Isle sur la Sorgue
La Tour d'Argent
Update du 20/08/2024:
Le cinéma a ouvert ces portes et cela permet de voir tout ce qui a été réalisé au niveau de la tour et de ses abords.
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Update du 06/11/2023:
La tour devrait ouvrir courant 2024.
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Update du 15/02/2023:
Les travaux de la tour Boutin ou tour d'Argent sont maintenant terminés. Restent maintenant les travaux dans les bâtiments adjacents
Nous ne manquerons pas prochainement d'aller prendre des nouvelles du projet 8;-)) .
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Update du 26/11/2022:
Cet été, les travaux de la tour n'était toujours pas terminés, ayant pris du retard... 8:-((
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Nous mettons en ligne un article concernant la Tour, d'Argent, écrit par Claude Albert et vu dans Vaucluse-Matin:
"La Tour d'Argent à l'Isle sur la Sorgue: la camera obscura à découvrir fin 2020
Les photos qui accompagnent l'article proviennent des panneaux du chantier.
Avec deux étapes d'envergure dans l'histoire de sa réhabilitation, c'est une fois de plus l'îlot de la Tour d'Argent qui se retrouve, en 2020, au coeur des grand chantiers urbains engagés par la municipalité à l'Isle sur la Sorgue.
Le premier temps fort concerne la tour consulaire du XIIe siècle dont les travaux intérieurs se poursuivent à un rythme soutenu. Par la restauration de ses façades et la restitution de ses volumes, l'édifice a retrouvé sa monumentalité originelle. il s'agit à présent de lui redonner son âme d'antan en lui rendant les planchers et les escaliers qui caractérisaient, à l'origine, son profil intérieur.
La tour retrouvera ainsi ses trois niveaux avec, en point d'orgue, la fameuse chambre noire, dite camera obscura, située au dernier étage. Un dispositif optique, créé à l'origine au Xe siècle par le mathématicien arabo-musulman Alhazen et repensé à la Renaissance par Léonard de Vinci. Il permettra de découvrir, sur un écran circulaire horizontal et concave, une vue à 360° de la ville est des ses environs via le périscope installé sur le toit de la tour. Du Mont Ventoux aux Alpilles et aux collines du Lubéron en passant par les monuments de la cité, le projet du complexe cinématographique au coeur de la ville se concrétise et c'est une visite virtuelle commentée en direct que la quinzaine de spectateurs rassemblés autour de la vasque pourra ainsi suivre dès la fin de l'année 2020, date prévue de livraison des travaux. Si cet équipement patrimonial existe en Espagne et en Angleterre, l'Isle sur la Sorgue aura, en France, la primeur de l'inédit.
Le second temps fort de l'îlot de la Tour d'Argent débutera avec le chantier du cinéma au printemps prochain. En effet, depuis le temps qu'on en parle, le projet du complexe cinématographique se concrétise. L'accès se fera par la cour de Brancas, rue de la République. Ouvert toute l'année et doté de trois salles de 196, 102 et 80 places, il devrait projeter son premier film fin 2021."
Posté le 02-02-2020 10:13 par Jimre
une belle découverte archéologique
L'Isle-sur-la-Sorgue : une belle découverte archéologique rue Carnot.
D'après un article original du 04/01/2019, de Didier Vergne, vu sur le site du journal La Provence.
Des recherches archéologiques soutenues par la mairie et le service du Patrimoine sont menées actuellement à l'Isle sur la Sorgue suite à des travaux faits dans le Centre-ville. Il est vrai que lorsqu'on touche au centre-ville de l'Isle sur la Sorgue, on a la chance de tomber sur des vestiges moyenâgeux. C'est le cas depuis quelques semaines au 12 rue Carnot, tout à côté de la mairie .
Plus de 230 tonnes de gravats ont été retirées de l'ancien restaurant "L'Arbre à Thé" et d'après Nelly Duverger, véritable archéologue du service du Patrimoine dirigé par François Guyonnet, on a identifié là ce qui autrefois était une tour seigneuriale datant du XIIIème siècle.
C'est une tour rectangulaire et non carrée comme celle de la Tour d'Argent (autrement appelée tour Boutin). Cette tour avait une vocation d' habitation et non de défense.
Le rez-de-chaussée serait encore plus ancien. La tour de 3 ou 4 niveaux laisse apparaître une partie de plafond à solives apparentes pouvant être daté de la fin du Moyen Âge, un bandeau mouluré qui soutenait le plancher du premier étage, des murs en moellons et des façades en pierre de taille.
Quant aux bruits qui courent concernant l'ancienne prison de la ville, ils ne sont pas encore authentifiés ni avérés...
Après les fouilles, le lieu devrait abriter d'ici cinq mois un restaurant oriental haut-de-gamme.
Posté le 05-01-2019 09:15 par Jimre
L'Isle sur la Sorgue
Histoire de l’Isle sur la Sorgue et de la tour Boutin ou tour d’Argent.
Préambule: Article avec de très nombreux passages du livre "l'Histoire de l'Isle sur la Sorgue des Origines à 1274" de Albert Cecarelli -Edition Compo typo Relief Mai 1987, véritable mine d'or qui éclaire l'histoire de l'Isle sur la Sorgue et de nombreux autres villages de la région.
