Saint Cyr au Mont d'Or

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Saint Cyr au Mont d'Or

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Histoire des Monts d'Or:

Lors du partage de l'Empire en 843 au traité de Verdun, les Monts d'Or, comme Lyon, le Lyonnais, le Beaujolais et toute la rive gauche de la Saône, entrent dans la Lotharingie, fusionnée en 870 avec le royaume germanique, puis l'Empire germanique.

Ils entrent ensuite dans l'éphémère royaume de Boson, couronné roi à Mantaille,de 879 à 887, puis dans celui de Bourgogne Cisjurane, par opposition au duché, puis dans celui de Bourgogne et d'Arles à partir de 933.

Louis l'Aveugle, fils de Boson, qui règne de 888 à 912, fait don des Monts d'Or à son ancien précepteur, Alwala, archevêque de Lyon de 895 à 906( l'évêché de Lyon étant devenu archevêché en 798), chef du nom et des armes d'une famille, les Mont d'Or. cette famille descend peut-être d'une branche illégitime de celle de Roland. L'Ile Barbe possédait d'ailleurs l'oliphant de Roland.

A la mort d'Alwala, son domaine est légué aux Frères de Saint Etienne de Lyon qui vont devenir les chanoines du chapitre de Saint Jean.

En 978, les terres de ce chapitre sont répertoriées par un nommé Ansterius, sous l'épiscopat de Burchard Ier. Le chapitre possède les territoires de Saint Cyr, Saint Didier, Limonest, Saint Romain, Couzon, Albigny, Curis, Saint Germain, Fontaines sur Saône et pour partie Poleymieux et Chasselay. Ces possessions sont donc largement majoritaires dans le Mont d'Or. Le reste se répartit entre les deux grandes abbayes lyonnaises, complétant une propriété presqu'exclusivement ecclésiastique: à l'Ile Barbe appartiennent Caluire, Collonges, Rochetaillée, Fleurieu et Neuville( Vimy); à l'abbaye d'Ainay, Cuire et pour partie Poleymieux et Chasselay.

En 1024, l'héritage de Rodolphe III le Faineant, dernier successeur de Boson, mort sans enfant, passe au Saint Empire germanique, ainsi appelé depuis 962.

Lyon et sa région s'y trouvent donc directement rattachés en 1030, l'Empereur Conrad II le Salique y reconnaissant comme souverain Burchard II, frère cadet de Rodolphe.

Mais cette souveraineté fait l'objet de contestations de la part de voisins également vassaux de l'Empire: les comtes du Forez et les sires de Beaujeu; et mêmes des comtes de Mâcon, vassaux des ducs de Bourgogne et donc des rois de France. Il en résulte des conflits armés que seul le traité de 1173 arrêtera. Dans ce traité, confirmé par le pape Alexandre III, Guy II de Forez cède tous ses droits sur Lyon et les fiefs qu'il avait pu revendiquer dans le Lyonnais à l'archevêque et à ses chanoines du Chapitre de Saint Jean. Ceux-ci prendront alors le titre de "chanoines-comtes".

A partir du XIIe siècle sont construits, souvent à l'emplacement de forteresses plus anciennes, ceux qu'on appelle aujourd'hui les "Vieux châteaux".

Histoire du village:

Saint Cyr au Mont d’Or, 1000 ans d’histoire.

984 : Saint-Cyr est nommée pour la première fois dans les possessions de l’église métropolitaine de Lyon : ecclésia Sancti Cirici, Eglise de Saint-Cire, que l’on trouvera écrit de différentes manières au cours des siècles : S. Ciricus villa, S. Ciricus, Saint-Cir, Saint-Cire, Saint-Cyre et Saint-Cyr.

1150 : construction du château. Le châtelain était chargé de la défense des habitants et de l’administration de la Justice qui relevait de la Juridiction des Chanoines Comtes de Lyon. Le dernier Seigneur mansionnaire du château de Saint-Cyr fut le Chanoine Prangins de Pingon de 1753 à 1790.

