La Garde
La Garde
La Garde
La commune de La Garde (La Gardo en provençal) tient son nom de son rocher qui, au Moyen Âge, a servi de poste de guet.
La Garde possède des vestiges de l'Antiquité et de la période romaine, notamment un pressoir à huile proche du campus de l'Université16,17. Le saint patron de la commune, saint Maur, est, selon la légende locale, un dénommé Maur qui passa par là en 542. Affamé lorsqu'il entra dans le village, une vieille femme lui donna du pain et des oignons. Maur les bénit et décida qu'à partir de ce jour, les oignons de La Garde auraient la douceur de la pomme.
Cité en 1056 sous le nom de Guarda, le château fut fief des évêques de Toulon au XIIIe siècle, de la seigneurie de Castellane au XVe, puis de la seigneurie des Glandevès et enfin des Thomas. Aujourd'hui, il n'en reste que la chapelle et une tour d'angle.
Vigie de Toulon au Moyen Âge, La Garde a subi de nombreuses invasions mais aussi les guerres de Religion. Elle fut saccagée en 1707 par les troupes de Savoie alors qu'elle était connue sous le nom de La Garde lès Toulon.
Pour « punir » la ville de Toulon de s'être livrée aux Anglais, Napoléon Bonaparte transféra le quartier de Sainte-Marguerite au village de La Garde. C'est pourquoi il y a une mairie annexe dans ce quartier, un peu éloigné du centre-ville administratif de la commune. En revanche, au XIXe le quartier du Pradet se détacha de La Garde et devint une commune indépendante. Jean Aicard, poète et lettré provençal, vécut à La Garde.
Du rocher d'andésite (un ancien dyke excavé par l'érosion) on a extrait les pavés de Toulon à la fin du XIXe. Au début du XXe, en 1927, Abel Gance tourna une partie de son film « Napoléon » à La Garde.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, La Garde a reçu en novembre 1942 une petite garnison italienne à la gendarmerie : elle s'en retira en octobre 1943 et la commune fut occupée par les forces allemandes. Des combats eurent lieu les 23 et 24 août 1944, pendant l'offensive alliée entre les forces allemandes (Kriegsmarine et Wehrmacht) et alliées (9e DIC et commandos d'Afrique), notamment autour du rocher et au Thouar.
Ancien centre agricole prospère, La Garde est devenue banlieue ouvrière de Toulon à partir du milieu du premier tiers du XXe. Dans les années qui ont précédé et suivi la Seconde Guerre mondiale, la municipalité a longtemps été dirigée par une majorité communiste (mandats de Michel Zunino et Maurice Delplace), puis, devenant de plus en plus résidentielle grâce à la multiplication des lotissements, a basculé à droite en 2001, d'autant que de graves dissensions internes avaient affaibli la gauche quatre années auparavant. C'est aujourd'hui une commune universitaire grâce à la présence de l'USTV et de SeaTech, prospère grâce à la zone d'activités de Toulon-Est.
Les monuments de La Garde
La tour sud-ouest du château est l’unique vestige, avec quelques pans de muraille de ce qui fut l'ancienne demeure des seigneurs de La Garde. C'est parce qu'elle fut transformée en moulin à vent dans les années 1820 qu'elle se dresse encore fièrement aujourd'hui.
L'épaisseur de ses murs est de 2 m à la base et son diamètre hors d'œuvre de 8 m. La construction du château est antérieure au XIIe siècle, son plan formait un quadrilatère irrégulier flanqué de trois tours rondes (voir schéma).
Deux citernes creusées au milieu de la cour recevaient les eaux de pluie. La partie habitable était composée d'une vingtaine de pièces meublées et décorées d'une cinquantaine de tableaux.
Le château fut habité par les descendants des Thomas jusqu’en 1792.
La tour de l’Horloge, adossée au mur du premier rempart, fut construite en 1777 par l'entrepreneur Angaurran de Toulon sur unne partie de maison appartenant à Joseph Gasquet.
L’horloge et le Campanile furent fabriqués par Petitjean, maître-serrurier et horloger à Signes. La cloche fut fondue dans le jardin de Maur Grué par Galopin, fondeur à Aix.
Brisée par un éclat d’obus lors de la libération, en 1944, c'est l'entreprise Donat Charles de la Garde qui la remplacera par l'actuelle, fondue à Annecy par les établissements Pacard.
Le campanile y perdit la girouette millésimée 1777.
L'actuel cadran de 1856 est l'œuvre d'un certain Vanderbergh, horloger à Toulon.
La Porte ouest dite porte du couchant est ouverte dans les premiers remparts qui constituaient au XIe siècle une forte enceinte irrégulière affectant dans son ensemble une figure circulaire dont le diamètre était d'environ 150 m.
En plusieurs endroits ils dépassent les 8 m de haut et leur épaisseur avoisine les 1,50 m.
Des deux portes donnant accès au village il ne subsiste plus que celle-ci ; elle est très bien conservée. On remarque ses gonds de pierre sous mamelons, mais creux, pour recevoir les pentures de la porte de bois qui protégeait la ville. On voit à gauche les meurtrières qui servaient à défendre l'entrée.
La population du village s'étant accrue au XVe siècle, on construisit des maisons en dehors des premiers remparts.
On entoura le village d'une nouvelle enceinte, les seconds remparts, non fortifiée, c'est-à-dire d'un simple mur.
La longueur développée de cette forme trapéenne est de 865 mètres environ et sa surface approche les 4 hectares.
Sept portes y donnaient accès (voir plan).
Sources:
- Panneaux trouvés lors de la visite
Photos:
- Jimre (2024)
Posté le 24-10-2024 10:52 par Jimre