Les comtes de Toulouse arrivent à l’Isle sur la Sorgue par mariage.
Le XIe siècle marque la fin du monde antique et la mise en place des structures du Moyen Age avec la création des villages et la construction des châteaux et des églises.
Cette période, qui se caractérise par la mise en place de la féodalité et ses seigneuries banales. Cette organisation se terminera en 1789…
La seigneurie banale, en Provence comme dans le reste du pays, est une sorte de syndicat de détenteurs de fiefs. Elle est liée au comte par le serment de fidélité et pourvue par lui de tous les attributs du ban royal : puissance, justice, de l’amende à la corde, sur tous les habitants.
Cette cellule de base de la féodalité, est administrée par un Bayle chargé de la gestion. Il distribue annuellement à chacun des membres sa part de revenu.
En Provence, cette période est marquée par l’arrivée du chef du Saint Empire Romain Germanique et celle du comte de Toulouse dans le Venaissin. Tous ces évènements feront que le comtat Venaissin aura un destin très différent de celui du reste du pays.
Quand Guillaume II de Provence meurt en 992, Le marquisat de
Provence revient à son frère le comte Roubaud avec lequel il partageait en
indivis la Provence. Celui-ci avait épousé Ermengarde et de cette union
naquirent Guillaume et Emma.
Le fils, qui portait le prénom de son oncle fut marquis
après son père. Il n’eut pas d’enfants.
Emma, sa sœur épousa elle Guillaume Taillefer, comte palatin
de Toulouse, en 992, fils de Raymond Pons et déjà veuf d’Arsinde d’Anjou. Elle
apportera en héritage les comtés du Venaissin et de Forcalquier. Le couple eut
deux fils Pons II et Bertrand.
Le premier fut comte de Toulouse et eut dans la succession
de sa mère la terre d’Argence et Tarascon. A Bertrand revint le comté de
Provence en indivis avec la branche issue du fils de Guillaume le Libérateur.
Bertrand de Toulouse, dit aussi comte de Venasque, possédait
donc la Provence en indivis avec Geoffroy Ier et Bertrand (appelé quelquefois
Guillaume Bertrand).
On estime que la maison de Toulouse n’eut jamais que le
quart du territoire dans cette indivision.
Seigneurs, maintenant de l’autre côté du Rhône, les comtes
de Toulouse, grands feudataires du Royaume de France sont aussi les vassaux
pour le Venaissin des maitres du Saint Empire romain germanique. Cette double
allégeance est peu conforme aux règles féodales.
Le Duc Hugues avait fait de Pernes les Fontaines la capitale
du Venaissin, en 920, et l’avait donnée à sa nièce Berthe. Il avait fait ce
choix parce qu’elle n’était le siège d’aucun évêché.
Avec Emma, Pernes
appartient donc exclusivement aux
comtes de Toulouse, pendant 300 ans.
Dès le XIe siècle, ils y construisent un château flanqué de
tours carrées et de deux enceintes. C’était l’une des sept places qu’ils
avaient en Provence avant la démolition ordonnée par le traité de 1229 lors de
la croisade contre le Catharisme.
L’Isle sur la Sorgue porte le nom d’Insula à cette période.
Ce nom provient sans doute de la famille de son nouveau seigneur, nommé par le
comte et qui avait la charge de la défense du flanc sud de la capitale, Pernes,
bien que l’on ne soit sur de la présence de cette famille qu’à partir du XIIe
siècle, avec l’acte confirmant la donation de Thouzon aux religieux bénédictins
de Villeneuve les Avignon.
Le marché de l’Isle était géré en commun comme c’était
souvent le cas en Provence par le comte et l’évêque. Depuis la suppression de
la vicomté de Cavaillon, en 1018, l’Isle se trouvait semble-t-il plus dans
l’orbite du siège épiscopal de Carpentras.
Roubaud, le nouveau marquis de Provence réussit avec Emma ce
que Hugues n’avait pas pu faire avec Berthe : avoir l’appui de l’ost de
Toulouse pour résoudre ses problèmes.
Ses concurrents étaient la couronne de France qui cherchait
à reprendre la Provence et les empereurs
du saint Empire à l’égard desquels il souhaitait toujours plus
d’indépendance.
Les comtes de Toulouse sont déjà très puissants : ils
sont déjà comtes du Rouergue, Gévaudan, Nîmes, Béziers, Narbonne. Pour
administrer le Venaissin, ils nomment des vassaux venus de l’autre côté du
Rhône, choisis parmi les plus fidèles qui consentiront à s’expatrier en
Provence. Raymond de Saint Gilles aura
ainsi un impact considérable sur la noblesse provençale et il réussira à
l’entrainer et à participer avec un grand enthousiasme à la première croisade.
Les comtesses d’Arles vont ainsi s’unir avec les comtes de
Barcelone et c’est ainsi que les comtes de la Branche d’Arles prendront pour
emblème de la Provence les couleurs rouge et or de la Catalogne.