(Manse, mansionnaire ou mensionnaire on trouve les deux orthographes ; le seigneur mensionnaire était un comte de Lyon, c'est- à dire un chanoine ayant fait preuve d'au-moins quatre quartiers de noblesse,  tant de père que de mère. Il choisissait  un  capitaine châtelain  et un cellerier(économe); le châtelain était chargé de la défense des habitants et de la justice;  le Dr  Gabourd rapporte les textes de Duplain à ce sujet page 40 avec des exemples de sentences)

1306 : séjour du Pape Clément V du 12 février au 6 mars.

1341 : construction d’un premier ermitage au Mont Cindre joint à une chapelle placée sous l’invocation de Notre-Dame Reine des cieux.

1422 : après leur victoire sur les troupes de Charles VII, les Anglo-Bourguignons envahissent le Mont d’Or. Le château de Saint-Cyr est pillé et brûlé.

1573 : « St-Cire au mont d’or, l’église dans un fort, est situé au pied du Mont-d’or, abondant en bons vins, quelque peu de blés, foins et fruits et les plus belles et riches carrières à tirer grandes pierres de taille, à faire tables, marches et autres ouvrages d’architecture de tout le Lyonnais et y a plusieurs belles fontaines à Messieurs de St-Jehan » (Nicolas de Nicolay, Description de Lyon et du Lyonnais)

1628 : durant le terrible épisode d’épidémie de peste, les malades s’entassent dans une « Maison de tout le monde » au Canton-Charmant.

1642 : visite royale de Louis XIII le 2 juillet. Une grande fête est donnée aux Ormes.

1720 : au recensement, Saint-Cyr se trouve au premier rang des communes après Lyon. On compte 1 feu pour cinq personnes. Lyon : 7 780 feux ; Saint-Cyr : 406 feux.

1773 / 1776: Les Bourgeois de Lyon, fixés pendant l’été à Saint-Cyr, avaient demandé la franchise de toutes tailles et capitations. Les habitants ne voulant pas être les seuls à supporter l’impôt, Jean-Baptiste Defarge, vigneron, représentant les onze paroisses du Lyonnais, se rend à Paris auprès de Turgot pour défendre leur cause, et l’obtient.

(".... Les bourgeois de Lyon obtinrent en 1773 de Louis XV qu'ils seraient taxés  d'office par l’intendant  au lieu d'être imposés par les habitants du lyonnais. Or, l’intendant taxait les bourgeois sur le rapport de Messieurs les élus, parties intéressées, puisqu'ils étaient taillables. Aussi, en fait, les bourgeois ne donnaient que le tiers de la somme qu'ils auraient dus payer. Aussitôt 11 des principales paroisses du Lyonnais nommèrent pour  syndic   J.Baptiste Desfarge, vigneron à St-Cyr (ancêtre de Madame Marinette Raffin-Thomas) et lui donnèrent une procuration pour se rendre à Paris  et obtenir que les bourgeois fussent assujettis à la taille comme tout autre exploitant. Desfarges réussit auprès de Turgot et le 21 mai 1775. "  Duplain :  Les Bourgeois attaquèrent et il fallut attendre 1780 pour que Ranchon inscrive : les habitants ont imposé  les bourgeois à la taille et à la capitation et ils payent sans contrainte.)

Mme Thomas indique que son ailleul Défarge ou Desfarges est allé deux fois à Paris dont l’une à Versailles (elle possède les correspondances)

1782 : « La misère est grande, note l’abbé Ranchon. Il était l’an dernier 150 tailleurs de pierre ; ils ont renvoyé plus de la moitié de leurs ouvriers. »

1790 : le 25 février, Saint-Cyr devient un des quinze cantons de Lyon.

1793 : le 10 octobre, les Lyonnais contre-révolutionnaires menés par le général de Précy, fuyant la répression, font irruption à Saint-Cyr. A partir de décembre, Saint-Cyr au mont d’or devient Montcindre (ci-devant Cyr au mont d’or), jusqu’à l’arrêté des Consuls du 9 Fructidor de l’An IX (1801) qui fair réapparaître les anciennes dénominations. La commune est le siège de la municipalité de canton qui regroupe Saint-Rambert l’ile Barbe, Collonges, Caluire-et-Cuire, Saint-Didier-auMont d’Or, Ecully et Dardilly.

