Sainte Helene Sur Isere

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Sainte Hélène sur Isère

Château de Sainte-Hélène des Millières

Situation

Savoie - arrrondissement: Albertville

Canton: Grésy-sur-lsère

Dans Sainte-Hélène prendre la RD 69 en direction de La Perrière. Le château est à 200 mètres à droite d'où il domine la vallée de l'Isère.

Histoire

Cet important château du XIIIe siècle portait le nom de Sainte-Hélène des Millières. Le premier acte qui le mentionne est la donation faite par le comte Amédée IV à son jeune frère Boniface, archevêque de Canterbéry en Angleterre, en 1252. Il appartient alors à Pierre d’Aigueblanche, évêque d’Hereford en Angleterre, sous la mouvance de Boniface. 

Pierre d’Aigueblanche, parti en Angleterre en 1236 avec la princesse Eléonore de Provence, petite fille du comte de Savoie, que l’on venait de marier au roi Henri III Plantagenêt, construisit le château.

Rentré en Savoie en 1266, il meurt en 1270, laissant pour héritier Pierre II d’Aigueblanche, compagnon d’armes du comte Pierre de Savoie, décédé vers 1300. La famille de Briançon-Aigueblanche décline, et, vers 1355, le château passe à la suite d’une vente à Girard de Varax, compagnon d’armes du comte Amédée V. Le 16 Octobre 1358, Jean de la Chambre, époux d’Agnès de Savoie-Achaïe, devient seigneur de Sainte Hélène, après la mort sans enfants de Guillaume de Varax.

Vont se succéder Jean III de la Chambre, en 1415, vassal d’Amédée VIII, qui le fait refortifie, puis son fils Urbain en 1419, qui le donne avant 1429 à l’un de ses fils, Jean IV, qui meurt jeune. Le château passe alors à Urbain de la Chambre, qui y rédige sont testament en 1440, et dont le fils Gaspard le reçoit. Lui-même teste en 1454, et, n’ayant pas d’enfants, institue le fils de sa sœur, Aimon de Seyssel, son héritier universel. Les Seyssel prennent alors le nom de Seyssel-La Chambre.

Nous voyons se succéder Aymon, de 1454 à 1470, son fils Louis de La Chambre, qui meurt en 1517 en dotant son fils cadet Charles. Ce dernier le transmet de son vivant à son fils Philippe, qui, pressé par ses créanciers, doit vendre plusieurs châteaux.

Sainte Hélène passe alors à son cadet, Philibert de la Chambre, le premier à porter le titre de baron de Sainte Hélène. Ruiné, il cherche à son tour à se défaire du château et le cède en 1607 à Jean-Baptiste de Locatel. Le château a été délaissé depuis longtemps, une partie des bâtiments sont en ruines car les invasions de la Savoie par les troupes de François Ier et de Lesdiguières lui ont été funestes. Jean-Baptiste de Locatel entreprend des alors une restauration du château. Il y meurt en 1615 et son épouse en 1617. Leur fille Jeanne-Antoinette épouse son cousin Jacques de Locatel et, à son décès en 1598, elle se remarie avec le commandant de Conflans, Pierre Mareschal de Duingt, comte de La Val d’Isère, et ils viennent s’établir à Sainte Hélène. Les armes de Duingt furent placées dans une chambre de la tour nord-ouest.

Le château continue à passer de mains en mains au gré des successions. Le fils ainé de Pierre de Duingt, Charles-Emmanuel, épouse en 1629 Françoise-Marie de Lescheraines et meurt en 1661, laissant deux fils Sigismond, l’aîné et Hector, qui reçoit Sainte Hélène. Le château passe ensuite à Sigismond. Du second mariage de ce dernier avec une Cordon, nous avons le blason des Cordon dans la chapelle Saint Sébastien et Saint Roch du château et les motifs décoratifs de la grande salle.

A sa mort en 1707, lui succèdent Joseph-François-Prosper, qui épouse Anne de Mellarède en 1754, et lui lègue ses biens en 1772. La veuve se remarie avec le baron de Gilly, Joseph-Bertrand de Chamousset, mais le château parvient au neveu du premier mari, par sa sœur Marguerite : Joachim-Joseph d’Allinges-Coudrée.

A la Révolution, le château est désert, le conventionnel Albitte en fait raser les tours au niveau des toits, Ie marquis d 'Allinges a émigré, et la demeure est vendue connue bien national et achetée avec la cure par Jean-François Portier.

Après les évènements, le château fait retour aux Allinges, mais le dernier meurt intestat, et Sainte-Hélène est vendu à une société de marchands de biens qui revend le tout par lots.

En 1853, M. Donnet, d'Albertville achète le château et les terres, qu'il revend en 1856 ou 1857 à Ignace Foray.

A la mort de ce dernier le château échoit à l'une de ses filles. On trouve par la suite les Pépin, puis les Ract-Brancaz, et les Combaz, qui s'attachèrent à conserver son caractère au château. Enfin les Chenaval.

Description

Avec sa couverture d'ardoises neuve, le château est construit sur un plan rectangulaire et flanqué de trois tours rondes. L'ensemble remonte au XIIIe siècle (la tour ronde en pierres assisées) .

Il conserve ses mâchicoulis, mais ses meneaux sont bouchés. La façade sud-est est constituée par un mur épais dans lequel est percée la porte voûtée qui sert d'entrée unique au château. La façade orientale, tournée vers la montagne a trois étages sur cave et de grandes fenêtres à meneaux. La grande salle du rez-de-chaussée du corps de logis de l'est possède un très beau plafond à la française, dû à Jean-Baptiste de Locatel, comme dans d'autres pièces.

Dans le corps de logis nord se trouve au rez-de-chaussée l'ancienne chapelle, grande salle voûtée. Au-dessus, la chambre où, suivant la tradition, mourut le bienheureux Boniface de Savoie le 14 Juillet 1270.

Transformée au XVIIe siècle, elle a une belle cheminée. Malgré ses remaniements du XVIIe siècle, le château de Sainte Hélène est un bel exemple d’architecture du XIIIe siècle.


Sources fournies par Nano.M: 

- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita.


Photos:

- Jimre (2021)

- Nano.M (2022)

Posté le 15-12-2021 10:46 par Jimre