Aujac
DÉCOUVERTE D’UN PONT-LEVIS AU CHÂTEAU
Article aimablement fourni par Marlène et Gilbert Léautier
Contact presse château d’Aujac:
Marlène Rigal-Pouget: 0686662066 ou 0687346095
www.chateau-aujac.org
« L’esprit du château-fort, c’est le pont-levis » René Char
1-LE SITE DE LA DÉCOUVERTE
Surnommé « la sentinelle des Cévennes », le château du
Cheylard d’Aujac dans le Gard, du haut de son promontoire à 600 m d'altitude,
fait face au Mont Lozère. Sur sa motte en éperon barré, il est situé au nœud de
trois départements, Gard, Lozère, Ardèche. À cette position de carrefour
s’ajoutent trois singularités. Sa situation en sommet de vallée en fait le plus
haut lieu de tous les châteaux de la Haute vallée de la Cèze. Ensuite, il est
le seul à ne pas être au bord de l’eau, à occuper une position excentrée
vis-à-vis de la rivière. Cette spécificité s’explique par son ancienneté. Avant
d’être un château, ce fut d’abord un site occupé de tout temps, de la
préhistoire aux Gallo-romains. Enfin, parmi tous les châteaux de son époque,
c’est le dernier à avoir échappé, en grande partie, à la ruine, ce qui lui
permet d’être encore habité aujourd’hui. Ici, depuis le Moyen-âge, le feu ne
s’est jamais éteint et brûle encore de nos jours. Cette présence quotidienne,
alliée à une activité permanente de recherche, en réseau avec des partenaires
universitaires, facilite et explique le nombre constant des découvertes
effectuées.
2-DES TEXTES À LA
DÉCOUVERTE
L’existence de ce pont-levis, exemple rare en zone de
montagne, n’a pas été une surprise. Cette présence était connue et attestée par
deux textes du XVIIIème siècle, qui se recoupaient à 20 ans d’intervalle. En
1736, un rapport du Marquis de Trinquelage, en faisait mention. « Le Chayla qui
est éloigné d’Aujac d’environ 400 toises, tirant vers le levant est un château
flanqué de deux tours avec meurtrières, pont-levis et autres fortifications
bien bâti et ancien puisqu’on trouve qu’il était construit en 1200. » En 1756,
un mémoire du curé d’Aujac, confirmait cette information. « Le château du
Chayla qui a titre de baronnie est un château bien baty, flanqué de deux tours
avec meurtrières, pont levis et autres fortifications. Il fut construit avant
1200. » La disparition de ce pont-levis advint à la Révolution française. Les
décrets de l’époque préconisaient la destruction de tous les signes féodaux,
avec dans la liste, l’arasement des tours et la suppression des ponts-levis.
L’achat du château en 1794 pour le transformer en ferme acheva le travail d’oubli.
En effet, tout oppose logique militaire et logique civile. Les contraintes
imposées par ce pont-levis contrariaient le bon fonctionnement d’une
exploitation agricole. Suite au comblement du pont-levis, l’entrée du château
et son couloir d’accès furent donc définitivement nivelés après 1834.
3-UNE FUITE D’EAU PROVIDENTIELLE
D’Archimède à Galilée, de Christophe Colomb à Charles
Goodyear, d’Alexander Fleming à Louis Pasteur et Marie Curie, il est bien connu
que les découvertes doivent autant au hasard qu’aux recherches. Cette
constatation porte aujourd’hui un nom : la sérendipité. Pour le sourire, c’est
l’art de « chercher une aiguille dans une botte de foin et en sortir avec la
fille du fermier. » (Julius H. Comroe). Le 3 mars 2016, la rupture d’une
canalisation d’eau sous pression entraîna une inondation devant le portail du
château d’Aujac. Cette violente fuite d'eau pouvait gravement endommager les
fondations comme les maçonneries et avoir des effets catastrophiques,
susceptibles d’entraîner de graves désordres et la ruine des parties affectées.