1793 : le 10 octobre, 200 lyonnais contre–révolutionnaires menés par le général de Précy  sont écrasés aux Ormes par l’armée républicaine. En décembre la commune prend le nom de Montcindre  (ci-devant St-Cyr -au -mont -d’or) jusqu’au 9 Fructidor de l’An IX (1801)

1803 : fondation d’un bureau de bienfaisance, installation du premier instituteur laïc.

1825 : la commune acquiert un plan cadastral (plan napoléonien).

1834 ? (archives municipales : 1844 plan de la maison école) construction  d’une mairie- école , place Charles De Gaulle.

1836 : démission du conseil municipal en protestation à la décision gouvernementale d’accéder à la demande d’annexion d’une partie de Saint-Cyr par la commune de Saint-Rambert-l ’Ile Barbe.

1859 : dans la nuit du 14 au 15 octobre, est commis au Canton Charmant le triple assassinat des Dames Gayet : Madame Défarge, 70 ans, sa fille Madame Gayet, 38 ans, et la petite Pierrette, 13 ans. Les trois coupables sont originaires de Saint-Cyr. Ils sont guillotinés sur la place de Saint-Cyr, le 17 août 1860, en présence d’une foule considérable.

1869 : inauguration de la place de la République, d’abord baptisée place Neuve.

1872 : bénédiction de la nouvelle église.

1878 : création d’une bibliothèque populaire.

1880 : création d’un bureau de Poste.

1891 : création d’un orchestre municipal.

1895 : construction du clocher de la nouvelle église.

1898 : arrivée du tramway à Saint-Cyr. Il fonctionne jusqu’en 1950 lorsqu’il est remplacé par des trolleys bus

1895 : Le testament de Nicolas Lassalle du 8 mars 1895 lègue la somme de 10 000 Frs à la commune de Saint Cyr, ‘’pour faire ériger une fontaine et un réservoir d’eau potable place de la Croix des Rameau au profit des habitants’’. La fontaine devait porter l’inscription : Fontaine Lassalle. Elle sera inaugurée en 1906 par Auguste Gouverne.

1906 : pourparlers pour l’éclairage électrique de la commune.

1911 : l’école laïque du Bourg est inaugurée le 27 août par Jean-Victor Augagneur, député du Rhône et ministre des Travaux publics.

1913 : demande de classer monuments historiques la tour féodale et le vieux clocher.

1914 : le conseil municipal fait un émouvant compte-rendu de l’appel du 2 août à la mobilisation de la population pour participer à l’effort de guerre [à vérifier]

1926 : installation du téléphone à la Mairie.

1931 : installation de la première pompe de distribution d’essence

1942 (1945 nouveaux statuts de l’école) : installation de l’Ecole Nationale de Police dans l’ancien pensionnat des Ursulines

1952 : inauguration de la fresque de Louis Touchagues à la chapelle du Mont-Cindre par P.Dumond

1954 : construction de la tour-relais du Mont Cindre

1966 : le 2 juillet la mairie s’installe dans la Maison donnée par testament par Jean et Catherine Reynier qui n’avaient pas d’enfants.

1969 : Entrée de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or dans la communauté urbaine de Lyon

1977 : inauguration du Stade des Combes et création du club de football

1984 : fête du millénaire de Saint-Cyr

1990 : Inauguration de la salle polyvalente de la Source et installation de la bibliothèque à la Source.

2003/ 2005 : Construction de la nouvelle école publique élémentaire de Champlong (les bâtiments préfabriqués de 1969 sont démolis)

2005 : Lors de la restauration de la salle des Vieilles Tours, découverte de fresques du XVe très abîmées par un piquetage au XVIIIe siècle.

2008 : Développement intercommunal de Saint-Cyr avec les Monts d’Or et le Val de Saône. Restauration complète du stade de football Saint-Cyr Collonges.

2009 : Classement des archives municipales stockées dans la mairie. Création du square Antoine Foret.

2010 : Généralisation du Haut Débit pour l’ensemble des habitants.

Le château de Saint Cyr:

C’est au XIIe siècle que le château de Saint Cyr aurait été construit, d’après le Baron Raverat. Il aurait remplacé une forteresse gallo-romaine. D’après les archives du chapitre de saint Jean à Lyon, ce fut Girin, à la fois sénéchal du chapitre de Lyon et abbé de l'Ile Barbe, qui le fit édifier dans la première moitié du XIIe siècle, tout comme ceux de Saint Romain et Couzon, Neuville et Rochetaillée, de l'autre côté de la Saône.

