Curis au Mont d'Or
Curis au Mont d'Or
Histoire
Curis occupe la partie inférieure de la vallée du Thou et ses deux versants, sans atteindre le sommet de la croix-Rampau sur le versant nord-ouest et en s’arrêtant à la Croix-Vitaize, tout prêt du crêt d’Albigny sur le versant sud-est. Le village reste un peu à l’écart de la Saône et ne possède qu’un court segment de sa rive droite.
Les celtes Ségusiaves et peut-être Ambarres ont laissé des
traces aux Avorraux, nom signifiant « les Grands Champs » où on a
trouvé des bijoux. Le futur port de Pontet semble avoir existé dès cette
époque.
A l’époque romaine, il y a eu probablement une villa mais
aussi un poste militaire, aux Avoraux. Une voie romaine a existé dans le vallon
puis le long de l’arête nord du Mont Thou, en passant par la croix-Vitaize.
Le nom de Curisium apparait en 984 dans l’inventaire des
biens du Chapitre de Lyon.
Concernant l’origine du nom, plusieurs hypothèses existent.
On a voulu qu’il vienne d’un général romain, Curius, mais ce
personnage est imaginaire. Plus judicieusement, Curis désigne en latin l’arme des piquiers
Sabins. Curis ou Curitiis est aussi le nom donné à Junon par ces mêmes Sabins,
comme il a pu s’en trouver parmi les troupes venues dans la région.
L’étymologie pourrait même être gauloise mais mal expliquée.
On lui prête également une origine Sarmate (Pologne) avec la
désinence is ou its associée à Kur ou Kura : la poule
On le voit, rien n’est vraiment établi …
Une première église est mentionnée vers 500 sous le vocable
de Saint Claude choisi pour une raison qu’on ignore. Il a dû exister alors une
première forteresse, soit aux Avoraux, sur le versant droit de la vallée, soit
à la Morelle, sur le versant gauche, siège d’un premier chef.
Mais Curis appartient bientôt à la famille de Mont d’Or, d’origine
bretonne et censée descendre de Roland
dont elle conservait le cor à Curis avant de le donner à l’abbaye de l’Île
Barbe. Ce cor était d’ailleurs conservé dans la maison forte dont on connait
l’existence dès le Xe siècle sur l’emplacement du château actuel.
Ensuite, comme la majeure partie des villages des Monts d’Or,
Curis passe dans les possessions du Chapitre de Saint Jean mêmes si quelques
propriétés restent aux mains de la famille de mont d’Or et d’autres petits
seigneurs. Aux XIe et XIIe siècles, la paroisse dépend de celle de Saint
Germain où réside l’obéancier. Trois
noyaux de population existent alors. Le plus gros, appelé « le Plâtre »
se trouve autour de l’église actuelle, un deuxième se trouve vers le nouveau
château et un autre vers la Trolandrerie, plus quelques habitations au bord de
la Saône, au Pontet.
Les carrières, ouvertes au XIIe siècle, sont les plus
anciennes du Mont d’Or ; La principale, la plus ancienne se situe en face
du château et celles de « la Forêt » ou « la Ponson »,
plus haut et sur le versant de droite, aujourd’hui embroussaillées.
En 1216, un certain Guillaume de Marchant vend ses
possessions et Saint Germain à Guillaume de Collonges, doyen du Chapitre.
En 1270, André d’Albon,
marchand banquier à Lyon comme son frère Pons, qui a participé à la brève révolte
des bourgeois contre le Chapitre de Lyon, achète la seigneurie de Curis, le
plus ancien apanage de la famille d’Albon. Avec son fils Guy, il fait
construire, à la fin du XIIe siècle, les trois hautes tours pointues du château.
Au XIVe siècle, Curis va connaitre comme toute la région les
épidémies de peste puis les ravages des Tard-Venus en 1361 avec en point d’orgue
la bataille de Brignais et la prise d’Anse par Seguin de Badefol.
Les carrières de Curis vont permettre à toute la région de
renforcer les défenses et vont faire la fortune des d’Albon et permettre l’essor
du port du Pontet en évitant le péage de
celui de Villevert.
A la fin du XVe siècle, Guillaume II d’Albon, seigneur de
Curis et Saint Forgeux, est un capitaine-châtelain pratiquement indépendant du
Chapitre.
Par la suite, on assiste à l’installation de la bourgeoisie
lyonnaise dans les Monts d’Or. En 1642, le domaine de Curis est vendu à la
famille Neuville de Villeroy et revendu presque aussitôt en 1645 à Laurent de
la Veuhe, d’une famille de marchands foréziens. Le fief de la Morelle, quant à
lui est acquis par Camille de Neuville, futur archevêque.
A la mort de Laurent de la Veuhe, sa fille revend le domaine à la famille Bay. Il changera encore de nombreuses fois de propriétaire aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Source:
- "Le Mont d'Or Lyonnais et son val de Saône" de Laurent Michel
Photos:
- Jimre (2012)
Posté le 10-04-2012 20:02 par Jimre