Le Châtelard
Le Châtelard
Le Châtelard-en-Bauges, ruines du château comtal
Situation
Savoie - Arr. : Chambéry, canton : Le Châtelard
Au sud du bourg, au-dessus de l'église, sur le mamelon rocheux qui, détaché du mont Julioz par une vaste tranchée, plonge verticalement par le côté opposé, à 180 mètres environ du lit du Chéran, à l'orée occidentale de la cluse d'Escorchevel.
Histoire
Ce château fort est cité en 1090 dans le domaine des comtes de Savoie. Il fut jusqu'au XIIIe siècle, avec le fort de Montmélian, une des places de guerre les plus solides de la Savoie et servit souvent de résidence au comte Thomas. Il fut visité par ses successeurs : Humbert II lorsqu'il se rendit à Bellevaux en 1090 pour la consécration de l'église du prieuré, Humbert III et Charles-EmmanueI Ier quand ils visitèrent la Chartreuse d'Aillon, en 1241 et 1582.
Il subit deux attaques armées. Enlevé en 1305 par les troupes de Hugues Dauphin, seigneur du Faucigny, sous Amédée V, le fils de ce dernier, Edouard de Savoie, le reprit après seize jours de siège. De nouveau attaqué en 1324, il était entièrement restauré lorsque les Viennois, conduits par le dauphin Guigue VIII le surprirent à nouveau.
En 1356-1357, Gaspard de Montmayeur y fit exécuter des travaux, et le vice-châtelain, Humbert Rosset, aussi en 1481 (les comptes de Châtellenie sont connus depuis 1314).
Le château était encore en bon état à la fin du XVe siècle, mais sa ruine commença au siècle suivant, quand il fut passé aux mains de nouveaux maîtres. Le duc Charles III dit le Bon le vendit le II novembre 1511 à François de Luxembourg et sa femme Louise de Savoie pour 14 000 florins, et en 1572 Emmanuel-Philibert céda son droit de rachat sur le château à Philibert de Montjovet et sa femme Isabelle de Grillet.
En 1581 les deux époux recédèrent le fief à Charles-Emmanuel, qui, sans prendre possession, relâcha la terre du Châtelard à Bertrand et Bonne de Seyssel de La Serraz, en échange de la seigneurie de Miribel.
En 1618, Bertrand de Seyssel la vendit à Sigismond d'Est, marquis de Lans, qui fit ériger la seigneurie en marquisat en 1619, érection faite avec le don des « minières d'or, d'argent, étain, cuivre, plomb, fer et autres métaux qui se trouveraient dans icelle ».
En 1698 le château est réduit à l'état de masures, sous le marquis Joseph de Lescheraines.
Description
II s'étendait sur un espace de 2 journaux 83 toises 6 pieds, mais, en 1730, lors de l'établissement du cadastre sarde, les géomètres ne firent qu'indiquer le chemin d'accès vers le nord, le mur d'enceinte et les deux tours rondes et hautes qui le flanquaient à une distance d'environ 40 mètres l’une de l'autre.
A la fin du XIXe siècle, ces murs et ces tours étaient ruinés au niveau du sol, et l'aire intérieure qui supportait les bâtiments et les cours n'offrait plus que l'aspect d'une teppe parsemée de buissons et de rocailles. On ne devine plus que des vestiges de l'enceinte et d'une tour demi-circulaire.
Source fournie par Nano.M :
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvarh.
Photos :
- Nano.M (2023)
Posté le 06-09-2023 08:52 par Jimre