Il est décrit comme magnifique en 1150. L’emplacement était excellent, répondant aux normes d’établissement d’une forteresse avec par exemple, la présence, au centre du château, d’un puits d’eau claire, gros avantage en cas de siège et de points escarpés facilles à défendre.

Au cours du XIIIe siècle, Renaud II, comte du Forez et archevêque de Lyon de 1193 à 1226, le fit embellir en même temps qu’il construisit les châteaux d’Albigny, d’Anse, de Chasselay et de Saint Germain au Mont d’Or.

D'autres châteaux de la région sont construits à la même époque, comme Curis, Poleymieux, Limonest et Saint André à Saint Didier

Après sa mort, en 1230, le doyen du chapitre Pierre Bérard, à son tour aurait été très généreux avec le château et en aurait fait une demeure somptueuse. Aussi fut-il choisi, en février 1305, comme lieu de séjour pour le Pape Clément V, lorsqu’il quitta en hâte Lyon, après les troubles survenus après son élection. En effet, alors qu’il descendait du monastère Saint Just où avait eu lieu son sacre, sa mule tenue en bride par le roi de France Philippe le Bel, un mur du Gourguillon s’effondra sous le poids des spectateurs et le Pape tomba de sa mule. Une bataille s’ensuivit entre la garde du Pape et les milices lyonnaises au cours de laquelle le frère du Pape fut massacré. Clément V resta environ une vingtaine de jours à saint Cyr, publiant un traité, que l’on trouve de nos jours dans le registre genevois, entre le comte de Savoie et celui du Dauphiné.

Voici la traduction de cette transaction : Compromis passé à Saint Cyr, près de Lyon "entre Amédée, comte de Savoie et Nobles Jean et Guigue, Dauphins, par lequel ils soumettent à l’arbitrage du Pape Clément V qui est présent, tous leurs différends au sujet de leurs châteaux, territoires, injures et dommages. Ils lui reconnaissent le droit de prolonger les trêves existant entre les parties et ils promettent de se soumettre à la décision qu’il prendra sous peine de 10000 marcs d’argent fins ".

Le Pape prolongea d’un an la trêve qui devait se finir à la Saint Michel et prescrivit de nommer quatre soldats pour définir de nouvelles frontières entre les deux parties.

Le vieux château était nommé le Vingtain car le vingtième de la Dîme devait être employé à ses réparations.

Une description du château a été faite par l’abbé Duplain en 1891. Il s’est servi pour cela de deux rapports d’experts de 1382 et 1694 trouvés aux archives. Une maquette du château est maintenant visible sur demande dans une salle près de la tour.

Shéma du château Maquette du château

« Le château fort comprenait un quadrilatère protégé d’épaisses murailles crénelées avec machicoulis ; sa superficie était de 37 ares. On revoit encore nettement ce quadrilatère malgré les maisons accolées surtout à l’est. La défense était complétée par cinq tours :

-   La Grande tour, que l’on voit encore. D’une vingtaine de mètres de hauteur, elle devait être beaucoup plus haute à l’origine, de dix mètres  au moins. Au milieu du XVIIIe siècle, le curé Ranchon dit que cette tour menaçant de s’écrouler, fut découronnée de six mètres. En 1881, afin de permettre au conseil municipal d’y tenir son banquet triomphal après la laïcisation de l’école des Frères, le maire Claude Fouilloux l’aurait encore diminuée de deux à trois mètres. Ce donjon devait donc initialement avoir une hauteur de plus de trente mètres. C’était là que se tenait le guetteur qui s’il apercevait l’ennemi, sonnait l’oliphant. Sur un côté, le donjon présente encore un machicoulis.

-   Une tour carrée, dite à la Penelle, à l’angle sud-ouest au-dessous et à côté de la mairie ancienne ; son nom était dû à ce qu’il portait l’oriflamme du seigneur de Saint Cyr. Elle eut beaucoup d’autres dénominations, car elle dominait la place publique. On l’appelait encore la tour de la Girette, de la Geôle, et plus tard du Rattier et du Colombier.

