Etrembieres
Etrembières
Château d'Etrembières, du Rosey ou de l'Hôpital
Arr. : Saint-Julien-en-Genevois
Haute-Savoie
Canton : Annemasse
A 4 kilomètres au sud d'Annemasse, par la N 206 reliant Collonges-sous-Salève à Thonon-les-Bains. Situé une trentaine de mètres au-dessus de la nationale le château se situe sur un monticule dominant le village d'Etrembières. Il est visible de la route et grâce à son point de vue, il surveillait tout le trafic passant au pied du Salève.
Propriété privée.
Histoire
Cette région de Salève comporte plusieurs gisements préhistoriques dont celui de la grotte d'Aiguebelle à Etrembières. La commune même, au pied du petit Salève, a abrité deux châteaux occupant une position stratégique remarquable, l'un en haut du village et relativement isolé dont il est question ici, l'autre en bas du village et commandant l'accès d'un bac pour passer l'Arve.
Le château qui reçut différentes appellations : château du Rosey, château de l'Hôpital, appartenait à la famille d'Etrembières, mentionnée dès 1201 avec la présence d'un certain Guido d'Etrembières, chevalier, aux côtés du comte de Genève. Au XIVe siècle, il revient aux sires de Compey, également seigneurs de Mornex, de Monnetier et de Gaillard. Mais cette famille sera impliquée dans des affaires sanglantes et sera condamnée à la perte de tous ses biens par le duc de Savoie.
En 1559, il est inféodé à François-Prosper de Genève-Lullin dont la fille Clémence, épouse de Bernard de Menthon, le lègue à l'hôpital d'Annecy en 1606, à charge pour celui-ci de subvenir à trois pauvres de la paroisse.
En 1589, il sera brûlé par les Genevois. Il sera une nouvelle fois remis en état et, en 1602, Charles-Emmanuel 1er y fait étape le 11 décembre avant de lancer contre Genève la fameuse « Escalade » qui vit la déroute des troupes savoyardes.
La légende veut que le soir de la grande bataille de l'Escalade, en 1602, le duc de Savoie ait trouvé refuge au château d'Etrembières.
Les archives ont conservé un document concernant les habitants d'Etrembières se plaignant des multiples incursions des troupes de Genève et de Berne sur leur territoire. Il s'agit d'une lettre de l'évêque Saint-François de Sales adressée au commandant général en Savoie, Antoine Favre, président du Sénat, le 16 mars 1611 :
« Je vous écris par celui qui m'a apporté ce matin votre lettre, mais ces pauvres gens d'Etrembières me forcent par leurs remontrances d'intercéder pour eux puisqu'ils recourent moi pour cela en qualité, disent-ils, de mes enfants les plus exposés à la persécution de leurs frères rebelles. Je vous supplie donc humblement en ce qui pourra bonnement et saintement se faire de les avoir en recommandation ».
Description
Le château se présente sous forme d'un quadrilatère d'environ 21 sur 27 mètres flanqué de tours circulaires aux angles. Il demeure aujourd'hui trois tours à poivrière, la quatrième ayant été détruite et non reconstruite.
Le château est actuellement très endommagé, transformé en ferme et a été très remanié.
Toute la partie nord-ouest a été démolie. Il subsiste la porte d'entrée fortifiée très intéressante par son système de coulisse pour la fermeture et le bâtiment de droite qui offre encore une salle voûtée et des fenêtres à moulures Renaissance.
Cette fortification au plan régulier est à mettre en relation avec l'église Notre-Dame qui fut peut-être à l'origine une chapelle castrale.
- Châteaux de Haute-Savoie, Christian Regat, François Aubert, Cabédita,
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath,
- Châteaux, vieilles pierres et blasons de Haute-Savoie, Jacques Gombert, éditions Neva.
- Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen-âge en France, C-L Salch, éditions Publitotal
Posté le 07-05-2023 17:31 par Jimre