Esparron de Verdon

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Esparron de Verdon

Le quartier des ruines de Vière

« Vière », le vieux village, est une agglomération fortifiée d’origine médiévale, à l’époque où se protéger des guerres et des pillages était vital. Elle constitue la partie basse du village primitif d’Esparron-de-Verdon, établi sur un éperon rocheux au-dessus de la vallée du Sorbiou (ou ravin d’Albiosc), qui rejoint le Verdon un peu plus bas, au lac.

A l’abri du rempart, rues, places, ilots et habitations sont rassemblées autour de l’église Saint André, sous le château sommital (première mention en 990). Le donjon, édifié au XIIe siècle a été complété de différents corps de bâtiments jusqu’au XVIIe siècle.

Dans une étude menée en 1725 par l'état civil, il est noté : « le quartier Vière et le château […] Il y a trois rues horizontales sous le château, réparties selon la pente et parallèles au rempart au-dessus de la rivière. Elles desservaient les maisons par le haut et par le bas. Elles avaient pour nom la rue la plus haute, la rue seconde et la rue la plus basse. La rue la plus haute était habitée par les notaires et les avocats ».

La rue seconde menait d'un côté au parvis de l'église Saint-André et se terminait, de I’ autre, en impasse ou en sentier vers le terroir sud du village. Les façades des maisons habitées évoquent ce qui pouvait exister... 

Le rempart de Vière protégeait la ville en période Solide muraille de plus d'un mètre d'épaisseur, bâtie soigneusement en pierres disposés en lits horizontaux assez réguliers, elle accueillait certainement un chemin de ronde avec Créneaux et merlons avec archères, peut-être équipée d'un hourd (tunnel sommital en bois munis de fenêtres de tir).

A cette période, le bourg fortifié abritait sans doute la plupart des villageois. L'espace défendu, exigu, rassemblait les maisons autour de l'église et sous le château. L'ensemble était desservi par des rues.

Cependant, la plupart des ruines sont plus tardives, des habitations reconstruites au XVII et XVIIIe siècles après la période de presque abandon des XIV et XVe siècles et le réaménagement du rempart au XVIe siècle.

Cela explique la construction des façades sur le rempart lui-même, et non en retrait comme sa défense le demandait auparavant.

Enfin, à l'intérieur même de l'enceinte, des caves voûtées ont été reconstruites ou réutilisées : la moindre mètre-carré était occupé et rendu utile !

La petite cité médiévale a connu une période de presque abandon au XIVe et XVe siècle puis le quartier a été réinvesti au XVIIe et XVIIIe siècles.

Dans le même temps, Esparron-de-Verdon s’est étendu sur la colline en face, le quartier de l’Hôpital, puis au XXe siècle, sur celle plus à l’ouest, le quartier de la Chapelle.

L’exode rural au début du XXe siècle et le dépeuplement des campagnes ont conduit à l’abandon et la ruine de cette partie du bourg, la moins bien exposée au soleil hivernal. Ce sont maintenant ce qu’on appelle les ruines de Vière.

A la fin des années soixante, le barrage sur le Verdon a transformé la bourgade perchée et isolée en une cité lacustre très appréciée des estivants.

Au début des années 2000, d’un chaos de murailles, la commune d’Esparron-de-Verdon a réhabilité les lieux pour les offrir à la visite. Les ruines ont été stabilisées et des parcours ont été aménagés pour arpenter les rues et pénétrer à l’intérieur des habitations.

La fontaine dite du château, à laquelle les habitants de cette partie du village venaient s'approvisionner, est liée à la présence du château. De nombreuses demeures seigneuriales possédaient leur propre alimentation en eau, le plus souvent sous la forme d'une citerne ou d'un puits.

Cette fontaine, a une particularité : accolée à l’enclos seigneurial, elle subvient aux besoins du seigneur et de sa maison : tournée vers la rue elle sert de fontaine publique.

Son importance a été soulignée, au XVIIIe siècle, par la construction d'un buffet classique : fronton triangulaire, corniche, pilastres. La fontaine devient ainsi un emblème pour le château dont elle décore l'entrée.

Sur la gauche, le lavoir est traité différemment. A l'opposé de la fonction ostentatoire de la fontaine, il est construit à l'écart du château et dissimulé derrière un mur, préservant à la fois l'intimité des lavandières et le prestige du lieu.


Sources:

- Article écrit d'après les panneaux trouvés dans le village pendant la visite.


Photos:

- Les Patouches (2023)

Posté le 30-05-2023 15:47 par Jimre