L'Epine

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L'Epine

Ancien château de l'Epine

Premier château féodal datant du XIe siècle, accroché au flanc de la montagne, au-dessous d'une grande paroi verticale, bâti sur un petit replat à la limite nord du lieu-dit du Murgeret.

Des fouilles ont mis à jour les ruines d'une imposante forteresse qui avait environ 75m entre ses extrémités nord et sud, 50m d'ouest en est. Il a été repéré plus d'une douzaine de salles ou terrasses encloses de murs, s'échelonnant sur quatre à cinq niveaux différents et dominés par un important édifice qui paraissait être le donjon.

Ce château, qui semblait être la première forteresse des Seigneurs de l'Epine, semble.avoir été balayé par un formidable éboulement provenant de la falaise contigüe de Chavaroche.


Source fournie par Nano.M:
- panneau trouvé près des ruines

Posté le 04-02-2023 08:43 par Jimre

L'Epine

Ruines de L'Epine à Nances

Pas moins de deux châteaux se sont succédés pour ce village...

Savoie - Arr. Chambéry

Canton : Pont-de-Beauvoisin

Situation

Au nord-est de la commune, à l'orée de la forêt, à la pointe nord des éboulis du rocher de Chavaroche, au Murgeret, sous la RN 516. On y accède par le hameau de La Côte.

Histoire et description

Sur la mappe sarde de 1729, le lieu a deux appellations : "Le Vieux Château" et "Sous les Tours" C'est grâce à cette indication que l'abbé François Girard, curé de Nances, put découvrir en 1966 l'ensemble et y faire exécuter des recherches, de 1966 à 1970, ce qui permit de retrouver ce château oublié, la première forteresse des seigneurs de l'Epine.

La seigneurie de l'Epine-Montbel, puis d'Entremont-Montbel, fut l'une des plus importantes du Bugey. Son siège était à Nances. En 1103 et 1112, Guy de l'Epine et son frère Pierre sont témoins d'une donation du comte Amédée III au Chapitre de Belley, et en 1190, Hugues de l'Epine est témoin d'une donation de Guillaume de Grésy au monastère d'Hautecombe. Est-ce lui qui aurait ramené de croisade une épine de la couronne du Christ (Chanoine Perroud), relique bien en rapport avec le nom de la seigneurie et de la montagne qui la domine ?

Ces seigneurs s'éteignirent en la personne de Jacqueline, dame de l'Epine, qui épousa Guillaume d'Entremont au début du XIII e siècle et lui transmit le château et le mandement. Ce Guillaume est mentionné de 1228 à 1240. Le château fut bâti sur un petit replat à la limite nord du Murgeret. Les fouilles ont mis à jour les ruines d'une imposante forteresse, comparable par certains aspects au château de Miolans à Saint-Pierre-d'Albigny, qui mesure environ 75 m du nord au sud et 50 m d'ouest en est.

Il a été possible de repérer une douzaine de salles ou terrasses encloses de murs, s'échelonnant sur quatre ou cinq niveaux différents, dominés par un important édifice qui paraît être le donjon.

Le château aurait été balayé par le grand éboulement de la falaise de Chavaroche, qui écrasa aussi le hameau de La Bâtie, au pied de la montagne, et que l'on peut rapprocher de l'éboulement du mont Granier en 1248. Les deux événements peuvent être dus au même tremblement de terre.

A cette époque, Guillaume Il de l'Epine participait à la croisade de Saint Louis, roi de France.

Deuxième château de l'Epine (ruines)

Situation

De l'église de Nances, prendre la route qui conduit à la RN 521 par Gigot et Viffray, on monte au château par Viffray.

Histoire et description

Postérieur aux tours anciennes, celui-ci date de la seconde moitié du XIIIe siècle, en tous cas, en 1308, on cite bien le "castrum spine" des Entremont-Montbel et Guillaume de Montbel céda en 1278 l'arrière-fief de la montagne de l'Epine à Amédée de Savoie. Une seconde version concernant la Sainte Epine du Christ voudrait qu'elle ait été rapportée de Terre Sainte entre 1248 et 1250 par Guillaume, et ait fait l'objet d'un pèlerinage. Le fief de Montbel, avec l'Epine, passa en 1571 dans la famille de Coligny, avec Jacqueline d'Entremont, puis aux barons de Meillan vers 1600, et à Louis Deschamps marquis de Chaumont, qui acquit le château de l'Epine avec le fief de Montbel pour 160000 livres en 1695.

Jeanne Deschamps l'apporta à son mari Jean-Honoré, marquis de Piolenc, président au Parlement du Dauphiné. Les Piolenc conservèrent fief et château jusqu'à la Révolution. Nicolas Clair Deschamps, qui résidait à Lyon, laissa à sa mort en 1769, un fils imbécile et incapable et Jeanne de Piolenc, qui demeurait au château. C'est elle qui établit à l'Epine une fabrique de faïences « contenant le feu, article inconnu en Savoie », avec les terres environnantes. Son fils, le marquis de Piolenc demanda en 1788, l'investiture de Montbel qu'il reçut en 1791.

A la Révolution, le château fut " déroché " par les habitants de Nances. Quant à la sainte relique, en 1742, elle avait été confiée à l'église Saint-Pierre et Saint-Blaise de Nances, mais en 1792 les filles du marquis de Piolenc émigrèrent en l'emportant dans une simple boîte en fer blanc. L'une d'elles, Madame Royer-Collard, belle-sœur du philosophe de ce nom, la renvoya à Chambéry vers 1830 à son parent, M. Salteur, ancien sénateur, pour en faire reconnaître l'authenticité. Mais le reliquaire étant dépourvu du sceau ecclésiastique, les vicaires généraux ne purent donner aucune garantie. Elle s'en dessaisit ensuite au profit de son frère, le dernier marquis de Piolenc, mort à Paris en 1880. Selon d'Arcollières, la relique aurait finalement été emportée dans le midi de la France où elle se trouvait encore en 1934, -et selon de Foras, le reliquaire existait toujours à la ferme du château en 1841...

Une grosse maison construite vers 1840 conserve encore quelques murs de l'ancien château. La maison fermière, du XVe siècle, intacte, qui n'est autre que l'ancien  « grenier de l’avoine », s'adosse à l'ancien rempart du XIIIe siècle qui lui sert de mur. Elle possède une belle fenêtre à chanfrein et un four dans la cuisine. Le rez-de-chaussée et les soubassements de la chapelle qui abritait la sainte relique existent, près de la porte d'entrée du château, qui avait des pierres Renaissance. De l'autre côté du portail, les écuries du XVIIIe siècle sont prises dans le rempart ou ce qu'il en reste. On voit aussi une poterne, qui regarde en direction du lac d'Aiguebelette.


Source fournie par Nano.M:

- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.


Photos:

- Nano.M (2022)

Posté le 04-02-2023 08:13 par Jimre