Sallenoves

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Sallenoves

Château de Sallenôve ou Sallenôves

Photo de Sallenôve d'après les sources

Situation :

Situé à la limite des deux communes de Sallenôves et de Marlioz, mais sur le territoire de cette dernière, sur un éperon rocheux qui domine le confluent des Grandes et des Petites-Usses, le château de Sallenôve occupe une position stratégique remarquable. Il contrôlait un gué où convergeaient deux axes de circulation importants : la route venant d'Annecy y rejoignait la route venant de Genève par le Mont-Sion pour continuer vers le port de Seyssel sur le Rhône.

Histoire :

Les seigneurs de Sallenôve, apparentés aux Cossonay et aux Grandson du pays de Vaud, sont l'une des plus anciennes et des plus importantes familles vassales des comtes de Genève. C’est une branche cadette de la famille de Chaumont. On les connait dès le milieu du XIIe siècle, époque où ils sont les fondateurs de l'abbaye cistercienne de Bonlieu, non loin de leur château, dans laquelle ils établiront leur nécropole. Au XIIIe siècle, la Maison de Sallenôve donne naissance à la Maison de Viry, qui en est une branche cadette et qui s'implante au château de Marlioz.

En juin 1365, le château de Sallenôve accueille l'empereur Charles IV de Luxembourg qui rentre à Prague après son couronnement comme roi de Pologne en Arles.

Guigues de Sallenove, mort vers 1447, fut compagnon d'armes de Jean sans Peur, duc de Bourgogne.

En 1534, les Sallenôve entreprennent de moderniser leur château pour lui donner l'aspect qu'il a encore au-jourd'hui.

En 1536, lors de l'invasion du duché de Savoie par la France et par Berne, Alexandre de Sallenôve arrête les Français juste au pied de son château, au passage des Usses.

Le dernier de la lignée, Charles de Sallenôve, est gentilhomme ordinaire de Charles-Quint. Il s'établit aux Pays-Bas, où il meurt après avoir légué le château de ses ancêtres, ainsi que le château de Marlioz, à Pierre de Montluel, en 1563.

En 1579, la veuve de celui-ci cède Sallenôve et Marlioz au duc Emmanuel-Philibert qui les inféode, en 1584, à un seigneur bourguignon, Simon Marmier, sire de Moissy qui sera tué par les Genevois à la bataille de Plan-les-Ouates, le 3 Juin 1589. Le 19 Juin suivant, une conférence se tient au château de Sallenôve pour tenter d'éta-blir la paix entre la Savoie et les Suisses. Les députés de la République de Berne y rencontrent le comte de Challant, représentant le duc de Savoie.

En 1602, Charles de Gontaut, duc de Biron, gouverneur de Bourgogne et maréchal de France, est au château de Sallenôve. Il y rencontre, dans le plus grand secret, des agents du duc de Savoie et du roi d’Espagne par lesquels il se laisse convaincre de trahir Henri IV. C’est encore au château de Sallenôve que les Espagnols lui apportent les 500 000 écus convenus comme prix de sa trahison. Le complot sera découvert et Biron sera exécuté à Paris.

La nièce de Simon Marmier ayant épousé Gaspard de Livron, les châteaux de Sallenôve et de Marlioz finissent par échoir à la Maison de Livron en 1651. Leur sort ne cessera d'être commun jusqu'au début du XXe siècle, mais leurs propriétaires successifs résideront de préférence à Marlioz, entièrement rénové par les Livron en 1673.

En 1753, Jeanne-Reine de Livron épouse François Malivers à qui elle apporte Sallenôve et Marlioz. Louise-Catherine Malivers ayant épousé un Pingon, son fils, Amédée-Gaspard de Pingon hérite des deux châteaux en 1773. Officier dans l'armée sarde, chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, il sera incarcéré à Cham-béry, puis à Paris, durant la Révolution française. A sa mort, en 1823, il lègue Sallenôve et Marlioz au comte Eugène de La Prunarède, son beau-frère.

Celui-ci se sert du vieux donjon de Sallenôve comme d'une carrière de pierres pour construire l'église paroissiale de Marlioz. Son épouse, Adèle Quarré de Chellers, duchesse de Fleury, donne au château de Sallenôve la gloire d'accueillir Franz Liszt. Ruiné par la construction de l'église de Marlioz le comte de La Prunarède est exproprié en 1850. Sallenôve et Marlioz reviennent à un prêtre du Pas-de-Calais, l'abbé Edouard Scott.

En 1873, les deux châteaux sont mis en vente aux enchères et sont achetés par Jean Daudens de Frangy. Le château de Sallenôve sera revendu à Monsieur Emile Schurch qui entreprend de le restaurer soigneusement à partir de 1930. Sa fille, Madame Eardley-Schurch, propriétaire actuelle, a poursuivi ces travaux en consolidant le mur d'enceinte et en refaisant les toitures.

Description

Plan de Sallenôve d'après les sources

Le gros donjon carré, remontant au XIIe siècle, porte le nom de Tour de César.

Il est en ruine depuis la Révolution. Au XIXe siècle, le comte de la Prunarède s'en est servi de carrière pour construire l'église de Marlioz.

La façade d'entrée, où l'on voit une belle fenêtre Renaissance, était surmontée d'une bretêche dont subsistent les mâchicoulis. Elle est encadrée par la Tour de César et une grosse tour carrée comportant une curieuse fenêtre à meneaux, disposée en angle.

Sur la petite cour intérieure donne la cuisine dont le puits est situé dans une cave attenante. L'escalier et la chapelle en étage sont voûtés d'ogives. On accède à la chapelle par une galerie à loggias du XVIe siècle.

Le gros corps de logis situé à l'extrémité nord du château est également du XVIe siècle et possède de belles salles. Le château de Sallenôve est précédé par une vaste basse-cour fermée par un mur d'enceinte contre lequel prenaient appui le four et des communs, aujourd'hui démolis. L'angle occidental de ce mur d’enceinte était occupé jadis par une tour à deux étages sur rez-de-chaussée, dont les ogives rayonnaient d'un pilier central.

Photo de Sallenôve vers 1930 d'après les sources

Sources fournies par Nano.M:

- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath

- Panneau trouvé sur le site


Photos:

- Jimre (2010)

- Nano.M (2023)

Posté le 15-12-2021 11:02 par Jimre