Ces alliances vont être à l'origine des guerres "baussenques" dues à la fois à la rivalité
qui oppose la maison de Toulouse à la maison de Barcelone, aux problèmes
successoraux de la première dynastie des comtes de Provence et dans les ambitions
d’une grande famille provençale, la maison des Baux.
Arrêtés vers le Sud, les comtes catalans tournent leurs
ambitions vers le littoral méditerranéen, au pied des Cévennes et jusqu'au
Rhône où ils se heurtent à la maison de Toulouse. L'opposition des intérêts
provoque le conflit. En 1112, le mariage avec l'héritière du comté de Provence
avive les tensions. En effet, ce mariage, probablement à l'initiative de
l'Église, de Raimond Béranger de Barcelone avec Douce, fille de Gerberge qui
possède le comté de Provence, le Gévaudan, le Carladais et une partie du comté
de Rodez, vaut au comte catalan un surcroît d'autorité en Provence. Cette union
force Alphonse Jourdain, de la maison de Toulouse, à signer en 1125 un traité
délimitant les zones d'influence de chacun.
Au nord de la Durance, le marquisat de Provence aux
toulousains et, au sud de ce fleuve, le comté de Provence au comte de
Barcelone. Avignon, Sorgues, le Thor,
Caumont restent dans l’indivis.
Raymond prit le titre de marquis, pour se distinguer des
comtes d’Arles et de Forcalquier qui restèrent fidèles à l’appellation
habituelle de comtes de Provence.
La puissance, le prestige et l’esprit libéral des comtes de
Toulouse inquiètent les grands de Provence qui sont, il faut le dire, plus
enclins à servir les descendants de Guillaume le Libérateur qui les avait
largement rétribués lors de l’expulsion des sarrasins de la Garde Freinet.
Pour contrebalancer cette faiblesse, les comtes de Toulouse
vont donc mettre en place dès 1126, une série de places fortes pour assurer la
défense du territoire qu’il gouverne dans l’indivis avec le comte de
Forcalquier, qui de ces trois seigneurs semble avoir le moins de pouvoir. Ils
vont pour cela éliminer tout ce qui se rapporte à la Vicomté de Cavaillon au
profit de la famille Amic ; par ailleurs construction à l’Isle d’un
castrum pour recevoir en garnison des chevaliers fidèles à la Maison de
Toulouse et aux Forcalquier.
Mais aux conflits entre les grandes familles possédant des
terres en Provence vont s’ajouter les conflits avec l’Eglise qui par
l’intermédiaire des Abbayes comme Montmajour et Villeneuve les Avignon détient
et administre de nombreuses terres.
Par précepte impérial du 21 Décembre 1174, le comté de
Forcalquier est officiellement créé.
En 1195, un traité d’alliance entre les comtes de Toulouse
et de Forcalquier fixe la ligne de partage entre les deux territoires. Elle
part du mont Alvernicus (Tour de Sabran) et se dirige à vol d’oiseau jusqu’au
col de Cabre qui se trouve dans le département de la Drôme à trente kilomètres
de Die.
Quant à l’Isle sur la Sorgue, elle appartiendra aux deux
comtes.
L’Isle sur Sorgue au XIIe siècle va connaitre un
développement important. Les grandes familles qui vont participer à son
expansion seront :
- les Insula dont le nom vient des iles Vieille et Saint
Georges, iles du Rhône à hauteur de Mornas.
On retrouve leur trace dans le sillage des comtes de
Toulouse aussi bien en Languedoc que dans le Venaissin. Dans son livre sur l’histoire
de Pernes, de Gilberti les voit comme de très grande naissance.
Raymond Aton d’Insula, fondateur de la branche des seigneurs
de l’Ile Jourdain d’où sortirent les évêques de Toulouse, d’Auch et de
Comminges, en serait une des figures marquantes.
-Les Villevieille, originaires d’un territoire situé entre
l’Isle et le Thor (Villa Veteri) apparaissent de façon éphémère dans des actes
concernant l’Isle.
- Les Germignargues, originaires d’un territoire proche situé à proximité du Thor, et
qui habitent à l’Isle et font partie de la petite aristocratie locale.
- les Laugier et les Alphant. Ils appartiennent à la famille
des Agoult Simiane, qui sont dans la mouvance des comtes de Forcalquier, et
sont coseigneurs de l’Isle.
Tous souscrivent à des chartes importantes. En 1140, par
exemple, Raymond Laugier signe avec Ricau de l’Isle la donation des églises de
Thouzon.
Guillaume Laugier, lui, est témoin en 1176 au traité entre
le roi d’Aragon et le comte de Toulouse. Il intervient en 1191 au sujet de la
succession du comte de Forcalquier.
En 1202, Guillaume
Laugier, Guillaume des Baux, Giraud Amic et Rostan de Sabran sont
choisis par Raymond VI comme arbitres dans le conflit qui oppose le comte de
Forcalquier à plusieurs seigneurs provençaux.
