Tour de Berold

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Vidéo de la tour de Bérold

Nous vous présentons une vidéo réalisée par drone de la tour de Bérold, lieu emblématique de la naissance de la maison de Savoie en Maurienne.

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Posté le 14-03-2023 08:56 par Jimre

Tour de Bérold

Le site unique de la Tour de Bérold

Poste de guet exceptionnel, site défensif imprenable, l'énigmatique tour qui domine le canton de Saint-jean-de-Maurienne est classée monument historique depuis 1904.

Sa construction est un peu antérieure ou un peu postérieure à l'an mil, mais les Romains occupaient déjà ce site. Attribuée au mythique Bérold de Saxe, sa réalisation est plutôt l'œuvre d'Humbert aux Blanches Mains, premier comte de Maurienne et fondateur de la Maison de Savoie, dont la sépulture se trouve à l'entrée de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne.

Diverses légendes ont encore cours à son sujet. On parle d'un caveau contenant des vases emplis d'une "délicieuse liqueur" et surtout d'un fantaisiste passage secret rejoignant la Cathédrale de Saint-Jean.

En fait, la Tour de Bérold ou du Châtel, est au cœur d'un site unique. Il comprend, outre la Tour, l'Eglise Notre Dame, le Prieuré, ancien Monastère de Chandor et la très belle chapelle de saint Marin, sur l'autre versant de la colline.

La Tour

La tour jalonne l'itinéraire transalpin du Mont-Cenis qui prend une dimension européenne à partir du VIIIe siècle. Elle est citée dans les textes à partir du XIème siècle et a représenté un enjeu important dans la lutte que se livrèrent les évêques et les premiers comtes de Savoie pour le pouvoir en Maurienne.

La tour apparaît officiellement en 887 dans une charte de donation à l'évêque de Maurienne.

La tour du Châtel est le berceau mythique de la Maison de Savoie depuis qu'un chroniqueur du XVe siècle en a attribué la construction à Bérold, donné comme père du comte Humbert aux Blanches Mains.

Au Xème siècle les Sarrasins envahissent la région et détruisent la tour. Elle serait rénovée par Bérold de Saxe, ancêtre des fondateurs de la Maison de Savoie. Les Comtes y résident parfois.

Elle a été édifiée avec des matériaux arrachés au site, entre le VIIIe et le XIème siècle sur un piton fréquenté épisodiquement depuis la protohistoire.

Réaménagée dans les années 1193-1198, la tour est abandonnée avant la fin du Moyen-âge.

Elle occupe le centre d'une enceinte polygonale épousant la forme du promontoire rocheux. Elle se caractérise par la précision géométrique absolue de son plan, en dépit de son implantation sur un terrain en forte déclivité.

Elle forme un carré parfait de 14,50 mètres de côté exactement orienté vers les points cardinaux, avec un pilier central placé strictement au milieu du bâtiment.

Le peu d'espace disponible pour le chantier de construction a nécessité des solutions habiles comme l'utilisation des déchets de taille pour remblayer la base de la tour.

Les trois étages de la tour offraient une surface habitable importante mais sans aucun confort. La porte d'origine se trouvait au premier. Le contraste entre la maîtrise technique de la construction et la sobriété de son aménagement évoque plutôt un lieu de garnison temporaire qu'une résidence seigneuriale.

Eglise Notre Dame

Ile a été édifiée en 1674 selon le plan basilical, axé et orienté. Le vestibule d'entrée et la tribune sont construits en 1712. La flèche du clocher, détruite sous la révolution, est refaite en charpente en 1838. A l'intérieur, mobilier et décors sont typiques de l'époque baroque.

L'église abrite cinq autels, remarquables par leurs retables monumentaux, avec colonnes torses ou cannelées.

Les tableaux ont été peints par Pierre et Laurent DUFOUR vers 1700 : l'Assomption au maître-hôtel, saint Laurent et saint Antoine sur les autels latéraux.

En 1902, le peintre Maggia restaure les peintures réparties sur les murs intérieurs et sur la voûte d'arêtes ; les images accompagnées d'inscriptions, évoquent la glorification de la Vierge. Lors des travaux de restauration en 1993, on dégage dans le chœur deux fosses contenant les restes des trois premiers prêtres.

Aujourd'hui, cette belle église n'est plus utilisée pour le culte, remplacée par un édifice moderne inauguré en 1968.

Le Prieuré

Ce que l'on raconte du prieuré du Châtel avant l'an Mil ne relève que de la légende, à commencer par la fondation du monastère de Chandor, au VIe siècle, par le roi Gontran.

Plus probable est, en 1060, l'établissement par l'évêque Brochard d'un prieuré de chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin. Le prieuré du Châtel est cité dans des chartes de 1184 et 1297. Il est alors desservi par un prieur, Aimon d'Hurtières, et deux chanoines, Pierre de Prêles et Jean Olive.

Ses revenus étant insuffisants pour entretenir trois prêtres, l'évêque en prend le contrôle et le confie ensuite au chapitre de la cathédrale. En 1570 il n'a plus qu'un prêtre, curé de la paroisse, portant le titre de prieur, assisté parfois d'un vicaire.

A l'origine de la paroisse et peut-être de la commune de Le Châtel, ce prieuré comprenait plusieurs pièces d'habitation, écuries, caves, granges et un cloître où étaient ensevelis les notables.

