Montanier
Montanier
Château de Tournelette ou de Montanier ou de la Tornalta
Situation
Samoëns
Haute-Savoie - Arr. : Bonneville, Canton : Samoëns
L'emplacement du château se situe sur un rocher dans l'actuel parc alpin de la Jayssina. Cette butte rocheuse qui domine le village est un lieu chargé d'histoire. C'est là que se dressait ce château des Sires de Faucigny, appelé château de Montanier. Il commandait au Moyen-Âge le bourg de Samoëns et la haute vallée du Giffre.
D’origine probablement antérieure, cette fortification apparait au XIVe siècle comme résidence des sires de Faucigny. Il est en effet mentionné pour la première fois dans un document en 1309. Hugues le dauphin, seigneur de Faucigny, épouse Marie, fille d'Amédée comte de Savoie et lui accorde en dot une hypothèque sur le château de Samoëns castrum Montanerii.
Acquis par les comtes de Savoie avec l'ensemble du Faucigny en 1355, le château est devenu un siège de l'administration savoyarde.
Après 1355 et l'annexion du Faucigny par la Savoie, les comptes de châtellenie mentionnent de nombreuses réparations. En 1431, le duc Amédée VIII autorise les habitants du bourg à élire leurs syndics.
En juin 1476, les troupes du Haut-Valais, en guerre contre le Duché de Savoie, ont envahi la vallée du Giffre. Le 11 juin, ils incendièrent le bourg de Samoëns et détruisirent le château de Montanier.
Celui-ci ne semble jamais avoir été reconstruit.
Cette demeure seigneuriale qui constitue le centre d'un mandement est inféodée à différentes familles.
En 1699, le mandement est érigé en marquisat puis vendu à la commune de Samoëns en 1754. Au XVIIe siècle, les sires de Gex, seigneurs de Vallon, joueront un rôle important à Samoëns.
Entre 1903 et 1906, l'architecte Jules Allemand, engagé par Madame Cognacq-Jay pour convertir le site en jardin botanique, a choisi de couvrir les anciens vestiges d'un pittoresque auvent de fonte et béton.
Description
Singulier dans son implantation, vu qu'il était pratiquement rond, ce château, construit en pierre, était défendu par un mur d'enceinte portant des créneaux. Il possédait un corps de logis de trois étages qui s'appuyaient à la muraille au sud, et une tour carrée de 4,50 m de côté au nord, qui faisait office de donjon.
Assis sur son promontoire rocheux, alors dépourvu de végétation, le château devait avoir l'apparence d'une grosse tour massive. La face septentrionale, la plus vulnérable, était défendue par un fossé.
Modeste mais d'allure défensive, l'édifice était un siège de surveillance et de commandement. Le site et la configuration, l'absence de point d'eau proche devaient en faire une construction au confort sommaire, plus propice à la vie de garnison qu'à la vie de cour.
Ses ruines sont restées apparentes, au sommet de la butte, et c'est de façon postérieure qu'elles auront reçu le nom de La Tornalta, en souvenir de l'ancienne tour qui se dressait là.
De nos jours, il ne reste pratiquement rien de cette bâtisse qui jouissait d'une vue très étendue sur les environs, à part des morceaux de l'enceinte, située dans le parc de la Jayssina.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux de Haute-Savoie, Christian Regat, François Aubert, Cabédita.
- Panneaux présent sur le site. Nous avons inséré dans l'article des illustrations de David Fert, proposées par la commune de Samoëns et son service du patrimoine, qui sont une tentative de reconstitution. Elles s'appuient sur des descriptions issues d'enquêtes du XIVe siècle et sur les observations rapportées par l'archéologue Louis Blondel (1956). Cette approche met à profit toutes les données existantes sur le tracé, les dimensions et formes de l'édifice.
Elles s'inscrivent dans les proportions des remparts, du corps de logis et de la tour, traduites d'après des mesures anciennes exprimées en toises et en pieds. Elles comportent une part d'interprétation.
Photos :
- Nano.M (2023)
Posté le 06-09-2023 16:23 par Jimre