Tournon

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Tournon sur Isère


Histoire

Au XIe siècle existe une tour en bois remplacée par une construction en pierre au 12e siècle. La tour située sur la motte castrale (monticule de terre) prend logiquement le nom de Tour Motte. Elle a trois niveaux et mesure de 15 à 20 mètres de haut. Les étages sont desservis par des escaliers extérieurs en bois, la toiture est faite de « tavaillons » (planches de bois). De cette époque, seules restent les fondations.

Au Moyen-âge, la Tour Motte est entourée de deux corps de logis situés l'un au sud-est et l'autre à l'ouest. Une chapelle castrale (transformée en église paroissiale au 14e siècle) se situe en contrebas, aux abords directs du clocher de l'actuelle église. L'ensemble des constructions est entouré de remparts avec un chemin de ronde.

La Tour Motte relève de la Maison de Savoie jusqu'en 1569. Jusqu'à cette date, un représentant du Comte de Savoie, le châtelain, est supposé y loger. Il jouit d'une triple juridiction : militaire, administrative et judiciaire. A la fin du 15e siècle, châtelains et seigneurs délaissent la Tour Motte pour des demeures plus modernes et offrant plus de conforts : Tour de Serraval, Tour Marine...

Blason de Tournon

En 1979, le Conseil Municipal adopte le blason établi par Jean-Pierre Bonne, à partir des armoiries des familles seigneuriales en lien avec la Tour Motte : la croix d'argent pour la Maison de Savoie, les trois lions pour les sires de Chevron, premiers seigneurs de Tournon ; L'oiseau (l'albanais) pour les Maillard, comtes et marquis de Tournon.


Source fournies par Nano.M: 

- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.

- panneau présent sur le site

Posté le 17-12-2022 11:37 par Jimre

Tournon sur Isère

Château de Tournon

Situation

Savoie, arrdt. : Albertville, canton : Grésy-sur-Isère

Au sommet d'un plateau, à l'entrée ouest du bourg.

Histoire

L'acte de fondation de l'abbaye de Tamié, en 1132, porte le nom de Bonnefoi de Tournon. En 1174, Aynard de Tournon est de nouveau témoin, et, en 1233, Nantelme de Tournon. Après 1450, on ne les retrouve plus, les comtes Savoie les avaient supplantés depuis car en 1210, le comte Thomas était le maître tout puissant de Tournon.

Le château alla en 1233 à son fils aîné Amédée IV, qui le donna à son frère Boniface de Savoie, archevêque de Canterbéry en 1252. Boniface resta seigneur de Tournon jusqu’en 1270.

Le comte Philippe Ier (1268-1285) hérita de l’archevêque. Son successeur fut Amédée V (1285-1323) qui accorda des franchises à la ville de Tournon. En 1317, le château fut réparé. On construisit une « très grande échelle » permettant d’entrer par la porte supérieure de la tour, mais des dégâts ayant été commis lors du siège de 1321, il fallut refaire un escalier sous le toit. Le châtelain était Nicolas Ravoyre depuis 1315. Amédée V étant décédé en 1323, son fils Edouard lui succéda pour la seigneurie de Tournon, puis le cadet Aymon le Pacifique vendit le domaine en 1333 à l’Abbé de Saint Michel de la Cluse, Rodolphe de Montbel, qui le garda jusqu’en 1357.

Amédée VI Comte Vert, rachèta Tournon, conformément au droit de rachat perpétuel que s'était réservé le prince.

En 1370, un ouragan emporte la toiture du château.

Le château passe en 1383 au Comte Rouge Amédée VII, son châtelain est Aymon de Beaufort. A la mort d'Amedée VII, en 1391, c'est Amédée VIII qui reçoit Tournon.

Cependant, cette même année 1391, Viffred de Gilly, fils de feu Jacquemet, est investi d'une tour. Les châtelains étant devenus pratiquement propriétaires de leur charge, le successeur d'Aymon de Beaufort, Jean de Serraval, est autorisé à construire la tour dite de Serraval, tandis que l'apanage reste à la Maison de Savoie, et nous verrons se succéder le duc Louis de Savoie (1440-1455). Louis, futur roi de Chypre, son fils (1456-1465), qui doit céder Tournon en 1469 à Amédée IX (1465-1472). Vient ensuite Philibert 1er (1472-1482).