Au surplus, ce dégât des eaux pouvait être d’autant plus dangereux que sous le
geyser créé par cette canalisation rompue, était enterré, en profondeur, un
réseau de gaines électriques. L’urgence obligea donc non seulement à réparer le
circuit d’eau mais à vérifier si en dessous l’inondation n’avait pas altéré
soit les fondations, soit les canalisations électriques. Cette intervention de
sauvetage entraîna la découverte fortuite d’une douve sèche de pont-levis,
fosse avec escarpe, pente qui regarde la campagne et contrescarpe maçonnée en
face. Malgré les travaux d’adduction d’eau et d’électricité, malgré le
sinistre, par miracle, l’ouvrage était encore intact. Cette découverte fut
signalée en priorité au service départemental de l’architecture et du
patrimoine du Gard, aujourd’hui UDAP
(unité départementale de l’architecture et du patrimoine du Gard) avec qui les responsables
du château d’Aujac sont habitués, de longue date, à travailler en liaison
étroite. Le 7 avril, monsieur Jean-Baptiste Guggisberg, nouveau responsable du
secteur, était présent sur site.
4-UNE DÉCOUVERTE EXCEPTIONNELLE
Si la castellologie, discipline de l’étude des châteaux, née
en 1960, a considérablement accru la réflexion sur les fortifications, dans ce
bref demicentenaire, consacré surtout aux grands sites, nul ne s’est encore
penché, faute de temps, sur des monuments plus modestes comme le château d’Aujac.
Au surplus, les compétences en ponts-levis sont maigres, tant ce sujet est
pointu et ce domaine rarement étudié. Depuis l’étude de Robert Bornecque «
L’évolution des ponts-levis du XVIème au XIXème siècle » (1982) les
communications sur les ponts-levis ne sont pas légions. Les travaux et
spécialistes du sujet font défauts. Et pour cause ! Les cas à observer, et
encore en place, sont rares. Outre cette singularité, la seconde originalité du
pont-levis du château d’Aujac est d’avoir encore conservé les vestiges de son
système de bascule avec ses tourillons, chevilles de fer qui servaient de
pivot, avec en plus l’axe d’essieu du tablier de ce pont, avec enfin les
pierres trouées, dîtes crapaudines, où s’emboîtait le mécanisme.
Pour donner une idée de l’importance de ces pièces de musée,
la seule représentation connue d’un tourillon, est un relevé d’Eugène Emmanuel Violletle-Duc,
dessin qui date de 1854-1868 et figure dans le « Dictionnaire raisonné de
l’architecture française du XIème au XVIème siècle ». La troisième information
apportée par ce pont-levis a été de confirmer l’existence d’un sas d’entrée à
ciel ouvert, long vestibule d’accès, couloir de défense qui fonctionnait en
cul-de-sac et précédait l’ouvrage. Ce sas d’entrée à ciel ouvert était connu
par les textes (1804) et par des plans (1834) mais il avait lui aussi disparu.
Il permettait, avant d’entrer dans le château, d’immobiliser et de contrôler
l’arrivant entre deux portails distants de quatorze mètres. Le visiteur qui se
présentait était obligé d’avancer à découvert, en présentant son flanc droit,
le côté inverse du bouclier, selon le principe de Vitruve, architecte romain
(1er siècle av.J.-C), auteur de « De Architectura ». Au surplus, dans cette
ruelle conçue comme une impasse, l’arrivant dans cette zone filtre était à la
merci d’une série de meurtrières et d’ouvertures axées sur son passage. Ce système
d’architecture de défense est considéré comme une typologie rare et peu
répertoriée. Dans la diversité des châteaux en France, l’intérêt de chaque site
est d’offrir son cas particulier. « L'un
des caractères les plus frappants de l'art comme des mœurs du moyen âge, c'est
d'être individuel. Si l'on veut généraliser, on tombe dans les plus étranges
erreurs, en ce sens que les exceptions l'emportent sur la règle; si l'on veut
rendre compte de quelques-unes de ces exceptions, on ne sait trop quelles
choisir, et on rétrécit le tableau. » Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. La
découverte effectuée au château d’Aujac apporte donc un jalon de plus dans une
discipline pour l’instant encore fragmentaire.
