèbre la messe pendant six mois, se donnant pour mission d’évangéliser les Chablaisiens : en quatre ans, il convertit 25000 personnes dans une région hostile aux mains des Bernois protestants. Avec l’aide de Jeanne-Françoise de Chantal, qu’il a vue en vision devenir une des trois premières visitandines, il y fonde l’ordre des sœurs de la Visitation. Tous les deux seront sanctifiés.
De nos jours, les travaux de sauvegarde du site, abandonné et livré au pillage, ont été réalisés par L’ASCA, Association pour la Sauvegarde des Châteaux des Allinges, créée en 1972 sous l’impulsion de Mr LANORE, passionné d’histoire et membre de l’Académie Chablaisienne. Plus tard, les travaux ont été réalisés par des travailleurs des Chantiers d’Insertion(Le Lien et Chablais Insertion)
Le site des Châteaux est propriété de la commune depuis 2001.
Les grandes dates du site des Allinges :
- Au Ve siècle, les Burgondes, maitres de la région, édifient le Château-Vieux
- Au Xe siècle, la dynastie des Rodolphiens restaure le Château-Vieux et bâtit le Château-Neuf
- Au XIe siècle, le Château-Neuf est attribué au Comte de Savoie avec le Chablais et le Château-Vieux est donné au Sire de Faucigny qui sont alliés au Dauphinois.
- Ce partage est à l’origine des guerres entre les deux familles aux XIIIe et XIVe siècles. Une lutte s'engage en effet entre les deux partis de 1268 à 1355.
- En 1355, La Savoie contrôle toute la région et Amédée VI, le « Comte Vert », devient seul maitre des deux châteaux et la région va connaître deux siècles de paix.
- Avec l’avènement de la religion Protestante, les luttes pour des raisons religieuses occupent comme dans toute l’Europe, la région. A partir de ce moment de nombreuses périodes de guerre vont opposer la Savoie contre Berne, Genève et la France. Le Chablais devient Bernois et donc protestant en 1536. Il revient par la suite à la Savoie en 1556. En 1594-1595, les châteaux, occupés par le baron d’Hermance, donnent asile à Saint François de Sales.
- En 1703, le duc Victor-Amédé II de Savoie, en guerre contre la France, fait sauter les châteaux, faute de pouvoir les défendre ou les entretenir.
- En 1832, Monseigneur Rey, évêque d’Annecy, fait remettre en état la chapelle du Château-Neuf, abandonnée depuis 1703. La voûte a résisté sous l’amas de décombres et a permis de conserver jusqu’à nous une magnifique fresque datée d'avant 1050, "le plus ancien vestige de l’art pictural en Savoie"(R. Oursel), classée au titre des Monuments historiques. Il fait de cette chapelle un centre de pèlerinage salésien dont il confie le soin aux Missionnaires de Saint François de Sales.
- De nos jours, après la sauvegarde du site et l’aménagement de chemins de circulation, de nombreux chantiers de fouille sont organisés au niveau du Château-Vieux, afin de mieux comprendre le mode de vie au Moyen-Âge dans le bassin lémanique.
Du Château-Neuf, il ne reste que les remparts dont on franchit à pied les deux portes à mi-pente et la chapelle.
Arrivé au bout de l'esplanade, on peut prendre le chemin qui descend derrière la chapelle et qui conduit au Château-Vieux à 150 m de là. On se présente alors devant ce qu'il reste du donjon, une muraille de 46 m et 125 m de remparts.
Sources:
- Documents fournis sur les lieux et panneaux situés autour des châteaux.
- Photo et croquis fournis par Nano.M d'après: Châteaux, et maisons fortes Savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, Editions Horwath.
Photos:
- Jimre(2013)
Posté le 09-05-2013 10:14 par Jimre