Au niveau ecclésiastique, on retrouve un Laugier sur le
siège épiscopal d’Avignon en 1124, un autre évêque d’Apt en 1103, précédé en
1048 par un Alphant sans oublier l’évêché de Cavaillon et l’Archevêché d’Arles,
avec Raimbault de Reillanne, qui mit un terme aux guerres continuelles entre
les grands, en décrétant la trêve de Dieu à laquelle Rome tenait tant.
En souverains habiles, les comtes de Toulouse utilisèrent
les Insula pour les affaires au-delà du Rhône et les Laugier-Alphant pour les
différends avec les comtes de Forcalquier.
Venant du Languedoc et donc dans la mouvance des comtes de Toulouse,
on trouve aussi des de Villeneuve (l’un d’eux rallia même les prisons du roi de
France pour servir de caution en vue de garantir la bonne exécution du Traité
de Paris en 1228), des de la Tour et des Vituli. Ils sont ici pour assurer la
garde du castrum de l’Isle et ont reçu selon l’usage des terres en fiefs qui vont vite devenir des alleux.
Toutes ces familles formèrent donc la seigneurie de l’Isle
dont l’organisation va peu à peu évoluer vers un collège de magistrats, appelés
Consuls, élus pour un an par les coseigneurs. Ils exerceront le pouvoir en leur
nom. On trouve pour la première fois trace de ce consulat en 1200 dans une
charte de l’Abbaye de Sénanque, fondé en 1148 mais lorsque l’on regarde la
création des consulats dans le sud de la France, sa création a dû intervenir
plus tôt.
Cette forme de gouvernement est partie d’Italie pour se
développer ensuite par la basse vallée du Rhône en Avignon dès 1129, jusque dans l’ouest. Arles en 1131, Béziers
et Narbonne en 1132, Montpellier en 1141, Nîmes en 1143, Tarascon en 1144. La
ville de Sorgues en bénéficie en 1142.
On peut donc supposer que le consulat de l’Isle date d’une
période comprise entre 1130 et 1140.
Il faut toutefois noter pour ce qui est des comtes de
Toulouse, ils ont conservé le strict contrôle de la désignation des consuls. On
peut donc supposer qu’ils le firent dans tous leurs états dont le Venaissin et
surement en accord avec le comte de Forcalquier pour ce qui est des possessions
en indivis comme l’Isle.
L’apparition des consuls marque la dernière étape de
décentralisation du pouvoir unique du comte et de ses subordonnés sur le
territoire d’Insula. Ils exercent donc, avec l’assentiment du comte, les droits
politiques, judiciaires militaires et financiers du marquis de Provence.
Leur sceau qu’orne sur l’avers une truite en pal, symbolise
le pouvoir régalien des consuls sur les eaux de la Sorgue. Le pouvoir de créer
des moulins et le contrôle des pêches sont de leur ressort.
Pour la petite histoire, le monopôle de la pêche à l’Isle ne
remonte pas à des temps immémoriaux comme on voudrait le faire croire, mais
remonte à 1403 avec la publication d’une bulle de l’anti-Pape Benoit XIII
autorisant les pêcheurs d’Insula à capturer du poisson sur toute l’étendue de
la rivière sans en être empêchés par les seigneurs possédant des fiefs le long
de la Sorgue. Cette bulle fut confirmée en 1508 par Jules II, élu Pape à
l’unanimité.
Au XIIIe siècle, ce qui marque pendant un demi-siècle le sud
de la France, c’est la croisade Albigeoise La
Provence et plus particulièrement l’Isle en Venaissin, terre où les
comtes de Toulouse sont implantés, ne va donc pas être épargnée par le conflit
et ses conséquences.
Durant toute cette période, on va assister à la lutte
désespérée des comtes de Toulouse pour conserver leurs terres. En effet,
celles-ci, après l’assassinat du Légat
du Pape, Pierre de Castelnau, en 1208 près des bords du Rhône, à Trinquetaille,
en face d'Arles, par un écuyer du comte de Toulouse vont être livrées à la croisade.
Celle-ci, décrétée par le Pape, va entrainer la ruine de
cette grande famille et faire entrer le sud de la France dans le giron de la
couronne de France.
Raymond VI est excommunié et la guerre contre les
Albigeois atteint son apogée avec le
désastre de Muret en 1213 et la mort de
Pierre II d’Aragon, venu aider le comte de Toulouse.
Le comte de Toulouse doit s’amender et subit de lourdes
sanctions.
Le concile de Lattran, en 1215 met le comtat Venaissin sous
séquestre en faveur de Raymond VII, le fils de Raymond VI.
Revenus de Rome, le père et le fils débarquent à Marseille
où ils sont acclamés par la noblesse de Provence. Ils décident de reprendre le
Comtat où partout, on leur fournit subsistances et de forts contingents.
Les l’Islois furent parmi les premiers à se rallier et leur
exemple fut suivi par Avignon et Pierrelatte.
Le jeune Raymond fait une entrée victorieuse dans Beaucaire
en 1216 et l’on peut croire que l’étoile des comtes de Toulouse brille à
nouveau quand Simon de Montfort, après avoir isolé le comte de Toulouse par
des guerres contre ses vassaux, décide de s’attaquer frontalement aux comtes de
Toulouse et meurt pendant le siège de Toulouse en 1218.
