Richerenches

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Richerenches

Le bourg médiéval ressemble encore beaucoup à l'ancienne commanderie templière. l'ordre du Temple ne posséda aucune maison en Europe avant 1128. Richerenches fut une des premières fondées dans le midi de la France (1136). On en a conservé le cartulaire, document exceptionnel pour l'étude de la région aux XIIe et XIIIe siècles.

Dix huit seigneurs donnèrent à Guichard, à Arnaud de Bédos et Hugues de Panac, tous trois chevaliers, des biens qu'ils possédaient entre le ruisseau d'Essone et l'étang de Granouillet, avec droit de chauffage et de pâturage dans leurs terres pour la fondation d'une commanderie. Richerenches ne tarda pas à devenir chef d'ordre de toutes les maisons qui s'établirent dans les environs. Simples commanderies, elles relevaient toutes de la préceptorale de Richerenches.

Celle-ci exerça les droits suzerains à Visan, Grillon, Valréas, Buisson, Bouchet, Sainte Cécile et Saint Paul Trois Châteaux. Les templiers n'avaient pas tardé à faire de nombreuses acquisitions dans le voisinage. Une maison s'était élevée, tenant du cloître et de la forteresse et qui répondait bien au caractère religieux et guerrier des chevaliers.

Leurs prétentions les brouillèrent plus d'une fois avec les évêques. En 1230, le commandeur Bertrand de la Roche eut un procès avec l'évêque de Saint Paul, Geoffroi, au sujet de la jouissance des pâturages et des prés situés à la Beaume de Transit. cette affaire fut arrangée par Jean de Baussan, évêque de Toulon.

En 1290, Guigues Adhémar, grand maitre de la milice de Provence, fit hommage au pape de la commanderie de Richerenches, en présence d'André Mathias, commandeur de cette maison, et de tous ses officiers. Mais cet acte ne préserva pas l'Ordre de la rapacité de Philippe le Bel et de la faiblesse de Clément V. La préceptorale de Richerenches passa, avec toutes ses dépendances, aux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, qui la remirent au Saint Siège, en 1320.

Alors, sans doute, commença la destruction de l'orgueilleuse et massive demeure. Ses débris servirent à former une autre enceinte, un peu plus grande, au nord, que celle de la commanderie. Les habitants des environs, chassés par les routiers du XIVe siècle, y cherchèrent un refuge. Leur nombre s'accrut de ceux de Bolboton, un village détruit par le vicomte Raymond de Turenne. Le 30 janvier 1470, Julien de la Rovère, évêque d'Avignon, annexe le temporel de Richerenches au collège de Saint Nicolas d'Annecy ou du Roure, qu'il venait de fonder. Urbain VIII ayant uni ce collège à la congrégation de la Propagande, celle-ci se trouva dame justicière et foncière du lieu.

Enfin, le haut domaine revint à la Chambre Apostolique, qui retirait seulement de la commune une cense de sept florins, pour la dérivation de l'eau d'un moulin, concédé le 23 mai 1590.

En 1487, les habitants décimés par la guerre et la peste, se retirèrent dans les villages voisins, refusant de retourner dans leurs foyers, si l'évêque de Saint Paul ne diminuait pas la dîme. Sur la demande de quatre cultivateurs de Valréas, Antoine et Pierre Allard frères et Jean et Vincent Néaline, l'évêque la porta sur le champ du 12e au 18e.

Aujourd'hui, Richerenches est un charmant village. La porte, à l'ouest, est celle de l'ancienne commanderie que l'on a surmontée d'une lourde tour, servant d'horloge. Aux deux angles extérieurs, un peu au-dessous de la corniche, sont deux têtes ou masques grossièrement sculptés: c'est peut-être un souvenir du dieu ou génie androgyne des templiers. Outre cette porte, il reste un grand mur, avec terrasse soutenue par des arcades à plein cintre et faisant partie du rempart.

Le Temple de Richerenches devait se composer, comme partie principale, de deux bâtiments parallèles,s'étendant de l'est à l'ouest, ayant chacun une longueur de 32 mètres par une largeur de 11, laissant entre les deux un espace de 6 mètres.La grande porte d'entrée, située vers l'ouest, faisait face à la petite cour comprise entre les deux bâtiments; du côté sud se trouvait une foule de logement intérieurs, destinés à l'habitation et au service.

L'enceinte générale formait un quadrilatère de 74 mètres au nord, 81 mètres au sud, 58 mètres à l'est et 55 mètres à l'ouest. Ces ruines sont les seules qu'on trouve dans le département des diverses commanderies élevées au XIIe siècle, hormis deux chapelles rurales, Notre Dame et Saint Alban.

Richerenches fut emporté par le vicomte de Turenne en 1389 et par le baron des Adrets en 1562.


Sources:

- livre le Département du Vaucluse, Dictionnaire des communes, Jules Courtet, éditions Res Universis.


Photos:

- Jimre(2014)

Posté le 19-02-2015 20:55 par Jimre