Limonest
Limonest
Limonest occupe une position en balcon sur le versant du Mont d’Or qui regarde à l’Ouest.
Son origine pourrait provenir d’un personnage dont le nom apparait dans le cartulaire d’Ainay en 1010 qui cite une « villa Limonadas » mais une légende attribue la fondation du village aux sarrasins au VIIIe siècle (voir château d'Ars ci-après).
On peut penser ensuite au celte limo qui signigie l’ « orme » ; à la limonite,
minerai de fer présent dans la région ; ou à la profession de limonier,
allusion au trafic intense qui a toujours animé le village ; et pourquoi
pas à la limonade…
Dès l’époque romaine, le chemin entre Lyon et Mâcon emprunte
ce trajet en corniche qui culmine à l’emplacement actuel de Limonest où existe
un poste miltaire.
L’aqueduc de la Brevenne, le troisième en date des quatre aqueducs
de Lugdunum, dont celui du Mont d’Or est le premier, emprunte le seuil de la
Garde et passe en souterrain sur le territoire de Limonest, au lieu-dit la
Bruyère.
Pour l’essentiel, il y a au Moyen Âge deux seigneuries.
Celle qui a donné naissance au hameau principal correspond à l’actuel château
de la Barollière, qui n’a pris ce nom que beaucoup plus tard. Elle dépend de l’Archevêque
et du chapitre de Lyon ainsi que de la sénéchaussée de Lyon mais la justice est
déléguée au châtelain. Une maison forte a précédé le château du XIVe au XVe
siècle. Une église, probablement romane, s’élevait à proximité, à l’origine
chapelle du château.
Mais le siège de la
paroisse se trouve dans l’autre seigneurie, celle de Saint André, correspondant
au hameau actuel de Saint André du Coing. Elle dépend elle aussi du chapitre de
Lyon. Son territoire s’étend sur les deux versants du ruisseau du même nom,
aujourd’hui partagés entre Limonest et Saint Didier au Mont d’Or.
Cette dernière commune englobe aujourd’hui le château. L’église
paroissiale est aussi à l’origine la chapelle du château.
Un seigneur de Limonest, nommé Arnulphe (de laquelle des
deux seigneuries ?), a laissé le témoignage d’un seigneur turbulent pour
avoir guerroyé contre son homologue de Poleymieux .
Limonest est connu dès le Moyen Âge pour ses activités de
roulage sur le grand chemin de Lyon à Anse, ses carrières et, comme dans tout
le Mont d’Or, la culture de la vigne, implantée par les romains.
Les principaux châteaux de la commune :
Le château d'Ars
Si la fondation de Limonest par des chefs sarrasins au VIIIe siècle n’est pas une légende, le domaine d’Ars est le plus ancien fief de Limonest. Son nom dérive du latin arsus signifiant « brûlé », allusion à un incendie survenu au XIIe siècle. Le château d’Ars, est connu car il a toujours été la dernière étape des rois venant en visite à Lyon. Il a été reconstruit à la fin du XVe siècle par Etienne d’Ars. Il a appartenu ensuite à la famille à la fin du XVe siècle à la famille Arod de 1536 à 1720, à la famille Rivérieux de 1720 à la fin du XIXe siècle.
Le château de la Barollière
L’actuel château de la Barollière a été remanié au XVIIIe siècle par Jean Maritz, directeur de la fonderie royale et de l’arsenal de Lyon, qui l’a acquis en 1750. Le château appartient depuis 1810 à la descendance de la famille Baboin de la Barollière.
Le château a été réquisitionné en 1793 par l’état-major des troupes de la Convention venu mater la révolte de Lyon. A la fin du siège, c’est de Limonest que sont parties les troupes de cavalerie pour attaquer l’arrière garde de Précy, qui fuit la ville, et en massacrer une grande partie.
En 1814, le château héberge à nouveau un état-major militaire : celui du maréchal Augereau,qui va tenter en vain d’empêcher l’entrée à Lyon des Autrichiens.
En 1831, c’est au tour du maréchal Soult et du duc d’Orléans de venir s’installer au château pour diriger la répression contre la révolte des Canuts.
Le château de Saint André du Coing
Le château de Saint André du Coing est le centre d’un domaine partagé entre Limonest et Saint Didier, le château étant sur le territoire de Saint Didier et la chapelle se trouvant sur le territoire de Limonest. Ce sont souvent les mêmes familles qui possèdent Saint André et Fromente, un château situé sur la commune de Saint Didier.
De l’époque médiévale, il ne reste qu’un mur de soutènement autour du château, des restes de mur et d’un chemin de ronde, une tour ronde et une demi-tour décoiffée.
Sources:
- Livre "Le Mont d'Or lyonnais et son val de Saône" de Laurent Michel.
Photos:
- Jimre (2014, 2015, 2021)
Posté le 09-04-2014 09:53 par Jimre