Tours de Montmayeur

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Les tours de Montmayeur

Histoire

Le site apparait en 1173 dans la liste des biens de la dot d’Alix, fille d’Humbert III de Savoie, lors de son mariage avec Jean Sans Terre, fils du roi d’Angleterre Henri II et de la reine Aliénor d'Aquitaine et frère de Richard "Coeur de lion".

D'après les termes du contrat de mariage, Jean devait hériter de la Savoie, du Piémont, de la Maurienne et des autres possessions de son futur beau-père. Alix traversa les Alpes pour rejoindre la cour d'Henri II mais elle mourut avant d'épouser Jean. 

Il comporte alors le château féodal, l’église paroissiale Saint Julien et un village de paysans.

En 1212, un acte en faveur des Chartreux de Saint-Hugon est passé au château.

Vers le XIIIe siècle, Thomas Ier de Savoie, inféode le château à une branche cadette de la famille noble de Briançon-Aigueblanche qui prend le nom de Montmayeur.

Aux XIVe et XVe siècles, les Montmayeur jouent un rôle important à la cour de Savoie comme maréchaux et conseillers du prince.

La seigneurie est érigée en comté en 1449 mais, en 1487, la famille de Montmayeur s’éteint et le comté passe par héritage à la famille de Miolans.

Le site, saccagé en 1597, lors du passage de l’armée dauphinoise de Lesdiguières est déserté au profit de Villard-Sallet et la paroisse est supprimée.

Le château sera la propriété des nobles Fausser (Faussone). En 1728, les tours sont la possession de Jean-Gaspard de Montmayeur. Ce dernier était le fils de Jean Faussone, comte de Villanova et de Jeanne-Marie de Montmayeur, la dernière comtesse. Le comté avait été légué en 1664 par Jean Faussone à Blaise-Amédée Faussone, son fils aîné, comte de Montmayeur.

Les comtes de Radicati le vendent avec ses dépendances en 1758 au marquis d'Arvillard contre une somme de 65 000 livres.

L'acte de vente le décrit comme : « les deux tours de Montmayeur qui sont à la cime de la montagne au-dessus du château de Villarsallet, où étaient l'ancienne ville et château des seigneurs de Montmayeur, sont découvertes et il n'y a que les quatre murailles sans porte ni fenêtre ; lesdites deux tours sont distantes d'une de l'autre d'environ 50 toises et les murs d'icelles sont de l'épaisseur de six pieds chacune. Il n'est pas nécessaire de jeter un couvert sur lesdites tours, parce qu'elles sont construites de ces anciens murs qui résistent aux injures du temps et dont le mortier est aussi dur que la pierre ; dans l'espace intermédiaire des dites tours, tout comme dans les environs d'icelles il n'y a que des masures de bâtiment et vergers et broussailles qui s'y sont formés depuis la ruine de ladite ville et château des seigneurs de Montmayeur ».

Un patrimoine historique

Le site des tours de Montmayeur d'après les sources

1989 : le site archéologique et les tours sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

1991 : acquisition du site par la commune de Villard-Sallet.

1991-1998 : des recherches archéologiques sont menées par le Centre Interuniversitaire d’Histoire et d’Archéologie Médiévales(Lyon), sous la direction de Jean-Michel Poisson.

1997 : site « Pierres fortes de Savoie ».

Ce qui a été mis en évidence : un site d’habitat défensif

Les vestiges médiévaux, installés sur une plateforme allongée de 250 m de long et 30 à 50 m de large, bordé de parois abruptes, occupent une position remarquable sur le site de Montraillant( altitude de 800 m), séparant les deux vallées du Gelon et du Coisin. Les murs de l'enceinte crénelée étaient percés d'archères et on accédait à la forteresse par un pont-levis situé au nord.

A l’extrémité nord, point culminant de la crête, une éminence supporte le château  qui se compose d’un donjon carré de 7,6 m de côté et 19,6 m de haut avec des murs de 1,9 m d’épaisseur, construit en moellons de schiste équarris. Il est dépourvu d’ouvertures de tir et d’aménagements de confort. Le château comporte quatre niveaux de plancher dont un rez-de-chaussée aveugle, un premier étage avec une porte d’accès et une petite fenêtre, un second étage aveugle et une plateforme sommitale crénelée. 

Edifié au XIIe siècle, il a été modifié et surélevé aux XIIIe et XIVe siècles. A l’ouest du donjon, on trouve des bâtiments résidentiels comprenant  une vaste salle de réception du XIIIe à laquelle ont été accolées au XVIe siècle deux pièces occupant l’ancienne cour.

Au centre, une surface presque plane comporte  à l’est un enclos rectangulaire. C’est l’église Saint Julien, mentionnée dans les textes en 1191, dépendant de l’abbaye de Saint Rambert en Bugey. Elle est de construction rustique avec des murs en schiste et la toiture en lauzes. Elle comporte une nef unique, de plan rectangulaire, avec le chœur à l’est et une porte en façade. L’édifice a subi deux reconstructions aux XIVe et XVe siècles. 

On trouve également au centre un vaste bâtiment ruiné, sans doute une maison forte.

A l’ouest, les vestiges du village, aux maisons disposées le long d’une rue : une maison et un four.

Au sud-ouest, une tour carrée, établie sur une plateforme maçonnée. La tour haute de cinq étages sur rez-de-chaussée, également crénelée, isolé par un fossé, construite sur une plate-forme, adopte également un plan carré. Elle a conservé une hauteur de 25 mètres pour 8 mètres de côté.

On y accède, au nord, par une porte cintrée située au rez-de-chaussée, fermée par une barre de fermeture coulissant dans des ouvertures ménagées dans l'épaisseur des murs. Sur la face est s'ouvre au premier niveau une petite fenêtre, probablement une canonnière et au second niveau deux fenêtres en ogive de 0,40 mètre de large pour 1 mètre de haut qui encadrent une cheminée avec ses montants sculptés.


Les armoiries de Montmayeur :

« D’argent à l’aigle de gueules membré et becqué d’azur ».


La devise : 

« VNGVIBVS ET ROSTRO »


Source :

- Panneaux situés sur le site

- Wikipédia ici et


Photos :

- Jimre (2014, 2024)


Posté le 15-02-2015 16:12 par Jimre