-   Une tour carrée dite Tour de Vaux ou du Valier (de Valibus) à l’angle sud-est, au-dessus de la pharmacie actuelle.

-   Une autre tour carrée se trouvait à l’angle nord-est (Maison Jarry) ; elle se devine encore aujourd’hui.

-   Une dernière tour se trouvait aussi au nord, entre le donjon et l’entrée nord. Elle ne disparut complètement qu’en 1830. Elle bordait le cimetière de la vieille église du château.

 

Les façades du sud et de l’est présentaient autrefois, du fait du rocher à pic, une prédisposition naturelle de défense. Au nord et à l’ouest, il n’en était pas de même ; aussi, avait-on creusé au nord un grand fossé analogue aux douves des châteaux. Il fut remblayé en 1750 et on y planta des noyers dont le revenu était versé aux Luminiers( conseil de fabrique) de l’église.

Ainsi constitué avec ses cinq tours et ses remparts crénelés au bord d’un rocher escarpé, ce château devait avoir un aspect fort imposant( voir gravure).

Pour pénétrer à l’intérieur du château, il faut franchir les deux portes du XIIe siècle de style ogival qui ont conservé leur moyen de défense, c'est-à-dire le large orifice rectangulaire au sommet de la voûte, permettant aux défenseurs de déverser sur les assaillants toutes sortes de projectiles et de liquides.

En entrant par la porte du nord, on rencontrait d’abord à gauche les écuries, puis le cellier et le bûcher, enfin, la porte Renaissance ouvrait sur l’aumônerie.

De l’autre côté en entrant par la porte sud, on voit encore au-dessus de quelques marches de pierre, une vieille porte gothique surmontée du monogramme du Christ qui est très belle. C’était l’entrée des chambres de Justice. Au-dessous, c’était la prison. Le jardin de l’ancienne cure est bordé à l’est par un très grand mur, où l’on revoit une voûte murée correspondant aux restes de l’ancien bâtiment où la dîme du vin était entreposée. Il servait aussi de refuge pour le bétail et la population en cas de danger.

Les salles de l’Obéance(possessions du chapitre de Saint Jean) étaient les salles du premier étage de l’ancienne cure, un escalier de vingt marches y conduisait. Enfin, extérieurement au château, près de la Grande Tour, se trouvait le suel ou le blé devait être battu en public, la dîme du blé étant levée sur place. Depuis la construction du château de saint Cyr et jusqu’en 1380, époque où ils fortifièrent leur église, les habitants de Saint Didier étaient tenus d’y venir faire le guet  et devaient s’y réfugier en cas d’agression.

Ce château n’eut pas dans son histoire que le rôle glorieux d’abriter un pape. Il remplit aussi, à plusieurs reprises, un rôle défensif et protecteur pour la population. La guerre de Cent Ans fut en effet pour les campagnes une période cruelle. Les grandes compagnies, restes des armées françaises et anglaises, licenciées après les désastres de Crécy et de Poitiers, se répandirent en masse sur les provinces du Centre, semant la terreur et la dévastation. La population de Saint Cyr et de Saint Didier se réfugiait alors en hâte dans le château fort.

En 1358, le 4 Décembre, les bandes armées d’Arnaud de Cervole s’avancèrent sur Lyon. Le Chapitre s’émut et donna l’ordre à ses sujets de se réunir à Lyon pour se mettre aux ordres du Bailli de Macon. Le 25 Décembre, ordre fut donné aux châtelains de Saint Cyr, Couzon, Albigny, Saint Germain, de prendre les précautions nécessaires et d’obliger leurs hommes à se rendre au château pour y faire le guet nuit et jour, pour faire des stocks de vivre. Les châtelains devaient également inviter leurs vassaux à se tenir prêts à combattre les envahisseurs avec les gens du duc de Bourgogne et du Sire de Beaujeu.

Lyon, menacée, fut secourue par Jacques de Bourbon et par Henri de Monfalcon, avec ses Dauphinois. Les troupes royales vinrent assiéger Brignais où les routiers s’étaient retranchés. L’armée royale attaqua la ville mais elle fut stoppée par une grêle de projectiles. Les royalistes, stoppés dans leur élan s’embourbèrent dans les marécages, avec leurs chevaux lourdement chargés par les armures. Une attaque mit alors l’armée royale en déroute. Toute la noblesse lyonnaise y succomba. On nomme cette bataille, qui eut lieu le 6 Avril 1361, la bataille de Brignais.

