Courthezon
Courthézon
Courthézon se trouve dans une plaine riante et fertile, auprès de la petite rivière de l'Azeille. Cette petite ville a conservé son enceinte de remparts, flanqués de tours, et ses portes à sarrazines. Une a pourtant disparu, mais on arrêta à temps l'oeuvre de destruction.
Sa forte position et sa proximité d'Orange lui ont fait jouer un rôle important dans l'histoire de cette principauté.
Au XIIIe siècle, la seigneurie en est dévolue à un prince de la maison des Baux, pour l'abandon que fait celui-ci de sa part de la Principauté. Mais ce ne fut qu'une surcharge pour les habitants puisque, à la date du 2 Juin 1302, nous voyons que la concession de certaines libertés leur est faite par le Prince, moyennant l'acquit de 30000 sous coronnats.
A mi-chemin entre Courthézon est le hameau d'Usson. Il paraîtrait que ce lieu fut le théatre de quelque combat livré par Guy de Cavaillon, dans la guerre entre Raymond VII et Raymond Bérenger, comte de Provence, vers 1240.
Le dernier prince de la maison des Baux assiégea et pris Couthézon en 1365.
A la date de 1488 intervint une sentence arbitrale,réglant divers droits entre le prince d'Orange et cette commune.
En 1568, le comte de Suze l'enleva aux protestants qui s'en étaient emparés et fit réparer les fortifications. On en ajouta de nouvelles aux frais du Comtat.
Source:
- livre Département du Vaucluse, Dictionnaire des communes, Jules Courtet, éditions Res Universis.
Posté le 30-11-2015 21:31 par Jimre
Courthézon
Les remparts
Le visiteur est frappé par l'imposante masse des remparts.
Ces fortifications ont été construites au XIIème siècle en pierres tirées des Carrières de Saint Georges déjà exploitées par les romains pour la construction du Théâtre Antique d'Orange.
Lorsque Louis XIV ordonna la démolition des remparts d'Orange, le Château et les remparts de Courthézon n'échappèrent à l'époque au même sort que grâce aux instances des Consuls de Courthézon. La nuit, un savant éclairage met en valeur leurs pierres qui gardent jalousement les fantômes du passé.
Les portes de la ville
Quatre portes donnaient accès à l'ancienne cité.
Nous sommes invités à entrer au cœur du village par les trois portes conservées.
LA PORTE AUROUZE
La porte au nord, elle tire son nom de sa situation face au vent « Auro » le Mistral.
Elle a encore ses machicoulis, mais a perdu ses créneaux, à l'époque, elle était fermée par un lourd portail en bois.
LA PORTE BELLE CROIX
C'est la plus belle et la mieux conservée. En ogive et à pont-levis, elle a encore intacte sa couronne de machicoulis.
La rivière « la Seille » creusée en 1289 servait de fossés aux remparts de cette porte sud. Elle tire son nom d'une croix située alors à la place de l'actuelle fontaine. Sous sa voûte, on voit l'escalier qui conduisait les défenseurs jusqu'au sommet.
LA PORTE DU PRINCE
Elle fut appelée ainsi par Guillaume de Nassau. Chassé d'Orange, il fut sauvé par le Capitaine du Château et accueilli à cette porte par les habitants de Courthézon en 1604.
L'église Saint Denis
En 757, l'invasion musulmane livre Courthézon au pillage. Les Sarrasins en furent chassés par Guillaume au Cornet, Prince de Toulouse en 793 .
Pour célébrer cette victoire, Charlemagne aurait fait entreprendre la construction de l'église. Dans une description de cette église écrite le 30 janvier 1886, on peut lire « un clocher carré accolé d'une tourelle carolingienne » qui n'est autre que la tourelle contenant l'escalier accédant au clocher. L'église actuelle remonte au XIIème siècle pour la nef et le clocher.
Des modifications importantes furent effectuées au cours des siècles, notamment, un nouveau chœur fut construit à l'ouest en 1833, les vitraux furent rajoutés en 1868 et 1869.
Si l'on se place dans le chœur devant l'autel actuel, on peut voir les personnages suivants (de gauche à droite) :
Saint Martin et Sainte Claire
Saint Louis et Saint Jean l'Evangéliste (symbolisé par l'aigle se tenant auprès de lui)
Saint Alexandre, Pape, Sainte Anne, mère de Marie
Saint Georges et Saint Denis, patrons de la paroisse
Sainte Mathilde et Saint Augustin
Saint Pierre et Saint Laurent, diacre
Sainte Barbe et Saint Dominique.
Construit par la Maison Théodore Puget, père et fils, de Toulouse, en 1875, l'Orgue est composé de 18 jeux. Classé monument historique, il a été nouvellement restauré.
Les grandes familles ayant régné sur Courthézon
A partir de 793, jusqu'au rattachement à la France en 1731, cinq familles ont régné sur Orange et Courthézon.
Famille des Comtes de Toulouse 793 à 1173
Famille des Baux 1173 à 1393
Famille de Chalon 1393 à 1530
Famille de Nassau 1530 à 1703
Famille de Conti 1703 à 1731
En 1731, un échange est fait entre le Roi de France Louis XV et le Prince de Conti, Courthézon et la Principauté d'Orange sont définitivement incorporés au Domaine Royal par acte du 29 mai 1731.
La charte de Courthézon
Un grand moment de liberté pour Courthézon
La Charte qui fut accordée en 1302 à la communauté de Courthézon et que les notaires du lieu appelèrent « la grant liberté de Courthézon » concernait surtout la classe inférieure désignée sous le nom « d'innobiles, de plebeii ».
A partir de cette époque, les habitants de Courthézon furent libres dans leur personne et dans leurs biens.
Le Seigneur ne pouvait imposer aucune taille. Ce fut une grande liberté pour l'époque car il était inhabituel de concéder des privilèges et des libertés à une classe inférieure aux nobles.
Le château
Sa construction primitive remonte au VIIIème siècle.
Ici s'écrivent dès le Xème siècle les grands moments de l'histoire de Courthézon.
On pratique au vieux château « l'amour courtois » avec la tenue de « cours d'amour » réputées, on raconte que Rambaud, l'un des plus célèbres troubadours de l'époque, y a aimé la gracieuse Comtesse de Die.
Le château fut aménagé et agrandi par la puissante famille des Baux qui l'habita de 1289 à 1293 .
Peu de documents existent sur son histoire, nous citerons simplement qu'il fut remis à neuf en 1564.
Une estampe du R.P. Bonfa (1686) nous indique qu'il y avait un superbe donjon, une chapelle et de vastes bâtiments pour le logement. Le château et ses dépendances furent démolis en 1768 et les pierres furent employées à la construction de la digue sur l'Ouvèze.
Sur ses ruines, s'élève maintenant une demeure privée ceinturée des restes de murs crénelés.
Le Beffroi
Au 15ème siècle, la Maison Consulaire ou Mairie, autrefois au quartier du Puy, vient s'installer dans les locaux dits actuellement « ancienne mairie ».
Cette maison dont il ne reste rien avait été donnée à la communauté par Monsieur De Panisse, Maître d'hôtel de Louis XII. La tour de l'horloge qui la touche date de 1653, elle est surmontée d'un élégant campanile en fer forgé classé monument historique.
Source:
- Site de Courthézon
Photos:
- J. Grinbaum (2009)
- Jimre (2010)
Posté le 27-11-2011 21:58 par Jimre