5-DES ROIS MAGES AUTOUR D’UNE DÉCOUVERTE
« Il faut vous
féliciter pour l’enthousiasme entraînant avec lequel vous impulsez les travaux
de recherche et de conservation des trésors que recèle votre château.» Seul
auteur à avoir consacré un ouvrage aux ponts-levis, Robert Bornecque, Agrégé
d’histoire, Docteur d’état, prit la peine d’envoyer une lettre manuscrite aux
découvreurs. Si son âge, 90 ans aujourd’hui, ne lui permettait plus le
déplacement, avec humour et gentillesse, il répondit en parrain de l’aventure.
« Je forme des vœux énergiques pour le succès de votre entreprise. » La
première à arriver sur site, dès le 9 avril, fut Catherine Hébrard-Salivas, Université
Bordeaux-Montaigne, Docteur d’état, spécialiste du verre, qui n’hésita pas à
entreprendre le voyage Bordeaux-Aujac et à rester quatre jours sur place. Elle
prit en charge, pour une future communication, une partie du mobilier trouvé
dans la douve ainsi que les autres verres découverts au château d’Aujac. Les
seconds à venir sur place furent Nicolas P.Baptiste, Doctorant-chercheur
Université de Savoie, Fonds de recherche Morges (Suisse), Consultant Collection
Joubert-Musée Masséna de Nice et Soline Anthore, doctorante Université de
Grenoble et de Venise, qui vinrent du 15 au 16 mai. Le troisième à se déplacer,
du 17 mai au 18 mai, fut Max Josserand, administrateur du Centre de
Castellologie de Bourgogne, chercheurindépendant, auteur d’articles et de monographies
sur les ponts-levis et passionné du sujet depuis 30 ans. Les quatrièmes à venir
seront deux professeurs de l’Université Paul ValéryMontpellier 3, Géraldine
Victoir et Vincent Challet, l’une Maître de conférences en histoire de l’art
médiéval, l’autre Maître de conférences en histoire médiévale, attendus pour
les 23 et 24 mai. D’autres chercheurs-universitaires seront présents sur le
site dès cet été. Ainsi Jean-michel Poisson, archéologue, Maître de conférences
à l’E.H.E.S.S de Lyon. De même Alain Kersuzan, docteur en histoire et
archéologie médiévale, Chargé de cours, Université Lumière Lyon 2. Cette
mobilisation, qui n’est pas si fréquente, mérite d’être soulignée.
6-LA RECONSTITUTION DU PONT-LEVIS
La discipline des ponts-levis étant encore en genèse, les
textes seuls ne suffisent pas à en expliquer le fonctionnement, d’autant plus
que les tentatives d’essais et les modèles furent multiples. En 1982, Robert
Bornecque concluait son étude par cette constatation : « Les innombrables
inventions destinées à améliorer la manœuvre des pontslevis (et dont nous
n’avons énuméré que les plus marquantes), tendraient à prouver que le problème
n’avait pas reçu de solution satisfaisante ! Autrement, l’on n’eût pas pris tant de peine pour en
chercher d’autres ! » Il y a eu au cours des siècles mille essais de pont-levis
sans jamais pouvoir s’arrêter à aucun modèle. Le vice fondamental vient du
principe et des matériaux, bois et fer, périssables. Cette forme de défense
avait son sens en temps de guerre mais les temps de paix étaient plus longs.
