Hauteville sur Fier

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Hauteville sur Fier

L'ancien château, en ruines, se dresse sur une motte au-dessus de la rive droite du Fier, dans le village.

Propriété privée.

Histoire

L'histoire médiévale d'Hauteville reste dominée par la présence d'itinéraires importants et anciens. La commune abrite au pied de la fortification, un passage du Fier qui fut à l'origine un gué, dont l'importance fut capitale puisqu'il permettait de franchir la rivière pour relier Genève à la Savoie.

La vocation de voie de passage d'Hauteville est attestée encore par la dotation des deux chapelles du château et de l'hôpital, à deux saints patrons des voyageurs : Saint-Nicolas et Saint-Christophe. La présence d'une étape hospitalière a dû s'avérer nécessaire sur cette route fréquentée où s'établissent également de nombreux postes fortifiés.

Le passage du Fier à Hauteville s'effectuait sous le château comtal situé sur la rive droite et mentionné en 1178 : « Le comte de Genevois fait en mains de Brocard, abbé de Saint-Maurice-d‘Agaune, hommage-lige et reconnaissance, pour le château de Chaumont, pour celui de la Roche et pour la moitié de celui d'Hauteville Par cet acte, on remarque que les comtes de Genève sont vassaux des abbés d'Agaune. Si l'apparition du château d'Hauteville dans les textes est tardive, on peut supposer une occupation bien antérieure par l'ancienne famille d'Hauteville, de ce site particulièrement favorable à l'établissement d'une fortification. Cette famille s'illustre surtout à partir du XIIIe siècle et fournit des ecclésiastiques importants dans tout le diocèse de Genève. En 1282, Hauteville, " alta-villa " est citée en tant que mandement comtal dépendant entièrement du comte, puis le mandement est inféodé et cédé en fief par le comte de Genevois sous la charge d'hommage.

En 1309, lors d'un traité de paix conclu à Saint-Georges-d'Espéranches, entre Amédée III, comte de Savoie et Guillaume, comte de Genevois, ce dernier reconnaît tenir en fief du comte de Savoie les châteaux et juridictions d'Alby-sur-Chéran et Hauteville. La châtellenie passe donc à la Maison de Savoie, mais elle est toujours entretenue par un châtelain nommé par un seigneur. En 1338, elle est inféodée par Amédée III à Nicod d'Hauteville, puis en 1395, aux nobles Dufresnoy qui la possèdent jusqu'en 1467.

Ensuite, la famille de Montluel leur succède, puis on trouve mentionné sur la mappe sarde de 1730, le nom du propriétaire suivant : « Chabod qui possède le château, avec tour et masure en ruines ».

A Hauteville, comme dans beaucoup de bourgs castraux de l'ancien diocèse de Genève, il y avait deux châteaux à l'intérieur de la même enceinte : le château comtal qui fait l'objet de cette étude et le château de la famille d'Hauteville en contrebas, au lieu-dit "Le Verney ". Il semble que la famille d'Hauteville soit à l'origine du château sur motte, mais soit rapidement devenue vassale des comtes de Genève. Placée dans cette situation d'infériorité, elle aurait édifié dans un deuxième temps, le château du Verney. L'étude archéologique des bâtiments montre, en effet, l'ancienneté du château sur motte par rapport à celui situé en contrebas.

Description

Plan de Hauteville sur le Fier d'après les sources

Le site d'Hauteville, avec ses deux châteaux et son église paroissiale, occupe une aire quadrangulaire au bord du Fier.

La motte qui abrite les ruines du château comtal est un mamelon crayeux formant un promontoire dominant le Fier. Cette éminence a été aménagée avec un apport de terre de manière à former une butte homogène et d'une élévation constante.

Elle est limitée sur un pourtour par un fossé encore visible. On accède à la fortification par un petit chemin qui, partant de la place de l'église, contourne la motte par l'ouest. Au même niveau que le chemin d'accès, s'étend une basse-cour limitée elle aussi par un fossé vertigineux.

Les vestiges du château ont perdu tout leur aspect médiéval en raison de nombreuses transformations et du pillage des pierres. On reconnaît pourtant le plan du donjon, ou grande tour quadrangulaire de 8 m sur 9,15 m avec des murs épais de 1,90 m.

On remarque dans l'angle nord-est un retrait intérieur destiné à placer une échelle pour accéder aux étages. Cette tour est appareillée avec de petits moellons de galets et de tuf, le chaînage d'angle est en molasse.

Le premier étage a été reconstruit et la partie haute revêtue de briques suggère plutôt l'architecture du XVe siècle.

Ce donjon, situé dans l'angle nord-ouest de la plateforme, fut rattaché, lors d'une deuxième période de construction, à un logis dont il ne reste que des pans de murs envahis par les broussailles.

La maison forte des Hauteville constitue un bâtiment carré cantonné de tours fortes quadrangulaires en bel appareil de galets avec un chaînage en bloc de molasse, alternant avec des blocs de calcaire.

La tour principale occupe un des angles proches de l'entrée. Les ouvertures d'époque ont été remplacées par des fenêtres modernes. Les caves conservent des portes en arc brisé et des petites fenêtres ébrasées.


Source fournie par Nano.M:

- Châteaux de Haute-Savoie, Christian Regat, François Aubert, éditions Cabédita.


Photos:

- Nano.M (2023)


Posté le 01-06-2023 09:35 par Jimre