Faucon
Faucon
FAUCON (Falco)
Petite commune à 8 kilomètres N.-E. de Vaison, 34 d'Orange et 62 d'Avignon, sur une petite éminence, entourée d'un vallon riant et fertile. La population est de 593 habitants, la superficie de 864 hectares, et l'altitude (clocher) de 412 mètres. On y récolte beaucoup de vin, de grains et de fruits. Aussi les habitants y sont dans l'aisance. Chaque maison y est disposée comme une petite ferme. Il y a un bureau de bienfaisance.
Non loin de Faucon sont les restes d'une ancienne commanderie des Templiers, qu'on appelle St-Germain ; ils consistent en une église en ruine, avec chapelles, autels et clocher (2).
A l'époque de la destruction, les cloches furent apportées à Faucon. On croit que celle de l'horloge en est une.
Il y a encore, non loin du village, deux chapelles, dédiées l'une à N.-D.-des-Sept-Douleurs, l'autre à Ste-Colombe, patronne du lieu.
Pendant que les papes siégeaient à Avignon, un damoiseau commandait despotiquement à Faucon ; six de ses fils le secondaient dans les traitements barbares dont il accablait Ies habitants. Ceux-ci, fatigués, demandèrent au recteur, à Carpentras, la permission de se donner un syndic ou consul qui les défendît contre les violences du seigneur. Cette demande leur fut accordée ; mais, la première fois que le consul se pfésenta à l'église, il fut massacré par les fils du damoiseau, pendant la célébration de l'office. Justice fut demandée de ce sacrilège et la terre de Faucon fut confisquée au profit du Saint-Siège, qui en perçut tous les droits. Les habitants supplièrent pour qu'elle ne fût plus inféodée. Cependant un septième frère, qui servait à l'étranger et n'avait pris aucune part au meurtre, obtint plus tard qu'il lui fût adjugé un septième, qu'il vendit, dans la suite, sous la réserve du domaine direct. Ce septième passa dans les maisons de Jouffroi, de Guiramand, d'Urre et enfin de Blégier de Taulignan.
Chaque année, le jour de St-André et la troisième fête de Pentecôte, la commune de Faucon était obligée de faire une visite aux capitaines, viguier et consuls de Vaison : ce qu'elle exécutait par deux valets de ville, qui se rendaient à la porte de ces magistrats, où ils tiraient un coup de fusil ; après quoi, ils faisaient le tour de la foire, qui se tient ces jours-là à Vaison.
Celto servitude, dont, malgré tous ses efforts, la commune de Faucon n'a été délivrée qu'à la révolution de 89, avait une origine très-ancienne. La ville de Vaison, ayant a eu supporter quelque attaque redoutable, demanda du secours aux pays voisins. Ceux de Faucon se distinguèrent par des prodiges de valeur.
En reconnaissance de ce service, le seigneur de Faucon reçut le droit de police dans Vaison, les jours de foires précités ; mais ce droit fut dans la suite, tourné en ridicule et ce qui n'était que le souvenir d'un service rendu devint peu à peu une servitude ignominieuse. Faucon est aussi appelé, on ne sait pourquoi, Petit-Paris.
Source:
- Département du Vaucluse, dictionnaire des communes de Jules Courtet édition Res Universis
Photos:
- Jimre (2025)
Posté le 06-07-2025 15:42 par Jimre
























