Ternand
Ternand
Au cœur de la vallée d'Azergues dans le département du Rhône en beaujolais, descendant du Col des Echarmeaux, jusqu'à la ville gallo-romaine d'Anse, s'élève l'ancien village de Ternand.
Le promontoire rocheux barrant la vallée de l'Azergues a été occupé très tôt, car le nom viendrait du celte et signifierait "trois ruisseaux" (de « ter »= trois et « nan »= ruisseau).
Ce site a été occupé dès l'âge de la pierre polie, et les légions romaines de Jules César, comprenant l'intérêt militaire et stratégique de la place, s'y installèrent, de même que les arabes pendant la première moitié du VIIIème siècle.
C'est avec la "permutatio de 1173" que Ternand acquit véritablement ses lettres de noblesse en devenant la clé des possessions des archevêques de Lyon dans la vallée d'Azergues, sous l'impulsion de deux archevêques : Jean de Bellesmains (1182-1193), ami de Sir Thomas Beckett, et Renaud de Forez (1199-1226).
C’est Guy II de Forez qui est l'auteur de la permutation de 1173 ou « permutatio », avec l'archevêque de Lyon. Cet accord met fin à un long conflit qui durait depuis 1157 entre les comte de Forez et les sires de Beaujeu. Préparé et garanti par le pape et le roi de France, ratifié par l'empereur, il rompt l'alliance des archevêques de Lyon et des sires de Beaujeu, au profit de l'Empire. Guichard de Beaujeu se soumet bientôt au comte Guy.
Ternand devient alors une véritable place forte gérée à la fois par l'Archevêque de Lyon et par l'Abbaye de Savigny. Un donjon carré y est édifié à la demande de l'archevêque Jean de Bellesmains pour surveiller également des mines de plomb argentifère qui furent exploitées dans la commune jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Ternand, c'est aussi son église au coeur du vieux bourg, reconstruite au XIIème siècle, abritant, dissimulée sous son choeur, une crypte carolingienne recouverte de fresques datant sans doute du VIIIème siècle.
En 1562, pendant les guerres de religion, les troupes huguenotes du Baron des Adrets saccagent la région de Lyon. Ternand n’échappe pas au pillage et le village ainsi que le château sont détruits. Les archevêques s'installent alors de l'autre côté de l'Azergues, au château de Ronzière. Au XIXe siècle, le ténor François Elleviou habite le domaine.
Le village historique comprend de nos jours les ruines du château du XIIIe siècle et les restes du Donjon du XIIe siècle hauts de 17 m, une église qui abrite des fresques de l'époque carolingienne et plusieurs maisons aux belles façades XIVe et XVe siècles avec fenêtres à meneaux, ferronneries, portes des XIVe. Le tracé du chemin de ronde permet de faire le tour du village et, de par sa position dominante, offre une jolie vue sur la vallée de l'Azergues et les pentes de part et d'autre. On peut ainsi apercevoir Oingt sur son promontoire de l’autre côté de la vallée.
Sources:
- Panneaux du Village
Photos:
- Jimre (2012, 2017)
- Une vue aérienne par drone de Alain le Motard (2023)
Posté le 11-05-2012 10:41 par Jimre