Utiles en cas de danger, les pont-levis étaient une contrainte d’entretien au
quotidien et compliquaient le reste du temps la vie de tous les jours. Le fer
rouillait, le bois pourrissait, et au bout de quelques années le système de
levage se voilait et dysfonctionnait. La précision des jointures et de
l’équilibre qu’impliquait le bon fonctionnement du mécanisme ne résistait pas
aux intempéries. À l’usage les ponts-levis avaient plus finalement une valeur
symbolique, ostentatoire, qu’une fonction utile. Pour interpréter correctement
le fonctionnement du cas particulier offert par le pont levis du château
d’Aujac, la seule méthode concluante sera donc de le reconstituer.
C’est à cette archéologie expérimentale que va maintenant se consacrer l’équipe du château d’Aujac, qui a la chance d’avoir parmi ses membres un ingénieur charpentier, Jean Roux d’Aujac et un forgeron, Olivier Diaz de Molières-surCèze. Cette expérimentation, prévue de mi-mai à mi-juillet, permettra de vérifier sur le terrain la réalité des textes et des traces. Si les résultats correspondent aux attentes, les visiteurs de cet été pourront entrer dans le château par un vrai pont-levis en parfait état de marche. Toutefois, merci de ne pas demander à chaque visite l’effort de la manœuvre à nos compétentes et jolies guides, sinon elles finiront l’été en athlètes de foire.
Posté le 04-06-2016 13:51 par Jimre
Pont-levis découvert à Aujac
Voici la retranscription d'un Article d'Adrien Boudet paru sur le site du Midi Libre concernant une découverte exceptionnelle, dans le château, situé à 600 m d'altitude, d' Aujac.
"Il y a des malheurs qui ressemblent à des bénédictions. Quand, le 3 mars dernier, un "mini-geyser" jaillit dans la cour d'entrée du château d'Aujac suite à une rupture de canalisation, Marlène Rigal et Gilbert Léautier sont d'abord furax. L'eau sous pression peut gravement endommager les fondations comme les maçonneries et avoir des effets catastrophiques. Bref, il va falloir réparer la fuite, descendre jusqu'à Bessèges - 16 km - pour trouver la pièce adéquate, puis remonter. Mais c'est lors de la réparation du tuyau, enterré en profondeur au-dessus d'un réseau de gaines électriques, que les châtelains disent avoir fait une extraordinaire découverte : "On a du gratter un peu, retirer des pierres, et on a découvert qu'il y avait une fosse avec escarpe, et une contrescarpe maçonnée qui lui faisait face." Cette fosse, qui va jusqu'à 2, 20 m de profondeur, est en réalité une douve sèche de pont-levis, celui-là même qui était mentionné dans des textes de 1736 et 1756 (lire ci-contre), avant de tomber dans l'oubli. "Dans la tradition familiale, on ne parlait pas de pont-levis, explique Marlène, dont les aïeuls avaient acheté le château en 1794. Il n'y avait aucune trace pouvant laisser penser qu'il y en avait un, à part un portail en pointes de diamant."
"Dans la tradition familiale, on ne parlait pas de pont-levis. Il n'y avait aucune trace pouvant laisser penser qu'il y en avait un"
Tombé dans l'oubli
Deux textes faisaient état d’un pont-levis à Aujac. Celui du Marquis de Trinquelage d’abord, qui en 1736 parlait du "Chayla d’Aujac (...), un château flanqué de deux tours avec meurtrières, pont-levis et autres fortifications (...)". Celui du curé d’Aujac ensuite, vingt ans plus tard, vantant ce "château bien baty (...) avec meurtrières, pont-levis et autres fortifications."
Mais la Révolution française passa par là et, plus jamais, on n’entendit parler du pont-levis du château d’Aujac. "Les décrets préconisèrent la destruction des signes féodaux avec, dans la liste, l’arasement des tours et la suppression des ponts-levis", raconte Marlène Rigal-Pouget.