En 1482, le trône passe à Charles Ier, qui cède à son frère Jacques-Louis de Savoie en 1483 les revenus de la châtellenie de Tournon, tout en gardant son droit de suzeraineté sur la terre. Jacques-Louis meurt à Turin en 1485, laissant une veuve, Louise de Savoie, mais pas d'enfants. L'apanage de Tournon revient aux ducs de Savoie :

Charles 1er (1482-1490), Charles II (1490-1496), Philippe II (1496-1497), Philibert-le-Beau (1497-1504) et Charles III le Bon (1504-1553). C'est alors que Louise de Savoie demande à rentrer en possession de Tournon et Charles III le lui vend le 11 décembre 1520. A la mort de Louise de Savoie, veuve de Jacques-Louis, vicomtesse de Martigues, en 1530, Tournon fit retour au domaine ducal.

L'aliénation définitive eut lieu en faveur de Pierre Maillard, chambellan et gouverneur de Savoie en 1569.

Tournon fut érigé en comté la même année en faveur de Maillard, avec union d'une part de la baronnie de Chevron.

A la fin du XVIIe siècle, on trouve à Tournon les Sallier de La Tour, marquis de Cordon, qui conservent le château jusqu'à la Révolution. Vendu comme bien national à une association d'acquéreurs formée par Louis Meynier, Louis-Nicolas, officiers de gendarmerie et il passe Jean Rieux de Chambéry, ensuite à une famille de soyeux lyonnais, les Guigouf-Sontag, puis à Charles-Emmanuel Perret, notaire à Verrens, dont le fils Nicolas cède enfin Tournon en 1859 au baron Jean-Marie Angleys, originaire de Termignon, qui venait d'être fait baron héréditaire en 1842.

Description

Le château se compose de la tour des Serraval, de la fin du XIVe siècle, et de constructions ajoutées aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il a été restauré par les Angleys en 1859, mais sans modifications importantes.

II s'élève au somnnet d'un plateau en forme de pentagone irrégulier allongé du sud au nord. Le côté sud part du chevet de l'église et suit la falaise rocheuse sur laquelle était perchée la tour Motte.

Le côté ouest commence aux Ayes jusqu'au point des fortifications où s'ouvre une poterne encore visible, sur la rive gauche du nant des Ayes. Le côté nord, parallèle au cours du nant, s'arrête vers la tour Marine. Le cinquième côté tire une ligne de la tour Marine au chevet de l'église.

Les remparts étaient en effet flanqués de deux tours puissantes : la tour Marine, dont les fondations mesurent 2 m d'épaisseur et la tour du Pont. Elles protégeaient la basse-cour où se trouvait la chapelle — actuelle église paroissiale — et le puits.

Au sud-est, la motte supportait le donjon et ses dépendances. En 1728, elle était entourée par un chemin de ronde qui partait de la place devant l'actuelle chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, franchissait une porte appelée depuis le XIVe siècle « porte du Comte Vert ». La motte comportait un vaste château roman très complet avec motte, haute et basse-cour, dont l'appareil atteste une conception bien antérieure au XIe siècle. A la tour Marine, qui existe toujours avec ses épaisses murailles, ses énormes fondations, au nord, a été ajouté dans les premières années du XVIIIe siècle, au sud, un pavillon qui fut transformé en hôtel en 1938.

A l'ouest du parc miniature du pavillon, les remparts sont encore bien conservés, ils présentent, côté nant des Ayes, escarpe et contre escarpe, ainsi qu'une poterne permettant dc descendre au nant.

La tour du Pont a disparu. La tour des Serraval, grande tour carrée de trois étages sur rez-de-chaussée qui domine le bâtiment principal, fut ajoutée par Philibert Sallier, marquis de Cordon à la fin du XVIIe siècle, qui y mourut le 3 décembre 1708. Le bâtiment central est constitué par une galerie avec portique voûté à l'italienne qui donne au nord sur la cour d'entrée. Au sud, la demeure possède un grand salon central sur lequel s'ouvrent à droite et à gauche, de vastes chambres aux plafonds à coupoles tronquées. Les murs portent d'immenses coquilles, de chaque côté d'un cadre central qui devait recevoir une peinture à fresque, un marouflage ou une tapisserie.

Le château est posé sur une grande terrasse.

Au nord de la cour, se trouvent deux vieux bâtiments, une grange et une ancienne étable, l'une de ces maisons possède des fenêtres à meneaux.


Sources fournies par Nano.M: 

-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.


Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 15-12-2021 10:46 par Jimre