Istres
Istres
Nous mettons en ligne un article de René Giroussens, complété par des informations trouvées sur Istres-tourisme. N'hésitez pas à aller y faire un tour...8;-))
Au magdalénien final, vers 10.000 ans avant JC. Des tribus nomades se fixent sous un abri sous-roche sur la rive gauche du vallon de Sulauze.
Tout d’abord fouillé par les « Amis du Vieil Istres », puis par le « Centre National de la Recherche Scientifique » (C.N.R.S), l’Abri Cornille se révèle comme un gisement préhistorique de la plus haute importance.
Une civilisation de pêcheurs et de chasseurs s’installe à la fin du néolithique (vers 4.000 ans avant J.C) sur la colline de Miouvin qui surplombe l’étang de l’Olivier. Là encore, des fouilles entreprises permettent la mise à jour de nombreux outils en os et en silex et de découvrir des récipients en terre cuite utilisés par les habitants du site.
Avec l’occupation de l’Oppidum du Castellan, promontoire rocheux qui domine l’étang de l’Olivier, à proximité de la ville actuelle, se fixent vraisemblablement les futurs istréens. Les céramiques, lampes à huile et monnaies retrouvées prouvent que l’endroit fut occupé sans interruption depuis le VIème siècle avant J.C jusqu’à l’aube du Moyen Age.
Le vieil Istres est construit sur un banc calcaire abondant en huîtres fossilisées. Il s’agit d’une colline, dont la base forme un ovale d ‘environ 250 m sur 188 m, s’étendant du nord au sud, dominée par une éminence centrale de 30 m d’altitude.
C’est un village perché sur un sommet rocheux, site caractéristique de l’habitat rural groupé méditerranéen.
Le nom d’Istres (Ystrio) apparaît pour la première fois dans une charte de Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne et de Provence.
Ce document daté de 966 nous apprend que la ville y possède un château (Castrum) et qu’elle est redevable de certaines sommes pour des biens possédés par l’Abbaye de Montmajour. A partir de cette période, Istres va désormais entrer dans l’histoire.
Au XIIème siècle, elle est le fief de la Maison des Baux qui se transmet dans la branche de Berre, de cette illustre famille. En 1376 François des Baux déclaré coupable de lèse-majesté contre la Reine Jeanne verra ses biens confisqués et réunis au domaine des Comtes de Provence.
Son héritier, Charles d’Anjou, Prince de Tarente, frère de Louis II, roi de Naples, les recueille ensuite. Après être devenue l’apanage de la Reine Yolande, celle-ci fait don de la baronnie de Berre à son fils Charles du Maine, en 1438. Avec plusieurs possessions environnantes, Istres est incorporée dans la Vicomté de Martigues, créée en 1473 au profit de Charles III qui deviendra Comte de Provence après la mort de son oncle, le célèbre Roi René (1409 - 1480).
Les maisons se sont bâties à partir du château central selon un plan radioconcentrique. Le volume définitif de la ville semble avoir été atteint assez tôt puisque l’enceinte aurait été terminée en 1379.
Le 8 mai 1476, pour se libérer d’une dette de 9.349 livres, 7 sous et 6 deniers, Charles vend la terre d’Istres et le fief d’Entressen où a été édifiée la fameuse tour, à son créancier Bertrand Foissard, un marchand de la ville d’Aix. Le Comté de Provence est incorporé dans le domaine royal en 1471 et la Seigneurie d’Istres restera la propriété des Foissard jusqu’en 1609, où elle est réintégrée dans la principauté de Martigues, gouvernée par le Duc de Mercoeur, puis ensuite par les Villard et Gallifet.
Au XVIème siècle, le Haut d’Istres était déjà un « champ de ruines ».
Istres, qui compte de 1.000 à 1.500 habitants au XVIème siècle au gré des épidémies successives, atteint le chiffre de 2.157 lors du dénombrement d’Expilly en 1765.
Avec l’essor économique régional des XVIème et XVIIème siècles, Istres s’étend et voit se reconstruire toute sa superficie : la plupart des maisons ont été façonnées entre le XVIème et le XVIIIème siècle.
L’enceinte, bien que tombant en ruines par endroit et ouverte pour de nouveaux passages dans les faubourgs, semble s’être maintenue jusqu’au XVIIIème siècle.
A l’intérieur, le vieil Istres présente quelques belles maisons bourgeoises, mais il est avant tout un bourg de ruraux.
Par ses salines, ses oliveraies, son foin, ses cerisaies, ses moutons et l’élevage du ver à soie… Istres pouvait pratiquement vivre en autarcie. Sa forte population de ménagers (exploitants agricoles propriétaires) ou de gens de la terre, explique l’organisation générale des maisons : grenier au dernier étage, étage d’habitation, écurie au rez-de-chaussée. Les maisons sont en général construites sur des caves creusées dans la roche.
Les caves servaient primitivement de carrières de pierres avec lesquelles on commençait à bâtir la base de l’élévation des murs des maisons.
C’est pourquoi, la partie inférieure de ces murs est en pierre jaune locale, réclamant un enduit protecteur, et le haut en pierres de carrières des pourtours d’Istres, dont le coût ajouté à celui du transport devait être plus élevé. Le pavage des ruelles était réalisé en galets de Crau (calade).
Les angles des rues (contreforts d’angles à refends, pans coupés), gardent le souvenir de ce bourg agricole où les charrettes devaient pouvoir tourner facilement. Les niches sont l’empreinte de la ferveur catholique de la Provence jusqu’au XIXème siècle. Outre les agriculteurs, de nombreux artisans et commerçants contribuaient à la vie du vieil Istres. Certains noms de rues en témoignent (« Fabre » forgeron en provençal, qui vient lui-même de « faber » en latin et signifie artisan, est à l’origine de la grande rue des Fabre), s’y rajoutaient avocat, notaire, régent des écoles, religieux, enfants, personnes âgées… tout un monde bigarré animant les ruelles d’Istres pendant l’ancien régime
En 1901, 3.495 personnes sont officiellement recensées.
Lors du premier conflit mondial, l’installation de l’Ecole d’Aviation en 1917, puis de la base aérienne, voit la population s’accroître de façon régulière puisque 7.286 habitants sont implantés à Istres en 1936.
Après la Guerre, le développement de l’industrie régionale amplifie cette progression. On compte 13.434 habitants en 1968, puis 18.135 en 1975 où la création du complexe industriel de Fos est cause d’une accélération du rythme de croissance de la ville. Au recensement de 1992, Istres totalisait 36.703 habitants.
Aujourd’hui, Istres compte 43 133 habitants.
Photos:
- Jimre (2025)
Posté le 01-09-2025 11:45 par Jimre




















































