Cogny
La maison-forte d'Epeisse
La maison-forte d’Epeisse est sise à flanc de coteau, dominant le village de Cogny situé au cœur du"Beaujolais des Pierres Dorées".
Cogny signifierait, étymologiquement, et provenant de l'époque gallo-romaine "le lieu habité par Conios" ou, comme "Conios" est lui aussi un mot proprement gaulois qui signifie "le coin", par extension, "celui qui est dans le coin" - comme"Dupont" signifie celui qui "est du pont", qui habite près du pont.En 1087, Arthaud, Comte de Lyon, fait don de la seigneurie à l'abbaye de Savigny. On dénombrait alors cinq fiefs sur son territoire.
Trace d’une présence romaine, l’oppidum sur la colline de Molandry est surmonté d’une vierge surplombant les vignes sur ses flancs.
Le bourg de Cogny s’élève sur les ruines de cet oppidum.
Elle est le berceau de la famille éponyme d’Epeisse dès le XIIe siècle et la terre d’Epeisse est
mentionnée pour la première fois en 1286. Dépendant de la châtelenie
beaujolaise de Montmelas, située non loin de là, son nom semble signifier « les
pins » ou « les sapins », du mot pessetum ou pissetum, qui
désigne les conifères.
Il est difficile d’assigner une date exacte pour l’état
initial de la maison-forte.
La partie la plus ancienne est une tour-logis, d’un type
très répandu dans la région du XIIIe au XVe siècle. Il constitue le noyau de la
maison-forte.
A la fin du Moyen Age, la superficie a été considérablement augmentée. Un nouveau batiment est ajouté au nord de la tour-logis et une tour ronde vient compléter la façade. Le mur extérieur, du batiment, bien qu’il ne soit pas chainé à la tour semble appartenir à la même phase de construction, avec l’escalier à vis. La partie occidentale de la façade nord est un mur de fermeture, édifié après la démolition de la partie saillante du batiment nord. Le pigeonnier est une addition et la façade occidentale semble assez récente.
Les familles propriétaires de la maison-forte:
Au XIIIe siècle, la seigneurie passe aux mains de la famille
de Chameyré qui ont pour armoiries « d’azur à la fasce d’or accompagnée d’une
étoile d’argent et d’une rose d’or ».
Au XVe siècle, elle appartient aux Namy, une famille de
notables du Beaujolais aux armes « d’azur à la bande d’or accostée d’une
étoile d’argent et d’une rose d’or », figurant encore sur une porte de l’étage
noble de la tour-logis donnant sur la galerie. Les Namy s’éteignent au XVIIe
siècle.
La seigneurie passe ensuite aux Tournier avec l’achat
réalisé par Jeanne de la Forêt, veuve d’un échevin de Villefranche sur Saône,
François Tournier. Les Tournier portent « d’azur à la fasce d’argent
chargée de trois merlettes de sable ».
A la fin du XVIIe siècle la maison-forte d’Epeisse est
réduite à une simple dépendance agricole du centre domanial de la Lucardière, autre
propriété des Tournier.
Par héritage, le domaine échoit à Nicolas Deschamps. Les
Deschamps portent « d’azur à trois bourdons chargés chacun d’une coquille
de gueules ».
Mis en vente en 1758, il est acheté par François Morel,
conseiller à la cour des monnaies de Lyon. Les Morel portent « d’azur à
trois fleurs de morelles tigées mouvant d’un croissant et accompagnées de deux
étoiles, le tout d’argent ».
A la Révolution, son
fils François Morel de Rambion est arrêté puis relâché deux mois plus tard.
Le 11 Août 1793, le conseil municipal de Cogny brûle les
archives de la seigneurie d’Epeisse. Il s’agissait de six terriers du XVe
siècle, de six autres plus récents, et de « cinq livres pesant de vieux
papiers ».
Louis-Joseph-Irénée Morel de Voleine (1856-1936) fut
propriétaire de la maison-forte. Cet historien a écrit une histoire du fief,
publiée en 1903 dans le bulletin de la Société de Sciences et des Arts du
Beaujolais.
Le manoir d'Epeisse a été distingué par le prix départemental V.M.F. du Rhône en 2001. Il a également été distingué par le prix du patrimoine du Conseil Général du Rhône en 2002.
Sources:
- Plaquette éditée sur le château
- Site cogny-beaujolais.fr
Photos:
- Jimre (2013, 2017)
Posté le 03-11-2013 16:53 par Jimre