Pendant ce temps-là, Guillaume des Baux d’Orange profitant de la relative faiblesse de la
famille de Toulouse a voulu s’emparer du Venaissin. Il est fait prisonnier et
exécuté par les Avignonnais. Raymond VII,
leur cède en récompense des droits sur Caumont, le Thor, Thouzon et
Jonquerettes dans une charte d’Avril 1219.
En 1220, suite au décès de Guillaume IV, Raymond Berenger V,
son arrière-petit-fils, fils de Garsinde, issue de l’union de la fille de
Guillaume IV et de Raymond de Sabran,
devient comte de Forcalquier et partage de ce fait la ville de l’Isle
avec le comte de Toulouse.
Pour donner une compensation à Raymond de Sabran, le comte
de Provence lui donne quelques terres et la moitié de ses parts dans
l’indivision de l’Isle.
Ainsi, la ville eut trois seigneurs supérieurs :
Raymond VI, pour moitié, Raymond Berenger et Raymond de Sabran chacun pour un
quart.
Il a 25 ans lorsqu’il succède à son père Raymond VI, qui est
décédé en 1222, après avoir repris une partie des terres perdues.
Raymond VII est toujours en guerre contre le fils de Simon
de Montfort, Amaury. Les méridionaux ont repris l’avantage et Amaury, qui n’a
plus beaucoup de troupes ne possède, en janvier 1224, plus que Carcassonne.
Amaury conclut une trêve avec Raymond VII et part en février
vers l’Île-de-France. Au cours d’une entrevue avec le roi Louis VIII, Amaury
lui cède tous ses droits sur le Languedoc. Louis décide alors d’intervenir en
Occitanie, avec la bénédiction du pape Honorius III qui déclare la Croisade, ce
qui permet d’accorder une aide importante, politique et financière, à
l’expédition de conquête de la région.
Parallèlement le roi profite d'une situation favorable en
Provence, alors enjeu de pouvoir entre le comte de Toulouse et le jeune Raymond
Berenger comte de Provence soutenu par l'Église et soutien de l'action royale.
Le roi prend la croix le 30 janvier 1226 et ordonne le
rassemblement de son ost à Bourges le 17 mai. L’armée arrive à Lyon le 28 mai
et se présente devant Avignon le 6 juin.
Le 10 juin, le roi Louis VIII arrive à son tour et décide de
mettre le siège devant la ville. Avignon est une ville impériale, même si elle
appartient à Raymond VII de Toulouse et le roi pouvait craindre une
intervention de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, mais le roi lui fit
savoir que le siège n’avait pour but que le châtiment des hérétiques qui
vivaient dans la ville.
Sous la conduite des consuls de la ville Guillaume Raymond
et Raymond Riali, encouragés par les sirventes du troubadour Bertrand
d'Avignon, les Avignonnais montrèrent autant de vaillance à repousser les
assauts que les Toulousains en 1218. Raymond VII ne disposait pas de troupes suffisantes
pour attaquer les croisés à revers, mais il parvenait à harceler les convois de
ravitaillement en vivres et en fourrage. Le camp des croisés est rapidement
frappé par la dysenterie, et de nombreux soldats décèdent. Certains grands
seigneurs, peu enclins à aider le roi à déposséder l’un des leurs, se
plaignaient de la longueur et de l’inutilité du siège. Début août, le comte
Thibaud IV de Champagne invoqua la fin de l'ost pour quitter le siège, malgré
l’ordre du roi de rester.
Craignant le départ d’autres féodaux, le roi ordonne un
nouvel assaut le 8 août, qui est repoussé comme les autres. Sur la demande des
religieux, le siège est prolongé, et le blocus de la ville renforcé. Il porta
enfin ses fruits, car les vivres commencent à manquer dans la ville et les
consuls commencent à négocier la reddition de la ville. Le 12 septembre, Louis
VIII peut enfin entrer dans la ville. Mais ce succès tient à peu de chose. En
effet une crue avec de fortes inondations se produit dès le 17 septembre soit
huit jours après la reddition de la ville. À quelques jours près les
assaillants auraient été noyés et la cité sauvée.
Les Avignonnais sont contraints d’abandonner le comte de
Toulouse et de s’engager à défendre les terres de l’Eglise en deçà du Rhône.
Le comte de Provence, Raymond Berenger V, se rallie à la
couronne de France contre la famille de Toulouse et les hérétiques.
Raymond VII lui-même doit alors demander la paix au Pape et
les négociations se terminent par le traité de Paris, le 11 Avril 1229 qui
est souvent considérée comme un jalon de première importance dans le
rattachement du Languedoc à la couronne : à la faveur de la conjoncture, elle
aurait préparé le passage de la grande principauté méridionale sous la
domination capétienne, en liant les mains du dernier des comtes de Toulouse
issus de la maison de Saint-Gilles.
En effet, le roi et le Pape se partagèrent ce qui restait au
Comte de Toulouse. Dans le Comtat, les sept évêques d’Avignon, de Carpentras,
de Cavaillon, de Vaison le Romaine, d’Orange, d’Apt et de Saint
Paul-Trois-Châteaux s’emparèrent de ses domaines qui vinrent s’ajouter aux
vastes territoires déjà possédés par les grandes abbayes provençales.