Lyon se mit alors à réparer ses remparts, surtout sur la colline de Saint Just, la plus difficile à défendre. En Juin 1362, les bandes du Vivarais appelés aussi les Tuchins, coquins, ou Tard-venus remontèrent sur Lyon. C’est pourquoi le Chapitre de Lyon envoya au courrier d’Anse, l’ordre d’avertir les châtelains de Saint Cyr, Albigny et Saint Germain de se préparer au siège.

Saint Cyr fut attaqué par Petit Meschin, ancien déserteur de l’armée du roi, mais ne fut pas pris, étant bien défendu.

En 1364, les brigands étaient toujours dans la campagne lyonnaise ; ils recommencèrent peu après leurs pillages mais ne purent s’emparer de Lyon dont les remparts avaient été  réparés avec les pierres de la carrière de Curis au Mont d’Or.

Le 1er Novembre 1364, Seguin de Badefol s’empara d’Anse, place forte du chapitre qui commandait la Saône et la route de Paris. Il s’y installa, s’intitulant « Capitaine d’Anse pour le Roi de Navarre ». Les routiers, par toutes les terres du Chapitre, escaladaient et pillaient villes et châteaux. Ils amenaient leurs prisonniers à Anse, les gardant de longs jours et leur faisant subir la torture. La campagne lyonnaise était ainsi devenue un « désert » dit un document contemporain.

A ce moment-là, Lyon n’avait plus d’armée et les coffres étaient vides, les impôts ne rentrant plus. Il fallut en venir aux tractations et Saint Germain au Mont d’Or fut la première forteresse rendue, moyennant cinq cents florins. Le Pape Urbain V, en Avignon, aida Lyon et Seguin obtint, en dédommagement de son départ d’Anse, la somme de quarante mille florins, dont vingt-cinq mille furent à la charge du lyonnais et du mâconnais. Dans le livre de compte de Pierre Morestin, aux archives du Chapitre, Saint Cyr et Saint Didier furent taxés à hauteur de six fois vingt florins car elles n’avaient pas été pillées.

Elles furent les plus imposées de la région car Couzon au Mont d’Or ne donna que vingt-huit florins, Lentilly vingt et Ecully seulement vingt-six.

Anse fut rendue au Chapitre de Saint Jean le 8 Aout à une délégation de chanoines escortés d’hommes d’armes qui avait remonté la Saône après escales à Vimy( Neuville) et Saint Bernard où attendaient en armes les gens de Genay, Rochetaillée sur Saône et Saint Cyr, avec les nobles et les habitants du pays.

Après livraison de la ville, les remparts ainsi que la tour consulaire du château furent remis en état. Des représailles eurent lieu sur les personnes de la ville qui avaient pris fait et cause pour Seguin.

En 1422 et 23, les Anglo-Bourguignons, après leur victoire sur les armées du Roi de France, vinrent saccager la région et Saint Cyr, cette fois-ci, fut également dévasté. Il y eut beaucoup de pillages et d’incendies et le château fut occupé.

Un siècle plus tard, ce sont les hommes du Baron des Adrets, qui occupent Lyon et sa région et s’en prennent à tous les villages et biens de l'Eglise alentours et notamment à Saint Cyr et l'Ile Barbe, où ils saccagent tout.

Le château tomba par la suite en désuétude, tous les châteaux de la région ayant perdu de leur importance statégique.


Sources:

- site de la mairie de Saint Cyr au Mont d'Or

- Livre "Saint Cyr et les Monts d'Or", du Docteur Gabourd, éditions EGE Lyon.

- "Le Mont d'Or Lyonnais et son val de Saône" de Laurent Michel.


Photos:

- Jimre(2006, 2011, 2012, 2014).

- Merci à M. Brondel pour la photo de la maquette du château.

- Merci à la Mairie de Saint Cyr au Mont d'Or pour les photos aériennes.



Posté le 19-02-2012 23:30 par Jimre