Gignac
Gignac
Sur un promontoire abrupt (bourg castral) qui domine la ville se dresse une impressionnante tour, baptisée tour de Gignac ou tour sarrasine. Les anciens n’hésitaient pas à attribuer cet ouvrage aux Romains.
Cependant, l’étude des textes qui mentionnent pour la première fois le monument en 1094 ainsi que les analyses archéologiques, ont prouvé que la construction daterait du XIe siècle.
La tour de Gignac demeure tout de même un mystère car sa situation isolée, depuis la transformation du castrum en citadelle en 1573, fait qu’on en ignore la fonction. Serait-elle un donjon du castrum ou bien tout simplement une tour isolée.
Les avis penchent plutôt pour une construction isolée qui serait une tour de commandement de l’enceinte militaire des seigneurs de Gignac (enceinte qui était composée de 9 tours à l’époque, vestige du château rasé à l’époque de Louis XIII). Longtemps désaffecté, ce monument militaire a plus récemment servi de château d’eau entre 1861 et 1960.A cette occasion, une vasque a été greffée sur le flanc nord. Elle déversait le trop plein des eaux pompées depuis le barrage de la Meuse dans le bassin sous-jacent, pour irriguer les jardins en contrebas. Une fontaine monumentale et le grand bassin, adossés à la face ouest de la tour, ont également été construits au XIXe siècle et ont servi à évacuer le trop plein du réservoir d’eau.
C’est en 1969 que la tour a repris sa place de gardienne de la vallée. Bien que la tour médiévale bénéficie d’une construction soignée et robuste, elle a souffert des intempéries et de diverses dégradations. En 2005, une première restauration a permis une mise en sécurité et le colmatage des arases. Inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, la tour Sarrasine est aujourd’hui l’un des principaux éléments du patrimoine de la ville dont elle est devenue le symbole.
Située à l’angle de la ville au lieu le plus éminent de son enceinte, la tour se dresse seule sur un terrain qui forme une grande place. De 18 m d’élévation, elle a une masse de 12,60 m sur 9,60 m, et possède des murs de 2,50 m d’épaisseur. Son plan est un carré long et les pierres de ses faces sont taillées en bossage. Sa porte d’entrée est située à 6 m au- dessus du sol, ce qui rend l’accès possible uniquement avec le secours d’une échelle.
Ses escaliers sont pratiqués dans l’épaisseur du mur donnant le passage qu’à un individu à la fois. Ainsi, une seule personne, du haut de cet édifice, pouvait se défendre contre toutes celles qui venaient successivement l’assaillir. Commandant la plaine et le vallon, cet impressionnant vestige médiéval livre un des plus importants témoignages de l’architecture militaire du canton.
Source:
Posté le 20-12-2025 15:44 par Jimre
Gignac
Extrait du livre de Hélène Palouzie-Gouedar: "Gignac, un canton de la moyenne Vallée de l'Hérault".
L'étymologie de Gignac renvoie à un domaine gallo-romain, propriété d'un gaulois, Gennius. Le suffixe acum ajouté à ce patronyme donne son nom au bourg médiéval de Giniacum. Une villa et un castrum sont à l'origine de l'agglomération dont les premières mentions remontent à l'an mil et dont l'emprise urbaine semble s'être fossilisée au XIII° siècle.
« Au centre d'un noeud d'itinéraires multiples, rendus nécessaires par le maillage des nouveaux villages fondés durant les X° et XI° siècles, l'importance économique du site explique la fondation d'une villa avec tour, réunissant les fonctions religieuses et économiques (Eglise Saint-Pierre citée dès 1026). Cette première agglomération se place au carrefour des routes d'Aniane au Nord-Est, de Montpeyroux et du Larzac au Nord-Ouest, de Lodève et de Clermont-l'Hérault au sud-ouest, d'Agde au sud et de Montpellier au sud-est, au point de convergence des deux principales voies de transhumance entre la plaine littorale, le causse du Larzac et le massif de la Séranne. Elle subsiste indépendamment du village fortifié jusqu'aux guerres de Religion.
Une seconde structure se dégage de la simple observation de la topographie : sur un promontoire abrupt dominant le site, se dresse une tour unique, vestige du castrum de Gignac, connue à partir de 1094. Cet ensemble, occupé au XVI° siècle (1573) par une citadelle protestante et laissé à l'abandon depuis, est difficilement interprétable. Le castrum surveille en contrebas le passage de la route reliant Substantion* à Lodève (*ancien évêché aujourd’hui disparu où se retirèrent les évêques de Maguelone). Il forme la limite sud du village qu'il contrôle aussi. Son emprise hypothétique pouvait recouvrir quelques 9000 m², ce qui l'apparenterait à des bourgs castraux tels que la place forte d'Aumelas ou le "Castellas" de Montpeyroux. Une voie sans nul doute contemporaine du castrum, le met en relation avec la villa. Il s'agit de l'actuelle rue Saint-Michel, du nom de l'église paroissiale disparue, située à l'angle des rues Saint Michel et Frédéric Mistral, tout près du château. D'autres rues importantes correspondent aux routes qui se croisent en ce lieu : la Grand Rue suit la route du sel depuis l'Agadès à Aniane, les rues Georges Clémenceau et Frédéric Mistral traversent la bourgade d'ouest en est, selon l'axe de communication Lodève / Montpellier ».
Posté le 20-12-2025 15:40 par Jimre
Gignac
L'étymologie de Gignac vient du nom d'un propriétaire gaulois de domaine gallo-romain : Gennius. Une variante du nom de la commune est Giniac. La ville se développe à partir d'un castrum dont le seul vestige est une tour carrée de 18 mètres de haut. Cette tour défensive a été employée comme réservoir d'eau au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.
Au carrefour de plusieurs routes menant à des communes importantes (Lodève, Clermont-l'Hérault, Montpellier, Aniane, Montpeyroux), à l'interface de la montagne et du littoral, Gignac connaît un développement économique important à partir du Moyen-Age. La ville a également été le siège de la Viguerie sous l'Ancien Régime. Les magistrats royaux dans les provinces du Languedoc ont siégé à la Viguerie jusqu'à la Révolution.
La paroisse primitive, détruite au XIVe siècle, était dédiée à Saint-Michel. Elle fut reconstruite sous les hospices de Saint-Pierre. Le hameau de Saint-Martin-de-Carcarès cesse quant à lui d'être paroisse au XVIIIe siècle.
On trouve de nombreux monuments remarquables à Gignac. L'église Notre-Dame érigée sous sa forme actuelle au XVIIe siècle, a été un sanctuaire aux miracles dès le XIVe siècle : un première guérison y a été attestée en 1360. Une communauté protestante, implantée au XVIe siècle, a détruit la chapelle érigée sur le lieu du miracle. L'église a été construite sur les ruines de la chapelle à la demande des consuls. Autre élément notoire du patrimoine gignacois : les moulins, donnés par l'évêque de Lodève, Raymond Guillaume, à l'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert en 1189. La cité est aussi remarquable pour ses infrastructures hydrauliques : canal de Gignac, érigé au XIXe siècle pour combattre une épidémie de phylloxera, barrage de la Meuse (seconde moitié du XIXe siècle), pont de Gignac (XVIIIe siècle). L'ouvrage a coûté plus d'1 million de livres et nécessité 36 ans de travaux.
Source:
- archives-pierresvives.herault.fr
Photos:
- Jimre (2016, 2022)
Posté le 16-12-2021 12:32 par Jimre
