Poype des Fées
Vidéo
Nous mettons en ligne des images aériennes de la Poype des Fées prises par drone.
Update Juin 2022:
Vous voulez fabriquer une motte castrale? Nous avons trouvé un petit tuto sympathique sur Youtube qui permet créer une maquette de motte castrale en vous replongeant en plus, avec des commentaires intéressants, dans l'univers des premiers châteaux.
N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...
Bonnes visites réelles ou virtuelles 8;-))
Posté le 05-07-2018 13:49 par Jimre
La Poype des Fées
Dans la région de la Bresse et de la Dombes, poype
ou chatelard sont des termes utilisés pour désigner des élévations de terre.
Certains villages tirent leur nom de ces désignations comme par exemple
Rillieux la Pape (probablement issu de Rillieux la Poype) ou la Chapelle en
Chatelard.
Poype vient du bas latin « puppia » évoquant
l’idée d’un renflement qui en latin populaire est devenu sein ou mamelle.
Dans d’autres régions, ces termes correspondent en fait à la
motte castrale dont de nombreux villages tirent leurs origines.
On a souvent pu confondre certaines mottes avec des tumulus
d’origine celtique ou romaine et peut-être les celtes se servaient-ils de ces
tertres comme postes d’observation. Mais plus certainement, la création de ces mottes s'est faite aux débuts de la féodalité.
La célèbre tapisserie de Bayeux a permis de visualiser ce
type de construction avec des représentations de Dol, Dinan ou Rennes, à l’époque
de Guillaume le Conquérant.
Dans la plupart des cas, ce sont des élévations
artificielles créées avec les remblais issus du creusement des fossés qui les
entourent et qui portent à leur sommet une tour.
Les contours des zones isolées par les fossés remplis d’eau
sont protégés par des palissades de pieux en bois. La tour domine alors le
paysage dans une région au relief souvent plat. En bois ou en pierre, elle sert
de refuge au châtelain en cas d’attaque.
Les fossés isolent la motte qui est seulement reliée à la
basse-cour, elle-même entourée de fossés, par une passerelle en bois, que l’on
peut facilement retirer. La tour a presque toujours son entrée située en
hauteur, accessible par une échelle rétractable en cas de problème.
Mais les inventaires des propriétés du Moyen-Age ont montré
que fréquemment, ces constructions se faisaient dans des zones de pouvoir
diffus, notamment les zones de défrichement ou de colonisation agraire, ou même
de pouvoirs rivaux. Elles se trouvaient à proximité des voies de communication
et avaient comme fonction la protection mais aussi la perception des droits de
péage liés à l’exercice du droit seigneurial du détenteur d’un château à motte.
En clair le seigneur de la terre affirmait son pouvoir sur un territoire en
implantant un château, installant ainsi le système de la féodalité.
A la page 36 du Tome I des « Recherches historiques sur
le département de l’Ain (1838-1844) », menées par Agricol de la Teyssonnière,
nous pouvons lire :
« La poype qui était dans la commune de Buellas(située non loin de Bourg en Bresse), était
entourée de fossés et au milieu d’un grand pré. Le propriétaire de cette poype
l’a fait détruire(…). Les habitants du pays disaient que des fées faisaient leur
demeure sur cette poype, qu’elles allaient à la messe à l’église et qu’on
reconnaissait dans les chènevières la trace de leur sentier de messe ; le
chanvre y était jaune ».
Pourquoi une reconstitution :
Les poypes sont nombreuses dans l’Ain, où l’on en dénombre
encore 150 au début du XXe siècle. De nos jours, elles sont rarement accessibles
en raison des constructions successives sur les sites et de la modernisation de
l’Environnement. En fait, elles sont souvent à peine perceptibles dans le paysage.
Il faut dès lors être initié pour pouvoir les repérer et les
interpréter. Par exemple on a du mal à discerner la poype de Villars les Dombes
sous le couvert des arbres qui la recouvrent.
La reconstitution rend alors une lisibilité totale et fait
de la « Poype des Fées » un véritable outil pédagogique.
Chronologie de la reconstitution :
1989 : Michel Curial, historien archéologue local, met
sur pied un projet qui lui tenait à cœur depuis l’enfance : reconstituer,
à Buellas, une poype à l’image de la Poype des Fées.
1990 : L’association « Vigne blanche »,
nécessaire à la réalisation du projet,
voit le jour. La commune met un terrain à sa disposition, à quelques centaines
de mètres de l’emplacement de l’ancienne poype.
1992 : creusement du fossé et érection de la motte de
terre.
1996 : Après un temps de stabilisation des sols et un
aménagement paysager progressif, les chantiers éducatifs de la Sauvegarde de l’Enfance
exécutent les palissades en pieu d’acacia.
1997 : « Vigne blanche », poursuivant d’autres
projets, passe le relais à une nouvelle association : « Patrimoine de
Buellas ».
2001 : La tour sommitale est réalisée sous la maitrise
d’ouvrage de la commune de Buellas, avec la maitrise d’œuvre et le concours de
MM. Debat, architecte des monuments de France, Cattin, directeur des Archives
départementales de l’Ain, et Poisson, professeur d’ »Histoire et
Archéologie » à l’Université Lyon II. Les travaux ont été confiés aux
chantiers éducatifs de la Sauvegarde de l’Enfance, et « Patrimoine de
Buellas » assure les travaux annexes, la présentation et l’entretien du site.
Source :
- Article écrit en grande partie avec l’aide des panneaux
situés sur le site
Photos :
- Jimre(2014)
Posté le 11-08-2014 16:55 par Jimre