Ce portail en pointes de diamant, resté en place jusqu'au début XXe, était en réalité l'entrée principale de l'enceinte du château. Il ouvrait sur une ruelle qui, en angle droit, débouchait sur un pont-levis donnant accès à l'intérieur du château. Le pont a laissé d'autres traces que sa douve. On a retrouvé une cheville de fer qui s'encastre aisément dans les crapaudines les pierres trouées, elles aussi intactes où s'emboîtait le mécanisme. On a également récupéré l'axe d'essieu du tablier de ce pont, en très bon état.
En levant la tête, deux trous apparaissent au-dessus de la porte d'entrée, longtemps pris pour des meurtrières. C'est par ceux-ci que descendaient les cordes du pont-levis (plus probables que des chaînes, au vu notamment de l'usure de la pierre). Rapidement, les experts ont accouru, depuis Nîmes, Montpellier, Bordeaux, ou la Suisse pour se rendre compte (1). Pour Max Josserand, administrateur du centre de castellologie de Bourgogne, l'un des très seuls spécialistes nationaux des pont-levis, la découverte est rarissime : "On a en France des milliers de traces de pont-levis à flèches, mais seulement quelques vingtaines de pont-levis à treuil et à cordes."
Comment marchait exactement ce pont-levis ? Quelle est sa datation exacte ? Les historiens vont continuer de défiler au château pour essayer d'affiner la recherche.
En attendant, Gilbert Léautier et Marlène Rigal ont déjà fait appel à un menuisier et un forgeron (lire ci-dessous) pour reconstituer le pont-levis, qui devrait être inauguré mi-juillet. Le public devrait venir nombreux. "Le pont-levis a une grande importance dans l'imaginaire. Il appartient au rêve. On en a tous un en tête", suggère Gilbert Léautier. Quand les fuites d'eau débouchent sur des rêves...
(1) On citera entre autres Jean-Baptiste Guggisberg, de l'unité départementale de l'architecture et du patrimoine du Gard, Catherine Hébrard-Salivas, de l'université Bordeaux-Montaigne, Nicolas Baptiste, de l'Université de Savoie, Soline Anthore, des universités de Grenoble et Venise. Des chercheurs montpellierains, bordelais ou lyonnais arrivent...
Une forteresse difficile à prendre
Le château du Cheylard, à Aujac est surnommé la sentinelle des Cévennes. Il se trouve au Nord du Gard, aux confins de la Lozère et de lArdèche. Des frontières qui, à peu de choses près, étaient calquées sur des frontières semblables, au cours de l’histoire. Ce qui explique la présence d’une succession de châteaux sur la Haute Vallée de la Cèze. Le château du Cheylard se trouve à 600 m d’altitude. "Il semble que les châteaux de montagne n’avaient généralement pas de pont-levis, remarque Gilbert Léautier. Celui-là si." On peut donc considérer que le château du Cheylard était particulièrement bien défendu. Précisions que la douve du pont-levis d’Aujac était sèche, elle ne contenait pas d’eau."
Posté le 25-05-2016 20:19 par Jimre
Aujac
LE CHÂTEAU DU CHEYLARD D’AUJAC
Sentinelle de trois Cévennes : Gard, Lozère, Ardèche, le château médiéval du Cheylard est situé sur la commune d’Aujac (Gard 30450).
Assis sur un promontoire, du haut de son éperon barré, cet ensemble castral surplombe la départementale D51, qui traverse l’Ardèche et relie Saint-Ambroix (Gard) à Villefort (Lozère).
C’est le point culminant de la Haute Vallée de la Cèze à 600 mètres d’altitude.
HISTORIQUE
Né à la charnière du XIIème au XIIIème siècle, par la volonté de l’évêque d’Uzès et de Bernard d’Anduze, le Cheylard d’Aujac est mentionné en 1211 « bastida nova quae vocatur Caslar ».
Mariage du glaive et de la crosse, il contrôle l’un des principaux axes des communications Nord-Sud au Moyen Âge, le « val Cizarencha ».