Le 29 Décembre 1229, au château de Mornas, le légat du Pape
prit possession du Venaissin et en remit provisoirement la garde et
l’administration à Pellegrin Latenier, sénéchal de Beaucaire et à Adam de
Milly, en stipulant qu’ils gouvernaient au nom de l’Eglise romaine.
Pendant cette période troublée où les officiers du Roi
occupaient le Comtat et ses bayles l’administraient, Raymond VII, lui, dans une
parfaite illégalité, continuaient de nommer ses représentants. Ainsi il fit
Barral des Baux sénéchal du pays .
La situation, à cette période est assez complexe car le Roi
qui a récupéré le Languedoc souhaite quand même rétablir Raymond VII car il a
pour visées de récupérer le marquisat de Provence en faisant jouer une clause
du traité de Paris qui stipule que Raymond VII s’est engagé à donner en mariage
sa fille Jeanne à Alphonse de Poitiers, frère du roi. Il y est également
stipulé que si celle-ci décède sans enfants,
tout son héritage reviendrait au Roi.
Le Roi fit donc pression sur le Pape pour qu’il rende les
terres de ce côté du Rhône amis celui-ci tergiversait, arguant du fait qu’il
fallait d’abord expurger l’hérésie Cathare dans une lettre de 1232.
La situation devient ubuesque quand ce même Pape s’adresse à
Frédéric II, Empereur germanique et souverain du comte de Toulouse pour cette
partie du territoire, afin qu’il arrête la guerre entre Raymond VII et Raymond
Berenger au sujet de la république de Marseille.
En faisant cette demande, le Pape reconnaissait ainsi
implicitement que de ce côté du Rhône, on se trouvait en terre d’Empire.
Frédéric II entra alors dans le jeu en disant que le traité de Paris concernant
le Venaissin n’avait aucune valeur et que ni le roi de France, ni le Saint
Siège n’avait de droits sur ces terres.
En septembre 1234, donc il redonne ses droits au comte de
Toulouse et en 1235, il annonce aux seigneurs de l’Isle, de Caderousse et de
plusieurs autres villes du Comtat qu’ils doivent jurer fidélité au comte de
Toulouse.
Dès le départ des troupes du royaume de France, les partisans
du comte, conduits par Barral des Baux et les hommes de l’Empereur, sous les
ordres de Torello de Strada, citoyen de Pavie, reprennent le pays en mains.
Malgré tout, le Pape les excommunie, en rajoutant ainsi à
l’imbroglio.
Pour l’Isle, le consulat, malmené durant ces périodes
troublées, est supprimé lors du retour du comte de Toulouse en 1236, car les
coseigneurs ont tardé à lui prêter hommage.
Il nomme à la place un viguier et un juge et s’appuie
plus sur les « Probi Homines »
qui composent avec les propriétaires ruraux et la bourgeoisie commerçante et
industrielle, la nouvelle force de la ville.
Le comte de Toulouse se rapproche de l’empereur à mesure que
celui-ci s’éloigne du pape. Le comte de Toulouse redevient comte de Forcalquier
après que Frédéric II, qui est décidé à s’investir en Provence, ait mis Raymond
Berenger au banc de l’Empire, suite à toutes les actions qu’il a commis.
Les deux comtes, ennemis depuis que Raymond Berenger a pris
parti pour le roi de France sont de
nouveau en guerre. Raymond VII vient dans le Venaissin pour y lever une armée
afin d’envahir la Provence et avant même de se mettre en campagne, il pille les
biens de l’évêché de Vaison et de celui de Cavaillon. Il s’empare notamment du
château de Vaucluse. Le Pape, qui lui protège le comte de Provence, excommunie
à nouveau le comte de Toulouse.
En 1240, Frédéric II doit donc déposséder le comte de
Toulouse de son poste de podestat d’Avignon, ce qui l’oblige en tant que
marquis de Toulouse à devenir à nouveau plus conciliant avec le Pape et avec
ses sujets du Comtat. Ainsi il rend aux coseigneurs de l’Isle, écartés, la
domination sur la ville mais participe, par l’entremise de son viguier, au
contrôle de la ville. Il rachète des parts de la coseigneurie, comme il l’a
fait à Séguret et Caderousse.
Mais depuis longtemps, le comte de Toulouse est hanté par
l’engagement qu’il a pris pour ses terres du Marquisat de Provence de donner sa
fille Jeanne à Alphonse de Poitiers. Il lui faut à tout prix avoir une descendance
mâle pour éviter cette close du traité de Paris. Il va donc entrer dans une
course au mariage afin d’écarter sa fille de l’héritage.
Il répudie ainsi Sancie d’Aragon pour convoler avec Sancie
de Provence, fille de Raymond Berenger, en profitant en même temps pour se
rapprocher de cette famille. Les châteaux d’Oppède et de Malaucène sont remis
au roi d’Aragon en échange de ceux de
Forcalquier et de Chateaurenard.
