Notre Dame des Chateaux

Cliquer ici pour accéder aux photos liées au chateau

Retour à la liste des châteaux du département "Savoie"

Notre Dame des Châteaux

Situation

Savoie - arrondissement : Albertville

Canton : Beaufort-sur-Doron

Prendre la route du col des Saisies, et un chemin à droite après le quatrième lacet.

Histoire

Il semble que l'occupation du plateau des Vanches soit fort ancienne. Le premier seigneur de Beaufort connu, vers 923, est Bernard, qui passe pour avoir expulsé de la vallée les Sarrasins, grâce à l'intercession de la Vierge. Le donjon carré doit être l'oeuvre de son fils ou petit-fils et fut élevé entre 1000 et 1100. En 1246, à la mort de Guillaume, le château passe à l'aîné, Guillaume, et en 1271 à Béatrix de Vienne, dame du Faucigny, fille de Pierre II de Savoie et femme de Guigue VI dauphin de Viennois. Pierre de Beaufort lui vend aussi sa part en 1277 et ses descendants obtiennent le droit de faire construire le château de La Salle à Beaufort. On doit sans doute à la Grande Dauphine les deux tours rondes construites entre 1282 et 1305. Le château passa au roi Jean le Bon, aux comtes de Savoie, par le traité de Paris de 1355, et devint l'apanage de plusieurs d'entre eux. En 1360, Amédée VI donne le pays de Beaufort à son cousin Jacques d'Achaïe, et en 1363 Beaufort revient aux comtes de Savoie. En 1460, le duc Louis en fait l'apanage de son fils Janus, mais, à sa mort, Beaufort revient à la couronne pour en être détaché une troisième fois en 1514, lorsque le duc Charles III donne Beaufort, le Faucigny et le Genevois à son frère Philippe, qui fonde la branche des Savoie-Nemours. Cette famille éteinte, l'apanage revint en 1659 au duc Charles-Emmanuel II qui l'inféoda en 1662 à François-Joseph Vicardel marquis de Fleury, gendre d'Antoine de Beaufort. Mais, dès 1536, le duc Jacques de Savoie-Nemours avait offert le château aux religieuses dominicaines chassées de Genève par la Réforme, qui y restèrent deux ans, desservant la chapelle de Notre-Dame-des-Châteaux et qui furent remplacées par les dominicains d'Annecy qui l'acquirent définitivement en 1580 et y restèrent plus de deux siècles, édifiant une nouvelle chapelle.

En 1793, après avoir subi de graves dommages, les Châteaux furent déclarés biens nationaux et vendus à un enfant du pays, l'ex-bénédictin Claude Bal, qui le transforma en exploitation agricole. En 1837, le fondateur de la Société des Missionnaires diocésains l'acquit, fit restaurer la chapelle en 1845, et s'installa dans le donjon carré.

En 1870, la congrégation des augustins de l'Assomption en acquit les restes, édifia un grand bâtiment dans lequel elle installa un alummat, destiné à former des prêtres missionnaires, qui fonctionna pendant trente ans. En 1937, le château fut racheté par d'autres missionnaires pour en faire une maison de repos et une colonie de vacances.

Description

Les châteaux de Beaufort ont conservé dans leur ensemble leur aspect ancien : la tour carrée, donjon primitif roman et la tour ronde de l'ouest sont intacts. La tour ronde de l'est est encore haute d'une dizaine de mètres malgré les dommages subis en 1730. Le corps de logis du XVIe siècle existe toujours, et l'on peut voir dans sa façade nord-est les vestiges de l'une des sept tours qui flanquaient l'enceinte primitive. La route moderne arrive par la tour ouest, suivie de l'alummat de 1871, on arrive ensuite au donjon carré du XIe ou XIIe siècle des Beaufort, attenant au corps de logis du X VIe siècle suivi de la chapelle de Notre-Dame-des-Châteaux.

Un peu plus loin une autre tour ronde du XIIIe siècle, à l'est. Un peu plus bas les vestiges de la porte primitive, qui est romane, sur la première enceinte. Le donjon carré rappelle la tour sarrasine de Conflans, il mesure 7 mètres de côté, est haut de 25 mètres à l'ouest. Dans ses murs épais une échelle de meunier fait communiquer les deux niveaux, bien éclairés par une fenêtre haute de 2,50 mètres ouverte à l'est. La tour ronde de l'est, qui s'élève sur l'à-pic surplombant Ie Dorinet, est assez délabrée car elle fut frappée par la foudre en 1730, mais elle atteint encore entre 8 et 12 mètres de haut. Elle s'apparente à la tour ronde de l'ouest, bien conservée dans son ensemble et qui possède des murs épais de 3,50 mètres, avec une salle haute de 6 mètres couverte d'une voûte qui laisse en son centre un passage ovale de 0,50 à 0,60 mètre. Elle ne possède pas d'ouverture, n'avait pas de porte, on ne devait y accéder qu'en descendant du premier étage par une échelle dans l'ouverture de la voûte, l'accès se faisant par une porte au deuxième étage, côté sud, à 8-9 mètres de haut.

Dans les murs du corps de logis du XVI e siècle, on aperçoit encore, en saillie sur la façade nord, une demi-tour ronde, probablement l'une des sept tours qui passaient pour flanquer le rempart courant tout autour du plateau.

A voir également Les Outards

Sur le flanc méridional de l'Outray, au milieu des prairies et jardins, séparé de Notre-Dame-des-Châteaux par les gorges du Dorinet. Jolie vue sur trois vallées.

A la mort de Guillaume de Beaufort, vers 1246, son cadet Pierre fit bâtir cette demeure sur la colline des Curtillets, face aux Vanches. Il semble qu'en 1297 il ait cédé à Béatrix de Faucigny les Outards, autrement dit le « castrum de Altaribus», des autels. Cependant, en 1320, les deux frères Pierre et Jacquemet, damoiseaux, dits de Altaribus, fils de Raymond de Beaufort, réclamèrent le droit d'élever des fourches patibulaires.


Source fournie par Nano.M: 

- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita.


Photos :

- Nano.M (2022)


Posté le 17-12-2022 10:41 par Jimre