Cairanne
Cairanne
Cairanne dans l’Histoire...
Cairanne s’aperçoit de loin dans la plaine du Comtat, car le village se situe sur une élévation qui domine la rive gauche de l’Aigue, avec de l’autre côté de la rivière lui faisant face le village de Sainte Cécile Les Vignes.
Un ossuaire d'époque néolithique atteste d'une présence humaine ancienne sur ce lieu.
C'est surtout à l'époque romaine que le site prend de l'importance. Un quartier du village a révélé des fûts, des bases de colonnes et également des monnaies et une figurine de Jupiter. Dans un autre quartier, des débris d'amphores et une statuette de bronze ont été découverts. Un monument élevé à son fils par Cassius Severianus, intendant de la Narbonnaise, est la preuve de son passage ou de sa résidence en ce lieu. On a aussi trouvé des mosaïques, des médailles et des tombes antiques.
Une tradition veut que l'oppidum de Cairanne ait été celui de la mythique Aeria de Strabon. La présence de cette cité est revendiquée par 120 autres communes de la Drôme et de Vaucluse...
Au Moyen Age...
La forme la plus ancienne est Castri Cairane, attestée en 1123. Elle dérive ensuite en Cairania (1150), puis Cayranna (1317). Ces toponymes suggèrent le nom d'un homme gaulois, Carius, auquel a été ajouté le suffixe -ana.
Le petit village fortifié de Cairanne fait partie du Comtat et son prieuré, dont le revenu était considérable, était ordinairement possédé par un prélat ou un abbé.
Etant dans le Comtat, Cairanne était donc un fief des comtes de Toulouse qui, au cours du XIIe siècle, l'attribuèrent en coseigneurie à leur vassaux, les Fouras, Mormoiron, Mondragon et Mornas.
Ce fut Raymond de Mornas qui le premier, en 1177, céda ses parts aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Au cours du siècle suivant, Raymond Gaufridi de Castellane reçut en dot une partie de Cairanne lors de son mariage avec Randonne de Mondragon. En cette même année 1283, les deux époux cédèrent leurs droits, au cours du mois de septembre, au Grand Prieur de Saint-Gilles. Celui-ci se déplaça personnellement en octobre de cette année pour venir en prendre possession en faisant « hisser l'oriflamme de l'Ordre en signe de haute seigneurie ».
Par la suite, les Hospitaliers durent rétrocéder Cairanne au Pape Jean XXII en 1320. Et La seigneurie appartint désormais au souverain pontife. La Révérende Chambre Apostolique - le ministère des finances pontificales - en devint Dame Foncière et le souverain pontife se réservait la dîme annuelle qui s'élevait alors à douze tonneaux de Cairanne !
Les guerres de religion n'épargnèrent point le village. En 1563, il est attaqué et pris par les religionnaires venus de Sainte-Cécile proche. Il reste quelques mois sous leur coupe puisque la même année Fabrice Serbelloni l'investit avec ses troupes pontificales. Il est à nouveau repris par l'armée de Lesdiguières en 1588.
En 1593, Antoine de Simiane acheta la seigneurie avec tous ses droits de paréage. Deux ans plus tard, une transaction eut lieu entre lui et la Révérende Chambre. Celle-ci recevait ses directes sur Valréas et lui cédait en contrepartie ses droits sur Cairanne.
Louis de Simiane, qui assista à la bataille de Lépante en 1571, comme capitaine de vaisseau, se disait seigneur de Vers, de Séderon et de Cairanne. Sa petite fille Marguerite de Simiane, eut pour dot cette terre, et épousa en Mai 1616, Jean de Cambis, seigneur d’Orsan. Puis en 1623, Antoine et son fils Louis de Simiane vendirent leur fief de Cairanne à Paul de Cambis.
Le village aujourd’hui...
Dans le village, un escalier en calade guide jusqu'au donjon des Hospitaliers, faussement appelé des Templiers. Il est daté du XIe siècle, servit de mairie et il est toujours sommé de son campanile municipal. Il abrite actuellement un musée du Vin. C'est le monument le plus ancien du village. Véritable retranchement, sa porte d'accès située en hauteur n'était accessible que par une échelle. Une tradition veut que cette tour ait été trois fois plus élevée qu'actuellement,.
On accède ensuite à la chapelle St Roch de 1726 avec son clocher d'arcade installé sur le rempart. Cette chapelle est située à côté de la Porte d'Autanne (XVIIIème siècle). Les remparts de 1123 dont les vestiges datent de plusieurs époques entourent sur quelques mètres le vieux village et offrent des vues superbes sur le Ventoux et la colline Saint-Andéol. Sur le chemin de ronde, on trouve encore deux tours rondes et une carrée dite "des Templiers". Leurs deux portes (porte Saint-Roch et porte Notre-Dame) sont toujours intactes et sont de différentes époques également.
La chapelle Notre Dame des Excès date de 1631 possède de nombreuses caractéristiques provençales comme une petite nef à chevet plat. Son clocher est fait d'une seule arcade orientée nord-sud pour que le Mistral emporte le son. Cette chapelle date d'une époque (1721) où la Peste frappait de nouveau la région. Son nom rappelle que c'est là que l'on déposait les défunts, hors de l'enceinte.
La chapelle Saint-Geniès, située au cimetière, remonte au XIème siècle. On y a découvert d'anciens sarcophages.
L'église paroissiale de Saint-Martin est d'époque romane et gothique. Edifiée en 1857, elle est remplacée par Notre-Dame-du Rosaire construite entre1958 et 1961.
Cairanne possède une terre riche et un climat particulièrement adapté à la vigne, et le village est entouré des fabuleux vignobles des Côtes du Rhône. Sur la commune, le vignoble s'étend sur 760 hectares et produit environ 24 540 hectolitres par an.
Armoiries...
Les armes peuvent se blasonner ainsi : D'azur au château masuré de deux tours d'or, ouvert et ajouré du champ, maçonné de sable, accompagné en chef d'une étoile et en pointe d'une clef posée en fasce, le panneton en bas, le tout aussi d'or.
Sources:
- Département du Vaucluse, dictionnaire des communes, de Jules Courtet, edition Res Universis
Photos:
- Jimre (2017, 2023)
Posté le 08-01-2017 20:30 par Jimre