Le contrat de mariage est particulièrement défavorable à
Jeanne.
Il se rapproche du Saint Siège contre l’Empire pour ne plus
être excommunié. Dans une charte de 1241, il déclare que le château de
Beaucaire et les terres d’Argence lui
ont été confiés par l’archevêque d’Arles. Les évêques de Cavaillon, Carpentras
et Albi y souscrivent en promettant même de l’aider à récupérer ses terres.
Le Pape, charmé de ce revirement, demande même à examiner
les preuves de nullité du mariage avec Sancie d’Aragon. Avant même la réponse du
Pape, la répudiée alla s’établir au château de Pernes avec 7000 sols de rente.
Elle y mourut en 1249.
Après la mort du Pape, le nouvel élu fut Innocent IV,
partisan de l’Empereur. Cette nomination obligea donc à nouveau le comte de
Toulouse à se rapprocher avec son souverain qui l’avait menacé de lui retirer
le Comtat. Le comte se rendit à Rome où un accord entre Frédéric II et le Pape
avait été préparé mais l’Empereur refusa de le signer et le Saint Père,
craignant d’être arrêté, se réfugia à Lyon en 1245.
Cette fois-ci un concile décide de l’excommunication de l’Empereur.
Le comte de Toulouse et celui de Provence y assistent et se mettent à nouveau d’accord
pour un mariage entre Beatrix, quatrième fille de Raymond Berenger et le
marquis de Provence.
Le Pape semble donner son accord mais en 1246, à son retour
à Aix, le comte de Provence meurt. On ouvre le testament établi en 1238 et c’est
Béatrix qui est désignée comme héritière. On ignore s’il existait un nouvel engagement
avec Saint Louis mais son frère Charles d’Anjou descend la vallée du Rhône avec
une armée pour épouser Béatrix le 31 Janvier 1246. Raymond VII, déçu, quitte la
Provence et se retire alors dans le Toulousain mais échoue également à trouver
un parti en Espagne.
A ce moment-là, Saint
Louis décide de prendre la croix et demande au comte de Toulouse de le suivre
en Terre Sainte. En attendant le bateau, le comte de Toulouse vécut dans son château
de l’Isle, celui de Pernes étant occupé par son ancienne épouse.
Le comte s’embarqua à Marseille en 1247 mais tomba malade en
route et fut déposé à Rhodes. Rapatrié en France, on le transporta à Millau où
il mourut en Septembre 1249.
En apprenant cela, Blanche de Castille, régente de France,
fit expédier des commissaires pour
prendre possession de ses Etats au nom d’Alphonse de Poitiers, son troisième
fils et de Jeanne, son épouse, partis eux-aussi pour la croisade. Fait
prisonnier avec le roi et le comte d’Anjou, il fut libéré contre rançon et
arriva avec Charles en France en 1250.
Leur première tâche fut d’en finir avec les vassaux insubordonnés et les
communes rebelles. Leur projet fut facilité par la mort de Frédéric II en 1250.
Au château de Beaucaire, en 1251, les délégués d’Avignon
viennent apporter leur soumission et resigner les droits de la petite république
fondée en 1128. Les deux frères sont maintenant représentés dans cette ville
par un viguier.
Plus tard, Alphonse de Poitiers cédera ses droits sur
Avignon à Charles d’Anjou, auquel le Pape Clément IV confiera en 1265 le royaume
de Sicile.
Le nouveau marquis de Provence est né en 1220. Il avait reçu
de son père Louis VIII le comté de Poitiers et d’Auvergne. Son mariage avec
Jeanne lui apporte, le comté de Toulouse, une partie de l’Albigeois, l’Agenais,
le sud du Quercy, le Rouergue et le comtat Venaissin. Il réside en temps normal
avec son épouse à Vincennes ou à Paris. Il gouverne ses états par l’intermédiaire
de sept sénéchaux, nommés pour un an, avec lesquels il correspond fréquemment.
Le sénéchal du Venaissin s’installe à Carpentras avec son
tribunal. La sénéchaussée est divisée en neuf baillies que parcourt un juge
itinérant. Leurs Chefs-lieux sont : Bonnieux, Cavaillon, Pernes, Oppède, l’Isle,
Malaucène, Mornas, Vaison et Pont de Sorgues.
Les consulats disparaissent au profit de parlements généraux
des habitants de communes convoqués par
le Bayle. C’est un pas important vers la démocratie qui vient d’être fait avec
la mise en commun des biens collectifs et l’apparition de la commune.
Dès 1250, à l’Isle, les « Universitas »sont nées.
Elles regroupent les propriétaires, anciens coseigneurs, prud’hommes,
chevaliers et même les juifs. Ceux-ci, originaires du Languedoc, sont à Orange
et à Saint Paul-Trois-Châteaux depuis le bas Empire. Ayant profité du libéralisme des comtes de
Toulouse, ils se sont installés en Avignon, à Carpentras, Cavaillon et Apt. L’Isle,
possède aussi sa communauté juive.
Les baillis seront remplacées par la suite par des vigueries.
La viguerie de l’Isle englobe le Thor, Caumont, Saumane, Fontaines de Vaucluse
et Lagnes.
