Crest
Crest
La vallée de la Drôme permet de pénétrer de celle du Rhône vers le centre des Alpes. A une vingtaine de kilomètres au sud-est de Valence se dresse un formidable donjon rectangulaire, haut de 45 mètres, reconstruit au XIVe siècle sur une souche du XIIe siècle.
Il jaillit au bout d'une crête dominant d'un côté la ville et la vallée de la Drôme, de l'autre les premiers glacis annoçant le Vercors.
La vue s'etend à son sommet, de part et d'autres, sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le donjon est assez vaste(32mx20m) pour constituer à lui seul une forteresse et une résidence.
Sa face nord orientale aveugle présente aux plateaux voisins un mur bouclier dépassant le sommet du donjon.
Source: "L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen-Age" par André Chatelain.
Posté le 27-01-2013 18:57 par Jimre
CREST
Disputée depuis le XIIe siècle entre l’évêque de Die et le comte de Valentinois, la ville de Crest doit sa célébrité à la tour imposante qui domine la ville. Son blason en témoigne : « D’azur(bleu) à la tour de Crest d’or, maçonnée et portillée de sable( noir), posée sur une terrasse de sinople(vert) chargée d’une lettre C gothique d’or et au chef d’argent chargé de trois E retournés de gueule rouge ».
En réalité, la tour que l’on observe aujourd’hui ne
représente qu’une partie, la plus monumentale, d’un ensemble de trois châteaux
qui se succédaient sur la crête du rocher qui contrôle l’accès de la Drôme, au
débouché des montagnes.
Ils furent construits et démantelés entre le XIIe et le XIVe
siècle au rythme des conflits médiévaux.
Le siège le plus célèbre eut lieu encore une fois durant la
croisade contre les Albigeois en 1217 : le comte de Valentinois, allié du
comte de Toulouse, dut capituler devant les troupes de Simon de Montfort.
La réunion en un seul château est due aux comtes de
Valentinois, devenus les seuls propriétaires au milieu du XIVe siècle.
La tour « vieille »parce que la plus ancienne et
la seule au XIIe siècle, et la tour Croton, reposaient directement sur le
rocher. A l’est et appuyée sur le mur bouclier fut construite la tour « Neuve ».
Les comtes de Valentinois englobèrent ces trois tours dans
une seule muraille et l’ensemble fut surélevé en plusieurs phases.
Le résultat en fut une formidable forteresse, la plus
importante entre Rhône, Alpes et Méditerranée.
Sa principale fonction était de servir de coffre-fort aux
réserves vivrières du comte. Un four banal ainsi qu’un moulin banal y furent
recensés au début du XVIe siècle lorsque le comté de Valentinois et de Diois
est définitivement rattaché à la couronne de France.
Seule la tour a échappé à la démolition ordonnée par Louis
XIII et Richelieu ? en 1633.
Utilisée seulement comme prison par la suite, elle a enfermé
les protestants pourchassés par la révocation de l’Edit de Nantes(1685) ainsi
que divers prisonniers, victimes de l’arbitraire royal.
Après la Révolution, y séjournent déserteurs, bandits ou émeutiers, ces derniers particulièrement nombreux à la suite de l’insurrection de 1851 contre Napoléon III. Sur les murs, de nombreux graffitis témoignent de ce sinistre univers carcéral à l’abri de ces puissantes murailles.
Source:
"Les châteaux de la Drôme, Fortifications et palais", éditions Le Dauphiné.
Photos:
- Jimre (2013, 2017, 2020)
- Photos du château, création artisanale en tuile canal réalisée par DBourry (2020)
Posté le 29-01-2012 12:36 par Jimre































