Corcelles
Corcelles
Le Château
Plusieurs fois bâti et détruit, au hasard des guerres
féodales. Le château primitif date du XIe siècle sur les bases d’une ancienne
place forte édifiée à l’époque carolingienne. La rivière Douby, qui coule au
pied du Château, marquait la limite entre les diocèses d’Autun et de Lyon, les
comtés de Bourgogne et du Beaujolais. C’est, aujourd’hui, à quelques kilomètres
près, la frontière entre les départements de Saône et Loire et du Rhône.
Au XVe siècle il est reconstruit sur les bases d’une
ancienne place forte, comprenant un pan de mur et deux tours pour défendre et
surveiller les alentours.
En 1415, Humbert de Francheleins, seigneur de Corcelles,
meurt à la bataille d'Azincourt. Sa fille Agnès, héritière du fief, épouse
Antoine de Laye, seigneur de Saint-Lager. En 1432, Corcelles est démoli par les
Bourguignons. En 1443, est cité un Antoine de Laye ; seigneur de Saint-Lager et
de Corcelles.
Vers 1470, Jean de Laye, l'un de leur fils, qui a épousé
Marguerite de Saint-Trivier, entreprend la reconstruction du château et fait
dresser une grosse tour carrée, deux tours rondes, et un pan de muraille.
La maison forte se présentait sous la forme d'une enceinte
quadrangulaire flanquée de tours rondes aux angles. On y accédait par une
tour-porte avec mâchicoulis sur consoles que précédait un pont-levis double à
flèches et à chaines jeté au-dessus des fossés. La tour-porte abrite à l'étage,
une chapelle castrale. L'espace intérieur comprend une cour et un corps de
logis adossé à un côté de la courtine desservi par un escalier à vis logé dans
une tourelle polygonale.
Au XVIe siècle, le château est transformé en gentilhommière.
Les filles de Jean n'ayant pas de descendance, Girard de la Magdeleine-Ragny
achète le domaine en 1522. En 1543, le propriétaire est le fils du précédent,
François de la Magdeleine.
Celle-ci eût beaucoup d’importance et donna au château le
style de la Renaissance Française qui le caractérise aujourd’hui.
Fin XVIe siècle, la famille Tircuy de La Barre possèdera le
château durant quatre siècles. Peu à peu, le nom de Corcelles remplacera celui
de La Barre.
En 1590, Lazare Tircuy de La Barre, surnommé « le capitaine
de la Barre », capture le colonel Alphonse d'Ornano ; l'argent de la rançon va
lui permettre d'acquérir le château en 1592. Durant les guerres de religion, en
1592, le site est abandonné par la famille de la Magdeleine.
En 1655, le capitaine Laurent de l'Aube de Corcelles,
protestant, rencontre le pasteur Jean Léger, ce qui oblige le Marquis de
Pianezza à engager lui-même la répression des Pâques vaudoises au Piémont,
permettant aux troupes françaises d'éviter de participer au massacre.
Vers 1769, François Joseph Tircuy est seigneur de Corcelles.
À la Révolution, François Joseph Tircuy, seigneur de Corcelles et son épouse,
dame Thérèse Geneviève Gayot de Mascrany, dénoncés comme nobles, sont
emprisonnés ; à leur libération, le domaine est partagé pour assurer la dot de
leurs deux filles, dont Geneviève Françoise Jeanne, qui épouse, en 1799, Henri
Jean de la Roche, baron de Montcel, seigneur de la Peyrouse. Se succèdent
ensuite, par alliance, les familles Ravinel et Billard de Saint-Laumer.
Après la révolution, le château revînt à François-Hyacinthe,
dernier du nom. Par alliances féminines, se succèdent les familles Ravinel puis
Saint-Laumer.
Au XXe siècle, le peintre Maurice Utrillo y fait plusieurs
séjours. En 1960, le château est vendu. Vers les années 60-70, le château fait
l’objet d’une restauration complète des toitures et à partir de 1984, la
famille Richard reprend le flambeau du prestigieux domaine avec l’intention de
faire fructifier le vignoble.
Aujourd’hui, le château a conservé un donjon carré à
mâchicoulis et lanternon, une cour intérieure avec ses galeries de bois de la
Renaissance et un chemin de ronde, un puits ouvragé, des cuisines et des
oubliettes. On y trouve également des caves voûtées en plein cintre et un grand
cuvier du XVIIe siècle contenant 23 foudres de chêne.
Au premier étage du donjon se trouve toujours la chapelle
avec d’admirables boiseries découpées en dentelles. Le corps de logis principal
comprend 2 étages desservis par un escalier à vis logé dans une tourelle
polygonale.
Le parc de plus de trois hectares, environné de vignes,
comprend des jardins à la française.
Propriété privée, le château est ouvert à la visite. Il fait
l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques depuis
le 4 février 1927.
Sources:
- Site du château de Corcelles
Photos:
- Jimre (2015)
Posté le 22-02-2015 20:29 par Jimre