Châteauneuf de Gadagne lui n’est pas dans la viguerie de l’Isle
car c’est une baronnie indépendante dépendant de l’abbaye de saint Guilhem le
Désert en Languedoc bien avant le XIIe siècle. On dit que Châteauneuf de
Gadagne est « dans le Comtat, non du Comtat ».
Les vigueries seront vite remplacées par les Papes en
judicatures ou jugeries que l’on retrouvera au XVIIIe siècle. Saint Saturnin d’Avignon
et Jonquerette seront alors rattachées à la judicature de l’Isle.
A la Révolution, l’Assemblée constituante créera le canton en suivant les mêmes règles.
En 1271, la peste eut raison de saint Louis, roi de France et
du dernier comte de Toulouse Alphonse de Poitiers et de sa femme Jeanne. N’ayant
pas eu d’enfants, on procéda par testament à la division de leurs biens. Dans
le testament de Jeanne, la ville de l’Isle, son territoire et sa juridiction
furent données à la cousine de Jeanne Gaucherande, fille d’Amalric, vicomte de
Narbonne. Mais les actes du testament de Jeanne ne furent pas suivis par la
couronne de France qui donna le Comtat Venaissin au Saint Siège. Ce fut le
sénéchal de Beaucaire Raynaud de Raynier qui appliqua les directives du Roi de France
Philippe III le Hardi.
La Tour Boutin ou Tour d’Argent.
Il existe sur le territoire de la commune de l’Isle deux
donjons carrés qui symbolisent l’architecture des XIe et XIIe siècle: la Tour Boutin ou tour d'Argent à l'Isle et la tour de Velorgues. Apparus à
Apt dès l’An 1000, ces donjons vont se construire en Provence jusqu’en 1500 alors que la tour circulaire apparait dès le XIIIe
siècle et reste le modèle le plus fréquent.
Ces donjons de type quadrangulaires sont nombreux en
Provence. On en comptait au XIIe siècle une trentaine au pays d’Apt et presque
autant dans celui d’Aygues. Il y en aura davantage au XIIIe siècle.
Le donjon est le symbole de la puissance des seigneurs au
temps de la féodalité et dans certains châteaux, on retrouve plusieurs donjons
appartenant à plusieurs familles.
Les tours de Velorgues et de l’Isle sont très similaires. Il
est possible que la Tour Boutin ait été construite à l’époque des consuls. Celle
de l’Isle est légèrement plus grande et plus somptueuse que celle de Velorgues.
Ce sont des installations de défense passive et leur point fort réside dans l’épaisseur
de leurs murs. Un mètre cinquante à Velorgues et 2 m à l’Isle.
Une autre caractéristique comme tous les donjons de cette
époque est la difficulté d’accès car l’entrée se situe au premier étage à
environ 6 mètres de hauteur et on y pénètre au moyen d’une échelle mobile.
La salle du rez-de-chaussée était destinée à la petite
garnison, au stockage des vivres et des armes.
On y accédait par le premier étage où se trouvaient la salle
de réception et la chambre du seigneur en cas de siège. Dans les murs étaient
encastrés la cheminée et des escaliers permettant d’accéder à la terrasse
consacrée à la garde et la défense active lors d’un siège. Cette plate-forme se
situe en hauteur respectivement à 13 mètres à Velorgues et 17
mètres à l’Isle. La tour de Velorgues contient aussi une cave à laquelle on
accède par le rez-de-chaussée et il est probable que cette cave existait dans
la tour de l’Isle mais aucun sondage n’a
été fait.
La tour de l’Isle a deux étages et ce changement d’architecture
a dû intervenir vers 1350 au moment où le cardinal de Saluce, alors prévôt de
la collégiale, a fait détruire le château comtal et a intégré la Tour, en la
perçant de fenêtres, dans une somptueuse demeure.
Elles constituent l’élément unique de ces deux places fortes
romanes à l’intérieur des remparts ou « claustrum ». Ces tours
représentent le moyen pour leur propriétaire de dominer et de protéger. C’est
le réduit défensif en cas d’attaque et c’est le bâtiment de prestige au sommet
duquel flotte le drapeau du marquis de Provence. Le coffre au trésor du comte et
des coseigneurs, contenant l’argent et les titres, y est entreposé.
Raymond VII aimait beaucoup séjourner dans son château de l’Isle
pour ses affaires dans le Venaissin, surtout depuis que sa femme répudiée y
vivait.
A Pernes, à l’origine constituée de deux enceintes concentriques, on retrouve en autres l’actuelle tour de l’Horloge qui ressemble beaucoup à celle de l’Isle et auprès de laquelle s’élevait la demeure du comte.
Sources:
- Article avec de très nombreux passages du livre "l'Histoire de l'Isle sur la Sorgue des Origines à 1274" de Albert Cecarelli -Edition Compo typo Relief Mai 1987.
- Raimond VII de Toulouse et la paix de Paris (1229-1249)
- Wikipédia
Photos:
- Jimre (2009, 2020, 2023, 2024)
Posté le 08-01-2012 18:47 par Jimre