Merindol
Merindol
Vieux castrum situé sur les contreforts méridionaux du Lubéron. Les fouilles ont révélé le tracé d'une enceinte du 13e siècle ou du début du 14e siècle, comprenant à l'intérieur plusieurs éléments : chapelle, donjon, fortin, une courtine de 2 mètres de haut... Ce site a été le siège d'une communauté vaudoise.
Source:
- Fiche de la base Mérimée sur la plateforme ouverte du Patrimoine
Posté le 30-08-2023 14:23 par Jimre
Merindol
Le premier seigneur connu est Guy, vicomte de Cavaillon. Ce fut lui qui, en 1225, accorda aux moines de l'abbaye de Silvacane le droit de pâture sur son fief. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1240. Puis, en 1248, Mérindol devint possession directe du comte de Provence. En 1257, celui-ci transigea avec les évêques de Marseille et de Cavaillon. Le premier obtint ce village et ses dépens en fief, le second en garda le spirituel. A la fin du XIIIe siècle, Guillaume de Podio était seigneur de Mérindol ; en 1300, il vendit cette terre à Bertrand de Baux, prince d'Orange.
À la fin du XIVe siècle, le village est entièrement détruit par
Gantonnet d'Abzac, vicaire général en Provence de Raymond de Turenne, venu des
Baux. Il va rester inhabité pendant plus d'un siècle.
Cet abandon, au cours du XVe siècle, entraîna la disparition du bac
au profit de celui de Sénas. Le village fut repeuplé, grâce à un acte
d'habitation passé en 1504, par Ogier d'Anglure, évêque de Marseille, avec des
vaudois, dissidents de l’Église catholique.
A cette époque, le pays était couvert d’une épaisse forêt, à travers
laquelle passait le chemin et où les voyageurs étaient continuellement attaqués
et dévalisés. L’évêque se résolut donc d’y fonder un village pour la sûreté
publique. Et ce sont donc les vaudois de la Valmasque qui y affluèrent.
Minorité religieuse du douzième siècle, les Vaudois sont les
disciples de VALDO, marchand lyonnais qui fait réaliser des copies de textes
bibliques en langue courante. Les Vaudois seront déclarés hérétiques et
poursuivis par l'église catholique. Fuyant l'inquisition, ils s'installent dans
le Luberon fin quinzième, début seizième siècle.
Les seigneurs de ce territoire vont donc conclure des accords avec
les populations vaudoises afin de faire renaître les villages et relancer
l'économie.
En 1530, l'Inquisition retrouve la trace des Vaudois et le
dominicain Jean de Roma dirige une campagne de lutte contre les hérétiques :
les pillages et meurtres se succèdent, jusqu’à l’intervention du roi, alerté
par la tournure des événements (l’Inquisiteur s’enrichissant des pillages)
En 1540, le Parlement de Provence prend l'arrêt de Mérindol
condamnant les habitants des villages soupçonnés de semer le trouble et d'être
hérétiques.
En 1540 à nouveau, un juge d’Apt fait arrêter et brûler un meunier
protestant de Mérindol (et confisque à son profit son moulin, importante
richesse à l’époque). Les vaudois de Mérindol se révoltent, et volent les
troupeaux de moutons de la région. Cela entraîne des condamnations, et
notamment l’édit ou arrêt de Mérindol (18 novembre 1540), pris par le parlement
de Provence, qui condamne 19 habitants au bûcher, et le village à être rasé. Plusieurs
ambassades du village sont menées, notamment celle dirigées par André Meynard, né à Merindol
en 1502, pour obtenir grâces et délais accordés par le roi pour qu’ils abjurent
leur hérésie, mais finalement, la grâce est refusée le 1er janvier 1545. 18
villages du Luberon dont Merindol seront rasés, brûlés et leurs populations
massacrées en 1545.Le village de
Merindol est entièrement brûlé le 18 avril 1545, et les habitants qui sont
capturés, vaudois convertis au calvinisme, massacrés.
Meynard fit reconstruire le château en 1551 et y établit une
garnison de cent hommes, ce qui n’empêcha pas Serbelloni de prendre et de
saccager le village en 1562
C’est à Mérindol encore que, le 12 février 1560, au tout début des
guerres de religion, Paulon de Mauvans ou Paul de Mouvans rallie les soixante
églises protestantes de Provence à la conjuration d'Amboise : deux mille hommes
sont promis au parti huguenot. Mérindol est l’une des deux places de sûreté,
avec Forcalquier, accordées par l’édit de Saint-Germain aux protestants de
Provence.
En 1567, Merindol est pris par les religionnaires de Provence, et,
en 1570, ses habitants, après avoir brûlé le château de Javon, les métairies de
Lauris, Ménerbes, Oppède, Robion et même de Cavaillon, se joignent à ceux de
Murs pour tenter une attaque de nuit contre Mormoiron. Repoussés par
Chabrillant, gouverneur de Carpentras, ils se replient sur Joucas et le couvent
de Saint Hilaire, dont ils emmènent le prieur et les autres religieux.
Ce n'est qu'avec le dernier Edit de Tolérance (1787) et la
Révolution française que les persécutions cesseront définitivement pour des
Vaudois qui avaient rejoint la réforme dans le cours du seizième siècle.
De nos jours, il ne subsiste que deux pans murs du vieux
castrum, veillant sur le mémorial Vaudois.
Héraldique:
Les armes peuvent se blasonner ainsi :
D'azur, à une hirondelle volante en bande d'argent ; et une
mer du même, à la pointe de l'écu
Sources:
- Site de Merindol
Photos:
- Jimre (2008)
Posté le 01-05-2013 19:01 par Jimre