Cornillon
Cornillon
Château de Cornillon (ruines)
Situation
Dans la forêt de Cornillon, à la limite extrême de la commune de Queige avec celle de Césarches, à près de 1 000 m d'altitude. Pas de chemin pour y accéder, le meilleur accès semble la RD 925 d'Albertville à Queige, et, au pont des Roengers, le chemin menant aux Revils puis au Villaret.
Histoire
Dès la fin de l'époque carolingienne Cornillon a des
seigneurs, mais le premier document authentique date de 1180 : Guillaume Ier de
Cornillon est témoin à une donation faite à l'abbaye d'Hautecombe. En 1213,
Pierre et Guifferd, qui ont épousé les deux filles du chevalier Anthelme de
Tours, sont attestés. Les Cornillon apparaissent souvent dans les actes publics
jusqu'à la fin du XIVe siècle.
Les seigneurs de Cornillon possédait, vers 1100, tous les
biens de la vallée de Marthod et un château sur la cime occidentale de la forêt
de Cornillon. Ils détinrent Cornillon et ses dépendances en franc alleu
jusqu'en 1222 : en guerre avec les Beaufort (voir Beaufort-la Sallaz et Notre dame des Châteaux), leurs voisins, les Cornillon
signent la paix grâce à l'intervention d'Aymon de Faucigny et de l'archevêque
Bernard de Chignin le 18 février 1221, et, pour éviter de nouvelles hostilités,
ils se reconnaissent dès lors vassaux de l'archevêque de Tarentaise, avec
hommage lige et noble et 50 sols de plaict le 3 des Ides de Septembre 1222. Depuis
lors, ils vécurent en paix, sous la puissante protection des archevêques, jusqu’à
ce que, par la suite d’alliances et de ventes diverses, le fief de Cornillon fut
passé aux mains de nombreux coseigneurs.
Vers 1334, cependant, subissant le même sort que le château
de Chevron, le château paraît avoir été incendié par les troupes dauphinoises
qui venaient de prendre le château de Beaufort. Cette hypothèse est d’autant
plus plausible que le château de Cornillon se trouvait aux confins du Faucigny,
possédé par les Dauphins et de la moyenne Isère, qui était la terre fidèle des
comtes de Savoie, sous la garde vigilante des seigneurs de Chevron, de Conflans
et de Tournon.
Le château de Beaufort, depuis 1271, dépendait des sires de
Faucigny. C’est de là probablement que les Dauphinois, un instant plus forts,
accoururent assiéger et brûler les châteaux de Cornillon et de Chevron.
Il ne fut pas reconstruit car les seigneurs de Cornillon allèrent
s'installer à Marthod où ils élevèrent une demeure. Leur dernier représentant
fut François de Cornillon, chantre d'Aoste et chanoine régulier vers 1450.
En 1426, Jean de Clauso et son frère reçurent cependant
cession et rémission du donjon, et en 1441, Antoine de la Poipe fut investi de
la moitié du château et du fief.
Description
Des fouilles entreprises en 1938 permirent de relever le
plan ci-après. On n'aperçoit plus de nos jours, sur le sommet dominant le
confluent du Doron et de l'Arly, que les vestiges d'une enceinte rectangulaire
dominée au nord-est par un donjon carré et défendue au sud-ouest, côté de
l'accès, par une tour ronde précédée d'une chapelle castrale, placée sous l’autorité
de l’archevêque Saint Pierre II en 1170 qui servit d'église paroissiale
jusqu'au XIVe siècle.
Ils flanquent au nord une place rectangulaire de vingt-cinq
mètres du nord au sud sur dix-neuf mètres de l'est à l'ouest, qui fut une cour
entourée de murailles crénelées. La tour ronde avait sept mètres de diamètre.
Plus loin, à 20 mètres au sud, Tout est arasé. L'exploration des ruines de 1938
permet de donner quelques détails : les restes du donjon carré ont onze mètres
sur onze de dimensions extérieures et des murs épais de deux mètres.
Sur la crête, bâtie sur une motte en forme de tronc de cône, s'élevait une seconde tour rectangulaire de 6,70 m sur 9,60 m qui était sans doute la chapelle. Sur la colline deux étangs de sept et dix mètres environ de diamètre fournissaient le château en eau.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- panneau présent sur le site
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 18-10-2022 10:14 par Jimre