La chapelle de saint Marin

Né en Italie à la fin du VIIème siècle, refusant la gloire de succéder à son maître, l'évêque Illidius, saint Marin fuit Rome et se réfugie au Châtel, dans le monastère bénédictin de Chandor. Chargé par l'abbé Erilius d'instruire les autres moines, il a tant de succès qu'il choisit un nouvel exil.
Il se retire alors sur l'autre versant de la butte, où il est ravitaillé par des ours qui auraient laissé la trace de leurs pattes dans le rocher.
En 731, les Sarrasins détruisent le monastère de Chandor et jettent Marin au bûcher. Les flammes étant sans effet sur lui, il est alors décapité. De ces événements datent un culte qui s'est poursuivi jusqu'à nos jours et dont témoigne la construction de cette chapelle (en 1708).
Les reliques de saint Marin, honorées dans l'église du monastère, seront transférées par Charlemagne dans l'abbaye de Saint-Savin, en Poitou.
Il est fêté le 24 novembre.


Source:
- Panneaux situés sur le parcours de visite du site de la Tour

Posté le 15-02-2023 18:30 par Jimre

Tour de Bérold

Tour de Bérold, dite aussi tour Sarrasine ou tour du Châtel

Savoie - Arr. : Saint-Jean-de-Maurienne

Canton : Saint-Jean-de-Maurienne

Situation

Posée sur un piton rocheux qui domine le défilé de Pontamafrey, la plus ancienne tour de Savoie surveille St Jean-de-Maurienne, la route du Mt-Cenis et l'Arc.

La tour domine l'Arc, à 823 mètres d'altitude.

On y accède par le bourg du Châtel, et l'église ancienne de Notre-Dame du Châtel. A 5 kilomètres de Saint-Jean-de-Maurienne. Classée Monument historique.

Histoire

L'histoire de la plus ancienne tour existant en Savoie est controversée. Historiquement, elle apparaît en 887, dans une charte de donation de la tour à l'évêque de Maurienne Asmundus, qui n'avait aucune place forte, par Boson roi de Provence et de Bourgogne. C'est le castrum positum ultra flumen quod vulgo Armariolum nuncupatur.

Armariolum signifie la petite armoire, l'arsenal, d'où est venu le nom de la commune d'Hermillon.

Mais on prétend que les Romains sont les auteurs du premier ouvrage, car il semble qu'il y ait eu une forteresse bien avant 734, lorsque la tour fut prise d'assaut par les Sarrasins. En 887, Boson la donne à l'évêque, mais au Xe siècle, les Sarrasins envahissent de nouveau la Maurienne, et mettent à mal la tour qui sera, croit-on, restaurée par Bérold de Saxe, l'ancêtre mythique du premier comte de Maurienne, fondateur de la dynastie savoyarde, Humbert aux Blanches Mains. Il est certain que la tour du Châtel sera, avec le château de Charbonnières à Aiguebelle, une solide position pour les premiers comtes savoyards qui y résidèrent à plusieurs reprises. Elle leur permettait de surveiller, entre autres, l'accès de la cité épiscopale de Saint-Jean, dont l'évêque avait un droit de souveraineté temporelle sur une partie de la vallée. La tour fut prise en juin 1597 par Lesdiguières, reprise par Dom Amé, fils bâtard d'Emmanuel-Philibert, reprise par Lesdiguières en 1598, et rendue aux princes de Savoie par le traité de Lyon en 1601. Abandonnée dans le courant du XVIIe siècle, elle fut partiellement restaurée en 1828 par le roi Charles-Félix.

Lors de la libération de la Savoie, le 30 août 1944, elle fut prise d'assaut par les FFI qui en chassèrent les Allemands qui avaient tenté de s'y retrancher.

Monseigneur de Masin, en 1708, l'appelle « tour des Sarrasins ».

Sa situation, jusqu'à l'avènement de l'artillerie, revêtait la plus grande importance : elle surveillait la voie romaine venant de La Chambre, qui gravissait la montagne par le col du Fragnel, traversait le plateau de Montvernier et du Châtel, descendait à Hermillon, et longeait à petite hauteur la rive droite de l'Arc, voie que suivirent les Sarrasins lors de la première invasion de 732.

Description

C'est un donjon quadrangulaire carré de 14,50 mètres de côté, dont les quatre angles sont en pierres de tuf assisées. Des chaînages horizontaux ou libages de schistes plats la renforcent tous les deux mètres, sur les quatre faces. La maçonnerie des parties basses est en opus incertum. Cette technique suit une tradition romaine, mais ne peut être postérieure au XI e siècle. Les murs ont 1,15 mètre d'épaisseur. La face nord présente six chainages. La maçonnerie en opus incertum y est plus importante, elle a six meurtrières sur trois niveaux (deux par niveau). A la face est : six meurtrières, à la face sud, en vue de Saint-Jean-de-Maurienne, une porte de 1,60 mètre d'ouverture ouvre au rez-de-chaussée. A l'ouest on ne relève aucune ouverture, la tour est vaguement couronnée de créneaux qui n'ont rien d'authentique, deux portes sont percées en étage.

Une description de 1828 indique que la tour forme un carré parfait de 37 pieds 6 pouces sur chaque face, qu'elle comportait quatre étages avec un palier en maçonnerie au milieu, et tout le dispositif nécessaire pour assurer sa défense des fenêtres étroites pour permettre de tirer sans s'exposer, des portes à plus de 15 pieds de haut, au second étage, trois fenêtres plus grandes, tout autour on pouvait encore relever les vestiges d'anciens retranchements. Il se peut qu'il y ait eu entre la tour et ces retranchements des bâtiments qui servaient d'habitation au châtelain, et auraient été détruits par un incendie. Toujours est-il que la chapelle de l'ermitage de Saint-Marin, sous la tour, est construite sur l'emplacement de la maison forte des nobles de La Balme, qui avaient aussi une tour à Saint-Jean-de-Maurienne, rue Bonrieu.


Source fournie par Nano.M:

- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath


Photos:

- Nano.M (2022)

- Jimre (2020, 2022)



Posté le 02-02-2023 16:57 par Jimre