Roquemaure
Roquemaure
La plus ancienne mention que nous ayons de ce château date de 1209. Or à cette époque, le Comte de Toulouse, Raymond VI était accusé par l’église de Rome de complaisance à l’égard de l’hérésie cathare qui se développait sur ses terres. En signe de soumission, il dut céder des châteaux à l’église, dont ceux de Mornas, Oppède, Fourques, Montferran, Beaumes de Venise et Roquemaure (castrum de Roccamaura). Immédiatement et pour le temps de la croisade contre les albigeois, Roquemaure est remis à l’évêque d’Avignon
En 1229, à la suite du traité de Meaux-Paris, le roi de
France, saint Louis, reçoit toutes les terres du comte de Toulouse situées le
long du Rhône gardois. Roquemaure devient un site royal dans la toute nouvelle
sénéchaussée de Beaucaire et Nîmes.
La forteresse de Roquemaure se dresse au-dessus des
passages, port et péage, à hauteur d’un verrou du Rhône (entre Roquemaure et le
château de l’Hers) et prend une importance considérable jusqu’à ce que les rois
s’emparent de la Provence.
La garnison relativement importante et le passage des hôtes
de qualité, rois et officiers royaux en témoignent. La forteresse est placée
sous la responsabilité d’un châtelain dit aussi capitaine assisté d’hommes
exerçant leurs fonctions au château soit au port au pied du rocher. Tous sont
sous la responsabilité directe du roi et de son représentant local, le sénéchal
de Beaucaire et Nîmes. Exerçant leur fonction de manière itinérante, les
sénéchaux s’installent l’un après l’autre au château.
Aux XIVème et XV ème siècles, un pape, des rois et des ducs
de France s’installent plus ou moins longtemps au château. Le pape Clément V,
en route vers sa Gascogne natale s’y repose quelques jours et y meurt le 20
avril 1314. Le duc d’Anjou, lieutenant du roi en Languedoc, y fait des séjours
répétés de 1367 à 1380 accompagné de son épouse, la duchesse Marie de Blois. Le
4 septembre 1376, il y vient avec Catherine de Sienne. Pour construire l'enceinte urbaine, le duc d'Anjou accepta de consacrer le montant des tailles pendant quatre ans et une taxe de quatre deniers par livre sur toutes les marchandises empruntant le Rhône.
Le 12 août 1385, le duc de Berry, lieutenant du Languedoc,
convie au château une ambassade de Hongrie à laquelle il offre cadeaux et
festins. Le roi Charles VI y fait étape le 30 octobre 1389 avec sa suite.
Enfin, le dauphin Charles, futur roi Charles VII, s’arrête à Roquemaure au
cours de son périple Languedocien. Toutes ces visites supposent un château de
grandes dimensions avec salles de réceptions et chambres d’accueil. Jusqu’aux
guerres de religion le site est régulièrement entretenu, mais à la fin du XVI
ème siècle sa détérioration est amorcée et se poursuit en trois étapes
échelonnées sur 2 siècles. En 1590-1591, un siège détruit sa façade méridionale
; en 1671, sur ordonnance royale, l’île du château est annexée à la ville et la
forteresse perd sa signification première ; enfin de 1795 à 1850 le château et
son rocher, sont vendus à titre de bien national et utilisés comme carrière de
pierre et disparaissent.
Sources:
- Un article de Claude Nova édité sur le site de la mairie de Roquemaure où vous trouverez de nombreuses autres infos.
- Châteaux et forteresses du Midi de Domminique Dieltiens aux éditions Loubatières
Photos:
- Jimre (2011)
- Nano.M (2019)
Posté le 10-11-2012 14:18 par Jimre