Hyeres

Cliquer ici pour accéder aux photos liées au chateau

Retour à la liste des châteaux du département "Var"

Hyeres

Histoire

Plan de Hyères d'après les sources

Si la plus ancienne trace d’occupation du territoire hyerois remonterait à l’époque néolithique, la fondation de la ville actuelle, dominée par le rocher du Casteou, intervient au Xe siècle.

Elle s’est développée autour de son château, mentionné au XIe siècle dans les chartes impériales, le Castrum Aerarum qui appartient d’abord aux seigneurs de Fos. La première ville médiévale, s’organise progressivement sur les pentes de la colline, comprise entre l’enceinte du château et le chemin du Puits Saint Pierre, comme en témoignent encore quelques maisons romanes, l’église Saint Paul et la tour des Templiers. La ville a disparu pour avoir servi de carrière au cours des temps. 

La tour des Templiers a une fonction à la fois religieuse et militaire. Elle est constituée par une chapelle avec une nef unique, au rez-de-chaussée, une salle des gardes à l’étage, avec ses archères et une terrasse fortifiée. La salle des gardes et la terrasse ne sont accessibles, à l’époque, uniquement par l’extérieur, au moyen d’échaffaudages.

Vers la fin du XIIe siècle, la population abandonne les abords du château et glisse lentement vers la plaine. 

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, ce sont les comtes de Provence qui sont les seigneurs. En 1254, au retour de la 7e croisade, Saint Louis et sa suite y séjournent. En 1257, Charles d’Anjou récupère la ville et fait édifier un puissant château. Une seconde enceinte, comportant neuf tours et cinq portes, vient protéger les nouveaux bourgs, suivant le tracé de la rue Barbacane et, incluant le chevet de l’église Saint Paul, elle vient se raccrocher à la première enceinte au niveau des portes Saint Jean et de la Souquette. C’est à cette époque que l’ordre franciscain édifie l’église Saint Louis.

Le mouvement de désertion de la ville haute continue malgré les injonctions des comtes de Provence et une troisième enceinte, avec notamment la porte Massillon, le Portalet et la porte Fenouillet. devra être construite à la fin du XIIIe siècle, avec des portes qui seront réaménagées au XIVe siècle, afin de protéger la partie basse de la ville. Des meurtrières témoignent encore de ce dispositif, visibles dans l’allée couverte de la rue des Porches.

En 1481, la ville et le château entrent dans le domaine royal.

Après s’être souvent trouvé au cœur des querelles de succession, le château d’Hyeres devient une place forte de la Ligue pendant les guerres de religion. Il sera partiellement démoli en 1596, avant d’être démantelé en 1620 sur ordre de Richelieu.


Le château

Entre 1192, date à laquelle Ildefonse Ier, comte de Provence, tente de s’en emparer et 1596, le château aura subi 8 longs sièges.

Dès l’abord, l’assaillant se heurte à un ouvrage formé de deux tours jumelles encadrant une porte défendue par une herse, commandée d’une salle surplombant le passage, et des meurtrières. A l’est, il se trouve isolé par une première cour basse, lieu où l’on trouvait les communs, surmontée par des plateformes et une tour, l’obligeant à pénétrer par l’ouest, en empruntant un passage couvert qui aboutit une seconde porte protégée par une herse et un pont-levis, disparu aujourd’hui, qui enjambe un fossé de 4,50 m. Au-delà de ce deuxième obstacle, il passe dans une étroite gorge qui débouche dans une deuxième basse-cour dominée par des ouvrages de défense de la plateforme supérieure qu’il doit contourner pour atteindre un bâtiment carré gardant le passage vers les points vitaux, à savoir la plateforme du donjon, , de la citerne, et de la queue d’hironde au nord-est, ou se trouve le puits, accessible par la porte biaise.

Le donjon est cité dans les inventaires de 1373 et 1431 sous le nom de Grande Tour et a été démantelé en 1620. Son emplacement est probable.

La citerne est couverte d’une voute en plein cintre enduite d’un mortier étanche appelé béton de tuileau approvisionnée par un système de canalisation en pierre aménagé dans le mur ouest de la citerne et réceptionnant les eaux de pluie provenant des diverses toitures.

La queue d’hironde est un système de défense avec un coté triangulaire

La porte biaise a une orientation qui empêchait l’emploi d’un bélier par les assaillants. Elle protégeait l’accès à la plateforme du puits, élément vital en cas de siège.

Au nord du château, la poterne, porte dérobée qui permettait aux assiégés de fuir ou d’aller chercher du secours, était parfaitement défendue par une herse, un assommoir et une brétèche. Cette défense enfoncée, les assaillants se retrouvaient dans une minuscule basse-cour dominée par le bâtiment carré et la tour.

La défense du château était assurée par une petite garnison renforcée en cas de nécessitépar les habitants de la rue Franche, aujourd’hui rue saint Pierre, qui, en contrepartie, étaient exonérés de taxes.

Outre les éléments de défense actuellement visibles, un inventaire du XVe siècle mentionne une chapelle, des chambres et des salles, ainsi que des dépendances telles que cuisines, citerne, moulin, cellier, grenier, forge, écurie et bergerie.


Sources:

- Panneaux situés dans la ville

- Plan fourni par Nano.M d'après le livre "Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France", Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

-Jimre (2018)

Posté le 22-04-2018 10:09 par Jimre