Victime collatérale de la croisade des Albigeois et de la pénétration royale dans le midi de la France, en 50 ans son destin bascule.
Entre 1254 et 1308, l’Histoire lui enlève route et pouvoir.
Au XIVème siècle, il sera vendu à des seigneurs locaux, les Cubières.
À l’occasion des Guerres de religion, il retrouve une importance provisoire.
En 1609, il est érigé en baronnie pour services rendus au roi de France.
Racheté en 1805 par ses métayers, les Rigal, il restera habité par la même famille jusqu’à aujourd’hui.
Protégé par sa petite taille, sauvé par son isolement, à l’abri dans l’oubli, il est le dernier témoin du Moyen Âge encore debout et en vie dans la Haute Vallée de la Cèze.
CHÂTEAU ET DÉPENDANCES
L’existence d’un château et de son village castral sur le même site est un exemple rare de conservation.
Soit au cours des siècles en s’agrandissant, le village absorbe le château jusqu’à disparition.
Soit le château se développe au détriment du village.
L’un a toujours servi de carrière de pierres à l’autre.
Ici, l’annexe du château a été préservé et le hameau du Cheylard restitue au monument sa dimension humaine.
Chapelle, colombier, clède, ferme, fontaine, forment une basse-cour insérée au pied des remparts. Ces bâtiments, encore actuellement en usage, participent à la vie d’un site où le feu ne s’est jamais éteint.
RESTAURATIONS
Inscrit depuis 1949 à l’Inventaire des Monuments Historiques, le château d’Aujac a bénéficié de plusieurs campagnes de restauration de 1998 à 2003 pour sauvegarder son donjon résidentiel et son hameau castral du Cheylard.
Ces travaux ont été réalisés avec le concours de l’Europe, la Fondation du Patrimoine, la Région Languedoc-Roussillon, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Parc National des Cévennes, la Direction régionale de l’Environnement, le Conseil Général du Gard, sous la maîtrise d’ouvrage de l’Arrca (Association de recherches et restaurations du Cheylard d’Aujac).
UN CHÂTEAU POUR DEMAIN
L’été aux visiteurs, l’hiver aux chercheurs.
Depuis 20 ans, objet d’un programme de valorisation scientifique, culturelle, économique et touristique, le château d’Aujac animé conjointement par une Association et ses propriétaires, suscite dans le public un intérêt de plus en plus croissant.
Géographiquement excentré, il a su préserver son identité et constitue un réservoir de découvertes pour les chercheurs de demain.
OUVERTURE
Du 10 juillet au 20 août : tous les jours, sauf lundi, de 14h à 19h
Hors-saison : tous les dimanches et jours fériés de 14h à 18h.
Ouvert toute l'année, pour les groupes sur réservation (15p).
Fermeture annuelle de Toussaint à Pâques
Accueil polyglotte, visite extérieure autonome, visite intérieure guidée, animations pour les scolaires : ateliers parchemins, blasons, conteur, forgeron…
Parkings gratuits au pied du site, parking handicapés aux portes du château.
TARIFS
Adultes/6€, enfants/4€, groupes/5€
CONTACT
Adresse: Château du Cheylard d’Aujac
30450 Aujac
tel: - 04 66 61 19 94
- 06 86 66 20 66
Site internet: http://www.chateau-aujac.org
E-mail: lechateau.aujac@gmail.com
Le château est une Propriété privée – animé conjointement par les propriétaires et l’Association Entracte (association loi 1901)
VOIR AUSSI :
Sur chaîne Youtube :
http://www.youtube.com/channel/UCZDyp8iEjmKGOAT5L3WCPqg
Sur Facebook :
http://fr-fr.facebook.com/pages/Château-du...dAujac/263509297119988
PHOTOS:
- aimablement prêtées par Marlène et Gilbert Léautier
- Jimre (2015)
Posté le 26-01-2015 19:33 par Jimre






















