Salavas

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Salavas

Le village avec son château

Pour traverser l'Ardèche, le gué de Chauvieux était le passage obligé pour joindre le Bas-Languedoc au Vivarais et Massif Central.

Le bourg se développa au Pied du château (XIIe s.) à l'époque médiévale. Les guerres de Religion marquèrent l'histoire du village comme en témoignent les différentes destructions et reconstructions des églises de la Gleizasse ou Gleyzasse.

Il est difficile de se prononcer sur l'étymologie de Salavas que Ia plus ancienne forme d'archives Salavaz ne remonte qu'à 1205, suivie d'une latinisation sous Ia forme castrum de Salavacio en 1291.

Il est donc prudent de se borner à une hypothèse, celle d'un rapprochement possible avec un terme prélatin, voire préceltique : salavo, qui aurait pu désigner, selon G. Taverdet, une "montagne", un rocher".

Les premières habitations de Salavas se situaient en bordure de Ia voie gauloise, puis romaine. A partir du XIIe siècle, les Salavassiens se regroupèrent autour du château.

Trois portes, encore visibles, fermaient l'enceinte du village : La porte nord (en-dessous de Font Salade) ouvre la voie vers un ancien gué de l'Ardèche, la porte sud se trouve devant Ia calade du Four, la porte ouest se situe devant Ia calade de Ia Forge.

Le puits de Font Salade (qui a donné son nom à la calade de Font Salade) est associé à une des légendes qui raconte que son nom serait associé au passage des Muletiers qui pratiquaient la contrebande du sel pour éviter de payer la gabelle.

Le four banal seigneurial servait à la population locale pour cuire son pain moyennant un dû au Seigneur (Banalité).

A la fin du XVIe siècle, cette bâtisse a abrité le premier Temple de Ia commune. Laissé à l'abandon durant de nombreuses années, le four a été restauré et revit à l'occasion de Ia fête du Four qui a lieu chaque année le premier samedi de juillet.

Les guerres de religion ont marqué l’histoire de Salavas. Il y eut de nombreux conflits entre les communautés Protestantes et Catholiques. Après la Révolution et la proclamation de la liberté de culte, un Temple et une Eglise sont construits dans Ia même rue.

Le château daterait du XIIe siècle pour sa partie la plus ancienne, agrandi au XVe et XVIe siècle, puis détruit en 1628 pendant les guerres de religion, il fut abandonné. Un nouveau château est construit en contrebas du premier, fin XVIIe, début XVIIIe siècle.

La position du château lui permettait de défendre un passage important au carrefour des deux axes, l'un allant de l'Ardèche vers le Rhône, l'autre du Velay vers l'Espagne.

La commune de Salavas rachète en 1998, pour le franc symbolique, l'ensemble des ruines médiévales.

La fontaine d’Augier (rue de la Fontaine) a été construite en 1857 en pierres de Ruoms.

Appelée également Font d’Augier, elle a été utilidée jusqu’à l’adduction d’eau courante dans les habitations dans les années 50.

La Gleizasse

Les fouilles engagées de 1978 jusqu'en 1988 ont mis à jour deux constructions parallèles à deux mètres l'une de l'autre : les églises disparues de Salavas.

Désignées sous le nom de Saint-Julien (15,20 x 7,60 m) et Saint-Jean (10,40 x 6,60 m), ces deux églises sont datées du XIIe siècle. Elles furent construites sur l'emplacement d'églises paléochrétiennes (IVe / Ve siècle), elles-mêmes édifiées sur les fondations d'un édifice païen, temple ou mausolée, datant du Ile/IIIe siècle.

En 1581, Mathieu de Merle renforce les défenses de son château de Salavas en utilisant les pierres de ces deux églises détruites par les protestants en 1562.

Ces églises ont été touchées par les Guerres de Religion et une chapelle catholique se trouvait sur le site jusqu’en 1630. Une nouvelle église fut construite en 1628 placette Saint-Julien.

Les vestiges visibles de nos jours sont ceux des églises romanes du XIIe siècle et de la chapelle Sainte-Anne ajoutée au XVe siècle, accolée ou mur nord de l'église Saint-Julien. Des sarcophages, un couvercle orné d'une rosace à six pétales, des sépultures en tuiles romaines (Tegulae), en lauzes ou en dalles de pierres ont été dégagés.

Ce site a servi de lieu de sépulture jusqu'au XIXe siècle. Au XXe siècle, le souvenir des églises de Ia Gleizasse et de l'ancien cimetière qui les entourait finit par disparaître de Ia mémoire populaire.

Les fouilles ont donc permis de lever ce voile de l’oubli…

 De nombreuses tombes, des monnaies et des bijoux de toutes époques, des poteries, des épingles ont été mis au jour sur l'ensemble du site, et au total 250 sépultures, s'échelonnant du Ve au XIXe siècles ont pu être étudiées.

Une partie du mobilier de ces fouilles est exposée dans la salle basse de l’enceinte du château de Salavas.


Sources:

-Panneaux situés dans le village et sur le site de la Gleizasse


Photos:

- Jimre(2015, 2024)

Posté le 21-06-2015 08:01 par Jimre